Archive de la Catégorie ‘News’

Solennités en janvier

DIMANCHE 1er JANVIER 2017 – Solennité de Marie, la Sainte Mère de Dieu

10h00 : Messe de la Vierge Marie

SAMEDI 14 JANVIER – Sainte Vierge – Mémoire

– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres

JEUDI 26 JANVIER – Solennité des Saints fondateurs de Cîteaux : Saint Robert, Saint Albéric et Saint Etienne (moines bénédictins de Molesmes, dans la mouvance de Cluny)

Horaire du dimanche – Messe à 10h

N.B. – tous les lundis, jour de désert, vêpres à 18h

Calendrier du mois : Messes-Janvier-2017 


Janvier – La Sainte Famille

JANVIER

ENFANCE DE JESUS

Duccio di Buoninsegna (vers 1310) - Museo dell'Opera del Duomo (Sienne)

Duccio di Buoninsegna (vers 1310) – Museo dell’Opera del Duomo (Sienne)

JESUS AU TEMPLE

Jésus retrouvé au Temple, est « dans les affaires du Père »
Comment l’homme doit se comporter dans « les affaires » de Dieu, de l’homme et du diable

Ecoutons Isaac de l’Etoile dans son sermon 8 – 1er dimanche après l’Epiphanie

1. Allons, mes frères, nous voilà fatigués du travail, respirons un peu et, pour nous remettre au travail avec des forces nouvelles, goûtons un moment ce que nous avons gardé de notre repas d’hier. « Et ils le trouvèrent, dit l’Évangile, au milieu des docteurs et des sages a » Il est normal qu’un jeune écoute et interroge les anciens. « Et ils admiraient sa prudence et ses réponses b.» Il n’est pas anormal qu’un jeune réponde aux interrogations.
Mais revenons à la suite de notre exposé précédent. Et ici notez, avec Jérôme, que le Christ est un homme dès le sein et même, suivant la parole de Jérémie, dans le sein de sa mère: « Le Seigneur fera une nouveauté sur la terre: une femme entourera un homme c » dans son sein. Il s’agit de Marie et du Christ.

2. En effet son âme était virile, sage, forte et grande dans le corps d’un enfant débile et tout petit.
Car même dans les autres corps humains, les âmes ne se modèlent pas sur les qualités ou les dimensions des corps: en eux les âmes ne sont pas difformes quand ils sont difformes, belles quand ils sont beaux, grandes quand ils sont grands, petites quand ils sont petits. Ces propriétés sont loin, très loin de la nature de l’âme qui est à l’image de Dieu: elle n’est qualitativement ni blanche, ni noire, ni d’une autre couleur; elle n’est quantitativement ni longue, ni large; elle n’est pas localement ici ou là ; par elle-même, elle n’est pas portée par le mouvement, en haut ou en bas, en avant ou en arrière, à droite ou à gauche.

3. Car ces quantités ou qualités ou dimensions ou mouvements affectent la nature corporelle. Tandis que l’âme raisonnable est purement esprit, n’ayant au-dessus d’elle que la nature divine, qui est elle-même l’Esprit, dont elle porte l’image sans égaler l’essence.
Et cependant l’âme aussi possède qualité, quantité, situation, mouvement: disons qu’elle est blanche et noire, longue, large et élevée, ayant haut et bas, avant et arrière, droite et gauche, mais tout cela selon son mode propre et indépendamment du corps.

4. Elle est belle et claire par la sagesse, laide et obscure par l’ignorance; blanche, légère et joyeuse par la bonne conscience; noirâtre, lourde et triste par la mauvaise conscience; longue par la foi, large par la charité, haute par l’espérance, contractée par la crainte, resserrée par l’avarice, petite par la pusillanimité: ici une vertu, là un vice. Elle a devant elle ce qu’elle cherche; derrière elle, ce qu’elle oublie; au-dessus, ce qu’elle ne saisit pas, au-dessous ce qu’elle dédaigne; à droite, ce qui la délecte, à gauche ce qui la contrarie.  En tout cela donc Jésus enfant a une âme virile, formée selon la prudence, la tempérance, la force, la justice par la divinité, qui lui est unie et qui l’enseigne, une âme partout capable de repousser le mal et de choisir le bien a, parce qu’elle s’est nourrie de lait et de beurre.

