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Novembre – Mois des Saints
Mois des Saints

La ronde des saints (détail) - Fra Angelico - XVe siècle
« J’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir »,
disons-nous dans notre Credo, profession de notre FOI.
FRA ANGELICO nous montre ce monde à venir. Les anges nous y attendent et nous introduisent auprès de Dieu pour un
bonheur éternel.
C’est la « RONDE DES SAINTS »
Extrait du sermon n° II de Saint Bernard de Clairvaux pour la fête de tous les saints
Puisque nous célébrons aujourd’hui le souvenir des saints, souvenir joyeux et digne de toute notre dévotion, je crois opportun de vous parler, avec l’aide du Saint-Esprit, et de la félicité qui leur est commune, et de la consommation future qu’ils attendent, en suivant toutefois l’autorité des livres saints plutôt que des conjectures personnelles : je ne veux pas puiser ici dans mon fonds, mais m’appuyer, autant que je le pourrai, sur des témoignages tirés des Ecritures. Si Dieu nous en fait la grâce, ce discours aura un triple avantage. La connaissance, même partielle, de la félicité réservée aux saints, nous animera à marcher sur leurs traces avec une sollicitude plus vive, à soupirer plus ardemment après leur compagnie, et à nous recommander plus dévotement à leur protection. II convient, il faut en effet que les saints, objet de notre vénération, le soient aussi de notre imitation.
Nous les proclamons bienheureux : courons donc avidement vers leur félicité: nous aimons à les louer: que leur protection serve à nous élever. Non, le souvenir des saints n’est pas pour nous sans fruit, s’il sert à dissiper nos langueurs, notre tiédeur, nos erreurs. Leur intercession vient en aide à notre faiblesse, la considération de leur félicité excite notre négligence, et notre ignorance trouve un enseignement dans leurs exemples. Je ne doute pas que l’Evangile qui vient de vous être lu, les paroles mêmes du Seigneur ne vous aient bien appris à suivre les vestiges des saints, en dressant sous vos yeux l’échelle le long de laquelle est monté le chœur que nous vénérons aujourd’hui (Evangile des béatitudes en Matt.5,1-12a).
Extrait du sermon n° V de Saint Bernard de Clairvaux pour la fête de tous les saints
Ah ! quand serons-nous donc réunis à nos pères ? Quand leur serons-nous présentés en personne ? Car c’est là le premier désir que leur souvenir excite ou accroît en nous. II nous fait aspirer après l’heure où nous jouirons de leur société si enviable, où nous mériterons de devenir les concitoyens et les commensaux des esprits bienheureux, de nous mêler à l’assemblée des patriarches, aux phalanges des prophètes, au sénat des apôtres, aux légions innombrables des martyrs, aux collèges des confesseurs, aux chœurs des vierges, de nous fondre, enfin et de nous réjouir dans la communion des saints.
Le souvenir de chacun d’eux, comme autant d’étincelles, ou plutôt de torches ardentes, enflamme les cœurs pieux, et leur communique la soif de les voir et de les embrasser, au point qu’ils se croient au milieu d’eux, qu’ils s’élancent avidement tantôt vers tous, tantôt vers les uns ou les autres.
Les saints nous désirent, et nous n’y songeons pas. Les justes nous appellent et nous sommes sourds à leur voix. Réveillons-nous, mes frères; ressuscitons avec Jésus-Christ; cherchons les choses d’en haut, goûtons les biens du Ciel. Désirons ceux qui nous désirent : hâtons-nous vers ceux qui nous attendent, et que les vœux de nos cœurs nous devancent auprès d’eux.
Solennités en novembre
JEUDI 1er NOVEMBRE – FÊTE DE TOUS LES SAINTS
Messe à 9h30
MARDI 13 NOVEMBRE – FÊTE DE TOUS LES SAINTS QUI ONT MILITÉ SOUS LA RÈGLE DE SAINT BENOÎT
Messe à 8h25
DIMANCHE 25 NOVEMBRE – SOLENNITÉ DU CHRIST ROI DE L’UNIVERS
Messe à 10h00
Autres jours de novembre
Offices aux horaires habituels
Octobre – Mois des Anges
Mois d’Octobre – Mois des Anges
Créatures de Dieu invisibles, mais bien présents dans la vie de chacun…

Anges musiciens de la cathédrale du Mans (détail) - XVIe siècle
Qui mieux que Saint Bernard de Clairvaux nous fait connaître leur existence et leur rôle.