5. Admirons donc, nous aussi, son discernement et ses réponses. Car seul des enfants de cet âge, il a pu discerner ainsi les vertus et répondre aux vices.
« Mon fils, pourquoi nous avez-vous fait cela b ? » Mais plutôt, mère, pourquoi avez-vous fait cela à votre fils ? Passe encore pour Joseph de l’avoir oublié: il ne l’a pas engendré. Mais vous, comment avez-vous oublié le fils de vos entrailles ? « Est-ce qu’une mère, dit le prophète, peut oublier son enfant, n’avoir pas pitié du Fils de ses entrailles a ? » Et si une autre l’a pu, vous, du moins, ne l’auriez pas dû.

a.Is.7, 15    b. Lc2, 48//    a. Is. 49, 15

6. Quoi? Pendant toute cette journée de ténèbres et d’obscurité, vous n’avez pas prié Dieu, vous n’avez pas pensé à Dieu, vous ne vous êtes pas souvenue de Dieu? Qui pourrait le croire? Mais justement, Dieu c’est lui! Peut-être alors avez-vous prié le Père en oubliant le Fils. Mais comment est-ce possible, puisque dans le nom du Père le Fils est lui aussi nommé? De plus, qui n’a pas le Fils n’a pas non plus le Père b
Mais peut-être, consciente de la vérité secrète, énoncez-vous un mystère. « Mon fils, que nous avez-vous fait là c? » Je croirais volontiers que cette phrase exprime une admiration plutôt qu’une interrogation ou une désapprobation. Car l’admiration appelle l’investigation et l’investigation mérite la connaissance.

7. Marie admire donc sans pourtant ignorer; mais par son admiration elle nous invite à l’investigation, en disant avec une admiration réfléchie: « O mon fils, que de doctrine et d’enseignement vous nous avez fait ainsi, c’est-à-dire en restant ici alors que nous nous en allions! » Et si l’on prend la phrase comme une interrogation, le sens n’y perd rien.
On va dire peut-être: il est inconvenant d’accuser d’oubli la mère de Jésus; car elle n’a pas oublié son fils, mais elle pensait qu’il était en compagnie des autres d et qu’ainsi il échappait à sa vue. Soit! Ne chicanons pas: reste que celui qui a été perdu par négligence ou du moins par inadvertance, est retrouvé par diligence, pour que tu sois averti, toi, de le chercher avec diligence, en déplorant profondément de l’avoir perdu par inadvertance.

b.Cf lJn2, 23    c.Lc.2, 48    d.Cf.Lc.2, 44

8. « Moi et votre père, dit-elle, nous vous cherchions dans l’angoisse. » A quoi Jésus répond: « Ne savez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père e ? » Voilà où le Fils veut qu’on le cherche, assurément dans les affaires du Père; il ne veut pas qu’on ignore qu’il se trouve là. Aussi, à celle qui le cherchait parmi les morts a-t-il dit:
« Ne me touche pas, car dans ton cœur je ne suis pas encore monté au Père. a » Tu ne me cherches pas encore dans les affaires de mon Père; tu ne sais pas encore que je dois être dans les affaires de celui qui est tout ce qu’il a, car je ne suis pas lui, mais je suis à lui, sans être pourtant autre chose que lui.

9. Indépendamment de cette unité de nature, de cette unité naturelle du Père et du Fils, dont ni le Père ni le Fils ne se sont départis, le Fils, même dans son abaissement, ne s’est pas éloigné du Père, il est demeuré toujours dans son obéissance et sa volonté. C’ est pourquoi il adresse à quelques-uns ce reproche: « Vous, vous avez pour père le diable et vous accomplissez les désirs de votre père b», comme s’il disait: « C’est dans les affaires de votre père que vous restez et que vous vous trouvez. »

10. Les fils d’Adam ont donc trois pères: Dieu, l’homme, le diable; Dieu au titre de la nature, l’homme au titre de la race, le diable au titre de la malice. Ils sont impliqués dans les affaires de l’homme par nécessité ; dans les affaires de Dieu par bonne volonté; dans les affaires du diable par malignité.
Si tu aimes, gardes, diriges à sa fin la nature dans laquelle tu as été créé bon par l’Être bon, bien et pour le bien, tu demeures dans les affaires de ton Père et tu ne t’éloignes pas de Jérusalem. Et par la prudence et les réponses que tu fais aux mille tentations de la chair, du monde, du diable qui, par la tentation, te questionnent d’une manière subtile et captieuse, tu excites l’admiration des esprits mauvais eux-mêmes, tes propres tentateurs.

e. Lc 2,48-49    a.Jn20, 17    b.Cfin 8, 44

11. Si au contraire tu méconnais l’honneur de ta nature créée, qui a été faite belle parmi les femmes et si tu suis les traces des troupeaux c commençant à devenir semblable aux bêtes sans intelligence d, si par la malignité conçue par le malin, tu infectes le bien même qui est en toi, si tu es enflé par l’orgueil, rongé par l’envie, secoué par la colère, abattu par la tristesse, angoissé par l’avarice, affamé par la gourmandise, corrompu par la luxure» révèles manifestement que tu es dans les affaires de ton père le diable.
D’autre part, frères, pour ce qui est des affaires de l’homme notre père, notre corps encore animal nous imposant la nécessité d’y être ou plutôt d’y passer, cherchons seulement la nourriture et le vêtement; que la tentation de vouloir autre chose en plus ne dépasse pas la mesure humaine a

12. Car ceux-là sont entraînés par une tentation diabolique qui veulent devenir riches; ils tombent dans les filets du diable b, dans les tentations les plus diverses et les malices innombrables multipliées à l’infini; de sorte qu’ils méritent de s’entendre dire par le Fils de Dieu: « Vous avez pour père le diable c » et qu’en eux se vérifie la loi universelle: tel père, tel fils; du diable, un diable: «Ne vous ai-je pas choisis, les douze, dit-il, et l’un est un diable d »; de Dieu, un Dieu: « J’ai dit: Vous êtes des dieux e»; de l’homme, un homme. Ainsi donc que l’homme, laissant les affaires du diable, pour éviter de jamais y être, traversant les affaires de l’homme sans lesquelles il ne peut être, passe aux affaires de Dieu, où seulement il pourra être bien: qu’il fuie le diable et tout ce qui est au diable; qu’il revienne à l’homme et se contente de ce qui est à l’homme; qu’il monte à Dieu et s’enrichisse de ce qui est à lui!

c. Cf. Cant. 1, 7    d. Cf. Ps. 48, 13  //a.CfICor.10, 13    b. Cf.I Tim 6, 9    c. Cf Jn.8, 44    dJn.6, 70    e.Ps.81, 6

13. Mais en vérité, tous les fils du diable sont aveugles, car leur malice les a aveuglés f, de façon qu’étant riches ils se croient pauvres. Ce qui suffit à la condition de leur corps animal est à leur portée, ils ne le voient pas et ils n’entendent pas la voix divine promettant que rien ne manquera à ceux qui craignent Dieu g, car ils sont sourds également; et voilà pourquoi ils s’épuisent continuellement pour le superflu.
Quant à vous, très chers, écoutez attentivement le docteur qui vous a été donné du ciel h : il a pris l’homme non seulement pour le guérir mais pour l’instruire; il l’a dégagé du diable, il l’a revêtu de Dieu.