A voir l’immense iconographie du monde angélique, comment encore en douter…
Ils accompagnent notre prière et la font monter vers Dieu. « Je te chante en présence des anges » (ps 137, 1c)
Sermon n° XII de Saint Bernard de Clairvaux sur le psaume 90 (extrait)
« Il a commandé à ses anges de te garder en toutes tes voies. Ils te porteront dans leurs mains de peur que ton pied ne heurte contre la pierre. » *1 (ps 90, 11-12)
« Il a commandé à ses anges à ton sujet. » Angelis suis mandavit de te.
O admirable condescendance, ô grande dilection de la charité ! Qui donc a commandé ? A qui ? Pour qui ? Qu’a-t-il commandé ? Considérons attentivement, mes frères, et confions soigneusement à notre mémoire un tel commandement. Qui donc l’a donné ? De qui sont les anges ? De qui exécutent-ils les ordres ? De qui remplissent-ils la volonté ? – Le prophète nous dit : « Il a commandé à ses anges de te garder dans toutes tes voies. » Et ils n’hésitent point à te porter même en leurs mains. La Majesté suprême a donc commandé aux anges, et c’est à ses anges qu’elle a commandé. Oui, c’est à ces esprits sublimes, si heureux, qui lui sont si étroitement unis, enfin aux vrais serviteurs de sa maison, que Dieu intime ses ordres à ton sujet. Et toi, ô homme, qui es-tu ? Seigneur qu’est-ce que l’homme pour que vous vous souveniez de lui, qu’est-ce que le fils de l’homme pour que vous en teniez compte ? Comme si l’homme n’était pas vraiment pourriture, et le fils de l’homme un ver de terre ! Mais qu’est-ce donc que Dieu a commandé aux anges ? † N’est-ce pas qu’ils déploient leur puissance contre la feuille que le vent emporte, ou qu’ils s’attaquent à la branche desséchée ? N’est-ce pas qu’ils enlèvent le pécheur de la terre, afin qu’il ne voie point la gloire de Dieu ? – Non, « Il a commandé à ses anges de te garder dans toutes tes voies. » Grâces soient rendues au Seigneur, mes frères, grâces lui soient rendues et pour vous et pour nous ! Il nous avait confié un dépôt précieux : le fruit de sa croix, le prix de son sang. Il ne se contente pas de notre garde si peu sûre, si peu utile, si fragile, si insuffisante. O Jérusalem, il a établi des gardes sur tes murs !
1 « Il a commandé à ses anges de te garder en toutes tes voies.»
Combien cette parole doit vous inspirer de respect, vous apporter de dévotion, vous conférer de confiance ! Respect pour la présence, dévotion pour la bienveillance, confiance pour la protection. Marchez avec circonspection, c’est-à-dire comme celui auquel, dans toutes ses voies, sont présents les anges, selon le mandat qu’ils ont reçu. En quelque demeure, en quelque lieu secret que vous soyez, respectez votre ange gardien.
Solennités en octobre
Pas de solennités en octobre
Offices aux horaires habituels
(jours de désert : 3, 17 et 22 octobre)
Solennités en septembre
SAMEDI 8 SEPTEMBRE – NATIVITÉ DE LA VIERGE MARIE
Messe à 10h
VENDREDI 14 SEPTEMBRE – LA CROIX GLORIEUSE
Horaires habituels
VENDREDI 21 SEPTEMBRE – SAINT MATTHIEU, Apôtre et évangéliste
Horaires habituels
SAMEDI 29 SEPTEMBRE – SAINT MICHEL, SAINT GABRIEL, SAINT RAPHAËL, archanges
Horaires habituels
Septembre – Nativité de Marie
Nous venons de fêter Saint Bernard , le CHANTRE de la Vierge Marie, lui qui disait :
« De Maria, numquam satis » ! (de MARIE, on ne parlera jamais assez) !
Alors, parlons encore d’elle, puisque nous la fêterons en sa Nativité, le 8 de ce mois de septembre.
A la suite de Bernard, tous les premiers Pères de Cîteaux ont aussi beaucoup parlé de Marie. Et avec quel amour, quelle justesse !
Témoin, cet Amédée qui fut Abbé d’Hautecombe et plus tard Evêque de Lausanne.
Les paroles soulignées sont un témoignage de la croyance en l’Assomption de MARIE, enlevée au ciel avec son corps et son âme.
La promulgation de ce dogme en 1950 vint donc confirmer ce que depuis des siècles croyaient les fidèles du Christ.