14. Suivons son mode de vie: il est né pauvre, il a vécu pauvre, il est mort pauvre. Ce qui fait notre confiance est que, dans ce monde, nous soyons, nous aussi, comme il a été lui-même et que celui qui prétend demeurer en lui se conduise comme lui-même s’est conduit a.
L’esprit de crainte l’a rendu si humble qu’étant Dieu il a obéi aux hommes: « Et il leur était soumis b», nous dit-on. L’esprit de piété l’a rendu si doux qu’il n’est pas troublé par les injures. Il a spécialement attiré l’attention sur la présence en lui de ces deux vertus, tellement qu’il a dit:
« Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur c. » L’esprit de science l’a rendu si compatissant et si humain qu’à la vue de la cité hostile, il a pleuré sur elle d et que lui, dont ses ennemis ne pouvaient troubler la douceur, s’est troublé lui-même en esprit, plein d’affection pour un ami, a frémi et a pleuré e.

f Cf Sag. 2, 21    g. Cf Ps. 33, 10    h. Cf Joël 2, 23    a Cf Jn. 2, 6    b.L. 2, 51    c. Matth. 11, 29    d. Cf. Lc. 19, 41 e.CfJn.11, 33-35

15. L’esprit de force lui a fait aimer la justice au point que pour elle il s’est exposé à la mort, ne ménageant personne par son silence, comme lorsqu’il répète à plusieurs reprises: « Malheur à vous, scribes et pharisiens et à vous, docteurs de la loi, malheur ! f » L’esprit de conseil l’a rendu miséricordieux au point de ne pas s’épargner lui-même et, ce qui est le degré suprême de la charité g, de donner sa vie pour le rachat de la multitude h.
L’esprit d’intelligence lui a donné un cœur si pur que, plus excellemment que toute créature, sa sainte âme voyait Dieu à qui elle était unie. L’esprit de sagesse l’a rendu si pacifique qu’il a donné à tous en lui-même la paix avec Dieu i et qu’étant par nature le Fils seul engendré, il est devenu, par cette union étroite, le premier-né entre les frères j.

16. Or donc, mes frères, que ce Christ soit votre unique maître k, qu’il soit pour vous aussi le livre écrit au dedans et au -dehors l : en lui, lisez-le; de lui, apprenez le lui-même; de cet exemplaire même transcrivez-le lui-même comme exemple, intérieurement pour vos cœurs et pour vos corps extérieurement: dans votre vie, présentez aux autres sa vie à lire. C’est pourquoi il est dit: « Glorifiez et portez Dieu dans vos corps a. » Que lui-même daigne nous faire cette grâce! Ainsi soit-il.

f. Matth.23     g .Cf.Jn.15, 13     h..Cf. Matth.20, 28  i. Cf Éphés. 2, 14-17   j. Cf Rom. 8, 2    k. Cf  Matth. 23, 8    l. Cf Apoc. 5, 1   a.1 Cor.6, 20

Qui est Isaac de l’Etoile

De nationalité anglaise, né vers 1110, venu en France tout jeune pour achever ses études, Isaac entre sans doute à l’abbaye de Pontigny. En 1147, il devient abbé du monastère de l’Étoile, de la filiation de Pontigny, non loin de Poitiers. Puis on le trouve dans l’île de Ré, où le monastère de Notre-Dame des Châteliers, qu’il a fondé, vit dans une grande pauvreté. Il y meurt en 1178. Isaac est un homme cultivé, il a reçu une bonne formation littéraire, philosophique, théologique, il a beaucoup d’idées originales qu’il exprime de façon imagée.

Comme tout bon cistercien, Isaac a écrit un traité « De anima », mais son ouvrage le plus important, par lequel il exerça le plus d’influence, est un recueil de 54 sermons disposés selon l’année liturgique, qu’il veut être « une exhortation capable d’édifier les frères ». L’abbé parle à ses moines dans le but de leur apporter une nourriture spirituelle, et de les faire progresser. Il y fait preuve d’une profonde unité intérieure. C’est le Christ qui recrée l’unité dans le coeur de l’homme après la rupture du péché. Et c’est le Christ aussi qui refait l’unité du Corps mystique, le Christ total.

Source : Abbaye de Cîteaux


Reportage France 3

Reportage France 3 – décembre 2016

Ce reportage a été diffusé aux JT Côte d’Azur : 19-20 du lundi 19 décembre et 12-13 du mardi 20 décembre 2016

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Reportage France 3

Droits réservés - France 3

Horaires Noël 2016

SAMEDI 24 DECEMBRE – Vigile de Noël

Horaires de semaine jusqu’à :
– 16h45 : Vêpres + Adoration
– pas de complies
– 22h00 : Offices des Vigiles de Noël
– minuit : Messe de Noël

DIMANCHE 25 DECEMBRE – SOLENNITE DE LA NATIVITE DU SEIGNEUR

Horaire habituel du dimanche
– 7h30 : Laudes
– 8h45 : Tierce
– 10h00
: Messe du Jour de Noël
– 11h45
: Sexte
– 13h30 : None
– 17h00 : Vêpres + Adoration
– 20h00 : Complies

LUNDI 26 DECEMBRE

Jour de désert :
– 7h30 : Laudes
– 8h30 : Messe
– 18h00 : Vêpres

SAMEDI 31 DECEMBRE – Octave de la Nativité

Horaires de semaine jusqu’à :
– 20h00 : Complies
– Veillée de prière

DIMANCHE 1er JANVIER

Horaires habituel du dimanche – Messe à 10h  

LUNDI 2 JANVIER

Jour de désert :
– 7h30 : Laudes
– 8h30 : Messe
– 18h00 : Vêpres

 


Décembre – Noël

MOIS DE DECEMBRE

MOIS DE L’AVENTavent-2016-420

LE SAUVEUR VIENT

ALLONS A SA RENCONTRE

Ecoutons Guerric, dans son 2ème sermon pour l’avènement du Seigneur

1. Le Roi vient, allons à la rencontre de Notre Sauveur. Salomon a dit élégamment : « La bonne nouvelle arrivant d’un pays éloigné, c’est de l’eau fraîche pour le gosier altéré (Prov. XXV, 25). » C’est un délicieux message que celui qui annonce l’approche du Sauveur, la réconciliation du monde avec Dieu, et les biens du siècle futur. Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, qui annoncent le bien ! Ils sont nombreux, en effet, il y en a plus d’un. Oui, dis-je, bien des messagers, une longue suite de messagers nous sont venus dès le commencement du monde, poussés par le même esprit : ils n’avaient tous qu’un cri, tous qu’une parole : il vient, le voilà (Ezech. XXXII, 8). » Et d’où sont partis ces courriers, demandez-vous ? L’Écriture le dit : c’est, «d’un pays élevé (Isa. XLVI, 11), » de la terre des vivants qui est séparée par une très grande distance de cette terre des mourants. Entre eux et nous, se trouve un grand abîme. C’est de là pourtant que les Prophètes ont été envoyés aussi bien que les anges : car, si corporellement : ils résidaient ici-bas, quand ils étaient envoyés, ils étaient transportés là-haut en esprit pour y voir et y entendre ce qu’ils devaient annoncer aux humains. Ces messagers sont l’eau rafraîchissante, et le breuvage salutaire de l’âme que la soif tourmente; en effet, l’envoyé qui annonce à cette âme l’arrivée ou les autres mystères du Sauveur, puise et lui verse à boire les eaux de joie des fontaines du Seigneur, en sorte qu’elle semble répondre à ce message, à Isaïe, ou à tout autre prophète, en leur adressant les paroles d’Elisabeth, parce qu’elle a reçu l’effusion du même esprit que reçut cette femme fidèle : « Et d’où me vient le bonheur que mon Seigneur s’approche de moi (Luc. 1, 63) ? » Voici que depuis qu’ont retenti à mes oreilles les paroles de votre message, mon esprit a tressailli de joie en moi, et brûle de se porter à la rencontre du Dieu qui vient le sauver.