Extrait de l’homélie 7 de Saint Amédée de Lausanne (~1110 – 1159)
«Sur les Louanges de la bienheureuse Marie»
Corps et âme dans la gloire du ciel, Marie demeure notre Mère
« II se tient à ma droite pour que je ne sois pas ébranlée.
C’est pourquoi mon cœur s’est réjoui et ma langue a exulté.
Bien plus, ma chair repose dans l’espérance. Car tu ne m’as pas laissée» dans le monde, « et tu ne permettras pas que» le corps de ta mère « voie la corruption.» (Ps. 15, 8-10) …
Elevée au milieu des acclamations de joie et de louange, Marie est donc placée, première après Dieu, sur un trône de gloire, au-dessus de tous les habitants du ciel.
Là, ayant retrouvé la substance de sa chair – *car il n’est pas permis de croire que son corps ait connu la corruption - et revêtue d’une double robe, elle contemple des yeux de l’âme et du corps l’Homme-Dieu dans ses deux natures, avec une ardeur d’autant plus vive que sa vision est limpide entre toutes.
Puis, s’abaissant vers le genre humain avec une indicible charité et tournant vers nous ces yeux si miséricordieux qui sont la lumière du ciel, elle fait monter une prière universelle pour le clergé et le peuple, hommes et femmes, vivants et morts.
Du ciel, la Vierge glorieuse nous vient en aide ici-bas, et par sa prière toute-puissante, elle chasse tous les maux et donne tous les biens; pour tous ceux qui la prient du fond du cœur, elle se fait leur protection pour la vie présente et pour la vie future.
Se rappelant bien pour quel but elle est devenue mère du Rédempteur, elle accueille très volontiers les prières de tout pécheur et implore auprès de son Fils pour toutes les fautes des pénitents.
Assurément, elle obtiendra ce qu’elle voudra, cette Mère très chère, elle dont les chastes entrailles ont été le chemin par où le Verbe de Dieu est venu jusqu’à nous pour laver dans son sang les souillures du monde et détruire la caution de l’antique péché.
*lors de la définition du dogme de l’Assomption, Pie XII a cité textuellement Amédée de Lausanne « texte en gras »
Fête de Saint Bernard-20 août
Le LUNDI 20 août 2012 en la fête de St BERNARD DE CLAIRVAUX
Mère Abbesse et ses soeurs sont heureuses de vous inviter
à l’EUCHARISTIE qui sera présidée par
le PERE SIMON NOEL – moine bénédictin de l’Abbaye de Chevetogne (Belgique)
à 16h30
Un verre de l’amitié suivra dans le jardin de l’hôtellerie.
Mois d’Août, mois du Paradis !
- Au monastère, l’Allée du Paradis
Mois d’Août, mois du Paradis !!
Notre-Dame, Marie, monte au Ciel !!
Patronne de l’Ordre Cistercien, quoi d’étonnant que son serviteur Bernard, fêté quelques jours plus tard (le 20)
soit appelé « Chantre de Marie » .
Ce sermon de Saint Bernard qui loue «Notre-Dame de miséricorde» chante comme une belle mélodie à la gloire de Celle qui est notre Mère.
SERMON DE SAINT BERNARD
Notre-Dame de miséricorde
Qu’il taise ta miséricorde, Vierge bienheureuse, l’homme, s’il en est un, qui se souviendrait de t’avoir invoquée en vain dans ses difficultés. Quant à nous, tes humbles serviteurs, si nous nous réjouissons pour toi de tes autres vertus, de celle-ci, c’est bien plutôt pour nous. Ta virginité, nous la louons, ton humilité, nous l’admirons ; mais ta miséricorde, pour des miséreux, a plus douce saveur. Ta miséricorde, nous la chérissons davantage, nous l’évoquons plus souvent, plus fréquemment nous l’invoquons. C’est elle, en effet, qui obtint le relèvement du monde entier, notre salut à tous. Car il est bien évident qu’elle était en souci pour le genre humain tout entier, celle à qui il fut dit: « Ne crains pas, Marie, tu as trouvé la grâce » (Lc I, 30), celle précisément que tu cherchais. Qui donc, Ô Vierge bénie, pourrait de ta miséricorde pénétrer «la longueur et la largeur, la hauteur et la profondeur» ? (cf. Eph. 3, 18) Sa longueur, jusqu’à la fin du monde se porte au secours de tous ceux qui l’invoquent, sa largeur remplit l’univers au point que, de ta miséricorde à toi aussi, la terre est pleine. Ainsi encore, sa hauteur a procuré la restauration de la cité d’en haut, et sa profondeur a obtenu le rachat de ceux qui gisent dans les ténèbres et l’ombre de la mort. Par toi donc, Ô Marie, le ciel se remplit, l’enfer se vide, la Jérusalem céleste se relève de ses ruines, aux malheureux dans l’attente est rendue la vie perdue. Ainsi ta charité, à la fois si puissante et si douce, s’épanche avec largesse, toujours prête à tendrement compatir comme à secourir efficacement. Que notre âme assoiffée se hâte donc vers cette fontaine, que notre misère accoure avec avidité à ce trésor de miséricorde !