2. Et en vérité, mes frères, il faut aller au-devant de Jésus-Christ, dans le transport de notre âme. Il faut saluer de loin celui qui fait annoncer sa délivrance à Jacob, ou du moins lui rendre ses salutations. « Je n’aurai point de honte à saluer mon ami », dit le sage (Eccle. XXII, 31) ; à combien plus forte raison n’en éprouverai-je pas à lui rendre son salut. O lumière salutaire de mon Sauveur et de mon Dieu ! quelle bonté vous avez eue en saluant vos serviteurs, quelle bonté plus grande encore vous a porté à les sauver ! Le salut ne serait point parfait pour nous, si vous faisiez annoncer la délivrance sans l’accorder. Cette grâce, vous l’avez accordée, non seulement en saluant dans un baiser de paix, c’est-à-dire par votre union avec la chair, ceux à qui vous aviez adressé des paroles pacifiques, mais encore en leur procurant le salut par votre mort sur la croix. Que notre esprit s’élève donc dans le transport de sa joie, qu’il coure à la rencontre de son Sauveur, qu’il l’adore et le salue en le voyant venir de loin, qu’il lui crie « Sauvez-moi, ô Seigneur, prospérez ! Béni soyez-vous, vous qui devez venir au nom du Seigneur (Psalm. CXVII, 25). » Salut, ô vous qui venez nous sauver, béni soyez-vous, vous qui apportez la bénédiction. Réussissez donc, ô Seigneur, qui venez vers les hommes les mains pleines de salut et de prospérité. Regardez, marchez heureusement et régnez. Le Père, le Dieu de notre salut, assurera le succès de votre démarche. Il réussira, dit le Père, dans toutes les entreprises pour lesquelles je l’ai envoyé non selon les désirs des hommes charnels, non selon la volonté de Pierre qui avait horreur de le voir souffrir. Et tout ce qu’il fera, prospèrera Psalm. I, 3) ; » non point d’après la volonté précipitée des hommes, mais pour le succès de leur véritable salut. Le, salut que donnent les hommes est vain ; mais notre salut est œuvre du Seigneur, qui nous l’a assuré au prix de son sang, et qui nous le donne en récompense, et nous le verse en breuvage. Venez donc, ô Seigneur, sauvez-moi et je serai sauvé. Venez, montrez-nous votre visage, et nous seront sauvés, « car nous vous avons attendit (Isa. XXXIII, 2). Voilà comment, par l’amour et par le désir, les prophètes et les justes marchaient avec ardeur à la rencontre du Christ quand il devait venir, souhaitaient le voir des yeux du corps, s’il était possible, ce qu’ils apercevaient en esprit. Aussi le Seigneur a-t-il dit à ses disciples : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez. Je vous le dis, beaucoup de Prophètes et de Rois ont voulu voir ce que vous avez sous les yeux, et ne l’ont pas vu (Luc, I, 23).»

Abraham, votre père, a aussi tressailli en désirant contempler mon jour : il l’a vu, mais dans les enfers, et il s’est réjoui. C’est là ce qui condamne la torpeur et la dureté de notre cœur, si notre âme ne regarde pas Jésus-Christ avec un vif sentiment de joie spirituelle.

3. Nous attendons le jour anniversaire de la naissance du Christ; on nous promet, avec le bon plaisir du Seigneur, la joie de le voir bientôt. L’Écriture paraît exiger de nous une joie qui élève notre esprit au-dessus de lui et le fasse se porter, si je puis parler ainsi, à la rencontre de Jésus-Christ, se jeter en avant dans son impatience de tout retard, et s’efforcer de contempler les évènements à venir. Tous les avertissements par lesquels l’Écriture nous engage à marcher au-devant du Seigneur se rapportent, comme je le crois, non seulement à son second avènement, mais encore à son premier. Comment cela, dites-vous? Parce que, comme nous accourons au second par le mouvement et le tressaillement de notre corps; de même, trous devons aller vers le premier par l’affection et le mouvement du cœur. Vous le savez, en effet, lorsque nous aurons repris, dans la résurrection, des corps nouveaux, comme l’Apôtre nous l’enseigne, « Nous serons transportés sur les nuages au-devant de Jésus-Christ dans les airs et par là nous serons toujours avec le Seigneur (I Thessal. IV, 16). » Quant à présent il ne manque pas de nues qui soulèvent dans les airs nos esprits, s’ils ne sont pas trop lourds ou trop attachés à la terre, et ainsi nous serons avec le Seigneur, au moins une dernière heure. Si je ne m’abuse, vous connaissez par expérience ce que je vous dis, vous l’avez senti, lorsque les nuées ont fait entendre leur bruit, c’est-à-dire, lorsque, dans l’Église, ont retenti les voix des Prophètes ou des apôtres, et lorsque vos sens se sont élevés, comme sur le dos des nuées, à cette hauteur, et ont été ravis au point de voir en quelque sorte, la gloire du Seigneur. Alors, si je ne me trompe, a brillé à vos yeux la vérité des paroles que le Seigneur fit tomber de cette nuée qu’il a placée pour vous servir de char tous les jours : «Le sacrifice de louange m’honorera : et c’est là la route par où je lui montrerai le salut de Dieu (Psalm. XLIX, 23). » Qu’il en soit donc ainsi, que le Seigneur vienne à vous avant son avènement, et qu’il vous visite familièrement avant de venir d’une manière générale et commune. « Je ne vous laisserai point orphelins,» dit-il : «Je m’en vais et je viendrai à vous (Joan. XIV, 18). » Et selon le mérite et le désir de chacun, cet avènement, où le Seigneur se réalise fréquemment en nous, dans le temps qui s’écoule entre le premier et le second, en nous conformant au premier et en nous préparant au second, il se fait actuellement en nous, pour que le Seigneur, dans le premier, ne soit point venu en vain, ou pour que dans le dernier il n’arrive pas irrité contre nous. Par cette arrivée, il s’efforce de réformer notre orgueil, en le rendant conforme à son humilité, absolument comme il réformera notre corps d’humilité, et le rendra semblable à son corps glorieux qui brillera lorsqu’il reviendra sur la terre. Il faut désirer de toute l’ardeur de nos vœux et demander avec instance cet avènement familier qui nous applique la grâce du premier et nous promette le bienfait de celui de la fin des temps. « Parce que Dieu chérit la miséricorde et la vérité, le Seigneur donnera la grâce et la gloire (Psalm. LXXXIII, 12), » la grâce dans sa miséricorde et la gloire par la vérité.

Guerric d’Igny – Sermon 2 pour l’avènement de Notre-Seigneur – Extraits 1-3
Texte intégral

Qui est Guerric d’Igny – Abbé cistercien (vers 1080 – 1157)

La naissance de Guerric se situe entre 1070 et 1080 à Tournai, donc 10 à 20 ans avant celle de Bernard. Il reçoit son éducation à l’école cathédrale de Tournai : humanité, dialectique et théologie, ce qui lui vaudra un talent d’écrivain bien formé et développé. Sans doute bénéficiera-t-il de l’enseignement d’un maître fameux, Odon de Cambrai. Sans doute aussi sera-t-il chanoine de la cathédrale et chargé de l’école cathédrale. Mais, en 1116, il décide de mener la vie érémitique et se retire dans une petite maison, à proximité de l’église. Il entend parler de saint Bernard par deux de ses amis et visite Clairvaux en 1120, sans avoir l’intention d’y rester. Mais Bernard qui reconnaît en lui l’étoffe d’un bon moine, le presse d’entrer. Le voici novice à Clairvaux, un novice plus âgé que son abbé, et sur le plan humain, doté de plus d’expérience et de maturité. Guerric reste 13 ans à Clairvaux, période qui coïncide avec le plein épanouissement des dons de Bernard et sa meilleure production littéraire. Puis vers 1138, il est envoyé à Igny, en Champagne, qui a été fondée en 1128, et il en devient abbé. Il a environ 60 ans. Sa mauvaise santé le rend incapable de mener la vie commune et de prendre sa part du travail manuel. Il le regrette, car il voit dans cette observance du travail des mains une des voies où l’on rencontre Jésus. Sous l’abbatiat de Guerric, Igny prospère, les vocations arrivent nombreuses. Pourtant c’est uniquement à son œuvre, à ses sermons que sera due l’influence postérieure de Guerric qui meurt en 1157. Nous n’avons de Guerric que le recueil de ses sermons. Tous, sauf le dernier, ont pour sujet les fêtes de l’année liturgique. Guerric y insiste sur les mystères liturgiques et sur la formation du Christ en l’âme de ceux qui y participent. En maints endroits, il reprend l’idée origénienne de la conception et de la naissance du Christ en l’âme. En recevant les sacrements et en imitant le Seigneur, nous le faisons naître en nous. L’âme devient alors « Mère du Christ », et Celui-ci nous donne la vraie vie en communiquant l’Esprit qui procède du Père et de lui.