SERMON 4 POUR L’ASSOMPTION (8-9)

Au bout de l'Allée du Paradis, la dernière demeure des sœurs sur cette terre.
Solennités en août
SAMEDI 4 AOÛT – MÉMOIRE DE SAINT JEAN-MARIE VIANNEY –
BÉNÉDICTION ABBATIALE
Messe à 10h30
DIMANCHE 5 AOÛT
Messe à 9h30
MERCREDI 15 AOÛT – SOLENNITÉ DE L’ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE
Messe à 10h
LUNDI 20 AOÛT – SOLENNITÉ DE SAINT BERNARD
Messe à 16h30
Les horaires des autres offices sont également modifiés comme suit :
7h30 : Laudes – 8h15 : Tierce – 8h30 à 9h10 : Adoration – Sexte et None aux heures habituelles.
Bénédiction abbatiale – 4 août
Le Chapitre Conventuel de l’Abbaye Notre-Dame de la Paix
a élu comme Abbesse le 14 Juin 2012 :
Mère Aline-Marie Pintos
La Bénédiction abbatiale lui sera donnée le samedi 4 août 2012 à 10h30
par Dom Mauro-Giuseppe LEPORI, Abbé Général de l’Ordre Cistercien.
La messe sera présidée par Mgr Louis SANKALE, Evêque de Nice.
Saint Benoît – 11 juillet
JUILLET TEMPS DES VACANCES
ET ….. TEMPS DE SAINT BENOIT
« MAITRE SPIRITUEL ET PATRON DE L’EUROPE » – FETE LE 11 JUILLET
Mais, qui est donc ce personnage ?
Un moine italien, (480env.-547) qui vécut d’abord dans une grotte, puis devint fondateur de communautés, d’abord à Subiaco, puis au MONTE CASSINO, au sud de Rome.Pour ces monastères, il écrivit une Règle de vie s’inspirant de celles qui existaient, en y imprimant son génie personnel fait de sagesse humaine et divine, en un mot de sainteté.
Ce fut la naissance d’une multitude de fondations, tant étaient grands l’équilibre et la sagesse de cette règle de vie . Peu à peu, l’Europe fut couverte de ces lieux de paix, et de culture, sous toutes ses formes. Les racines chrétiennes de l’Europe sont là, reconnues par l’Eglise, qui fête St Benoît comme l’un des Patrons de l’Europe.
Et que dire aujourd’hui ? Cette Règle de vie, adoptée par les premiers cisterciens, perdure depuis plus de 15 siècles et s’étend sur toute l’étendue de la terre !!!
En Asie, en Afrique, en Amérique du nord et du sud etc… On compte par ex. au Viet-Nam, 800 cisterciens et cisterciennes, plus des bénédictins et bénédictines.
Le Bienheureux J.Paul II nous dit l’impact de la REGLE DE St BENOÎT sur notre vie spirituelle de moines ou de laïcs.
La prière (des moines) selon St Benoît
Bx Jean-Paul II*Un amour vrai et absolu pour le Christ se manifeste dans toute sa signification par la prière
Le fondement de la prière selon saint Benoît consiste à écouter la Parole; en effet, le Verbe incarné parle, ici, aujourd’hui, à chaque homme, dans une situation qui ne se retrouvera plus; Il le fait par les Ecritures et la médiation du ministère de l’Eglise :
Dans cette obéissance de la foi, la Parole de Dieu est reçue avec humilité et joie ; c’est la source à laquelle on puise une éternelle nouveauté que le temps n’atténue pas mais rend plutôt, de jour en jour, plus vive et plus attrayante.
Et cette Parole devient une source inépuisable de prière parce que « Dieu lui-même parle à l’âme en lui suggérant la réponse que son cœur attend. Cette prière se répartit aux différents moments du jour, comme une rivière souterraine qui nourrit le travail quotidien » 1
Par une méditation tranquille et savoureuse qui est une véritable rumination spirituelle la Parole de Dieu fait briller dans les âmes vouées à la prière ces vifs rayons de lumière qui illuminent le cours de la journée. C’est cette « prière du cœur », cette « prière brève et pure »2 par laquelle nous répondons aux divins appels, en même temps que nous entraînons le Seigneur à nous accorder le don indéfectible de sa miséricorde.
Le chrétien, en écoutant la parole de Dieu, est amené à comprendre le cours des multiples et divers événements et des temps, ce cours dont la Providence du Seigneur a fixé le déroulement dans la famille humaine ; en sorte qu’est offert à l’âme du croyant comme un large spectacle de l’économie du salut. Il en résulte aussi que les merveilles de Dieu sont saisies dans la foi par des yeux ouverts et des oreilles attentives3.
La Parole de Dieu, pendant ce pèlerinage terrestre, a pour effet de faire que toute la vie est comprise comme ouverte au regard de Dieu et que dans la prière adressée au Père se font entendre les voix de ceux à qui la voix manque : les joies et les angoisses les réussites et les déceptions, les attentes de l’événement favorable retentissent d’une certaine manière dans la prière.
Saint Benoît est surtout conduit par cette parole de Dieu à la sainte Liturgie. Son effort ne va pas consister seulement à faire de la communauté une assemblée célébrant ardemment les mystères divins et qui proclame unanimement l’expérience commune puisée dans l’Esprit, mais il lui tient davantage à cœur qu’à la Parole de Dieu proclamée et chantée réponde le sentiment intime de l’âme : « Que notre esprit soit en accord avec notre voix »4. Les Saintes Ecritures, connues et goûtées de cette manière vivante, sont lues avec empressement si, en même temps, on se consacre intensément à la prière.
Sous l’impulsion de l’amour, l’âme se recueille souvent devant Dieu ; rien n’est préféré à l’œuvre de Dieu 5; la prière faite dans la Liturgie passe dans la vie et la vie elle-même devient une prière. La prière, une fois la Liturgie accomplie, se propage comme par des cercles de plus en plus grands et se prolonge, l’âme se tenant silencieuse et recueillie, en sorte qu’ensuite chacun peut prier isolément et que l’habitude de la prière pénètre les actions et les moments de la journée.
Saint Benoît, le passionné de la Parole de Dieu, lisait cela non seulement dans les Saints Livres mais encore dans ce que l’on peut appeler le grand livre de la nature. L’homme, contemplant la beauté de la création, est ému au plus profond de son âme et il se sent ramené à celui qui est sa source et son origine ; en même temps il est conduit à se comporter quasi-respectueusement vis-à-vis de cette même nature dont il met en lumière le charme, tout en respectant sa vérité.
« Là où le silence se répand, la prière parle »6 ; dans la solitude, en effet, la prière s’accroît grâce à une certaine plénitude de la personne. Ce que l’on peut appliquer à cette vallée inculte de l’Aniene où saint Benoît a vécu seul avec Dieu seul, peut aussi s’appliquer à la ville, riche de moyens techniques mais aliénatrice des âmes où l’homme de notre époque est souvent isolé et abandonné à lui-même.
Mais il est nécessaire que l’âme s’éduque dans un certain désert pour qu’elle puisse mener vraiment une vie spirituelle. Car ce désert purifie son coeur et il retrouve l’usage de la prière quotidienne qui s’élève vers Dieu des profondeurs de l’âme.
*Choix de passages de la Lettre Apostolique « Sanctorum altrix» pour le XVe centenaire de la naissance de saint Benoît, à tous les moines qui suivent sa Règle.
1. Paul VI, Allocution aux Abbesses bénédictines, 29 septembre 1976.
2. Règle de saint Benoît, 20, 4.
3. Règle de saint Benoît, Prologue 9.
4. Règle de saint Benoît, 19, 7.
5. Règle de saint Benoît 4,55 ; 4, 56 ; 43, 3.
6. PAUL VI. Allocution aux moines bénédictins, 8 septembre 1971.
Concert à l’abbaye – 8 juillet
LE DIMANCHE 8 JUILLET 2012
A 16H00 DANS L’EGLISE DE L’ABBAYE, CONCERT DE L’ORCHESTRE PHILARMONIQUE DE NICE
ENTREE LIBRE