Solennités en décembre

JEUDI 8 DECEMBRE – SOLENNITE DE L’IMMACULEE CONCEPTION

- Messe à 10h et horaire du dimanche

SAMEDI 10 DECEMBRE – Férie de l’Avent

- 11h30 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h : Adoration eucharistique
– 17h00
: Vêpres

SAMEDI 24 DECEMBRE – Vigile de Noël

Horaires de semaine jusqu’à :
– 16h45 : Vêpres + Adoration
– pas de complies
– 22h00 : Offices des Vigiles de Noël
– minuit : Messe de Noël

DIMANCHE 25 DECEMBRE – SOLENNITE DE LA NATIVITE DU SEIGNEUR

Horaire habituel du dimanche
– 7h30 : Laudes
– 8h45 : Tierce
– 10h00
: Messe du Jour de Noël
– 11h45
: Sexte
– 13h30 : None
– 17h00 : Vêpres + Adoration
– 20h00 : Complies

LUNDI 26 DECEMBRE

Jour de désert :
– 7h30 : Laudes
– 8h30 : Messe
– 18h00 : Vêpres

VENDREDI 30 DECEMBRE – Fête de la Sainte Famille

- Horaire habituel

SAMEDI 31 DECEMBRE – Octave de la Nativité

Horaires de semaine jusqu’à :
– 20h00 : Complies
– Veillée de prière

DIMANCHE 1er JANVIER

Horaires habituel du dimanche – Messe à 10h  

LUNDI 2 JANVIER

Jour de désert :
– 7h30 : Laudes
– 8h30 : Messe
– 18h00 : Vêpres

N.B. tous les lundis, jours de désert, messe lue, vêpres à 18h

Calendrier du mois : Messes-Décembre-2016  


Concert de Noël – 18 décembre

LE DIMANCHE 18 DECEMBRE 2016 – A 15H30 dans L’EGLISE DE L’ABBAYE

Concert de Noël par le Choeur Tourrettissimo

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Choeur Tourrettissimo

Mezzo-soprano : Géraldine Mélac
Sopraniste : Jérémy Bertini
Piano : Olivier Augé-Laribé
Direction : Jean-Pierre Grégoire
Avec la participation exceptionnelle de Philippe Bender, flûte traversière

ENTREE : 12 € au profit de la rénovation de l’abbaye

Parking assuré


Horaires des offices

Changement d’horaires – Nouvelle année liturgique

A partir de Dimanche 27 novembre 2016 – 1er Dimanche de l’Avent

  • En semaine la Messe sera à 8h30 – suivie de Tierce
  • Dimanche et Solennités : Tierce à 8h45, Messe à 10h

Produits Monastic – France 5

Emission « LA QUOTIDIENNE » de France 5 – mardi 15 novembre 2016 – 11h45

logo-monastique
Présentation pédagogique des produits monastiques, vendus sous le label « Monastic »
Participeront à l’émission :
  • Frère Benoît, Bénédictin de la Pierre qui Vire, Président de Monastic
  • Marie-Catherine Paquier, professeur de marketing
  • Frère Joseph, Bénédictin de Maylis, pour « les Boutiques de Théophile »

Extrait de l’émission du 15 novembre – Reportage à Aiguebelle



Solennités en novembre

MARDI 1er NOVEMBRE – FÊTE DE TOUS LES SAINTS – Solennité

Horaires habituels du dimanche – Messe à 10h

SAMEDI 12 NOVEMBRE – Férie

– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h00 : Vêpres

N.B. – les lundis 7, mardi 15 et lundi 21, jours de désert, messe lue, vêpres à 18h

Calendrier liturgique du mois – Messes-Novembre-2016  


Novembre – Mois des Saints

NOVEMBRE

La Porte du Paradis - Tim Steward

La Porte du Paradis – Tim Steward

MOIS DES SAINTS

CULTE DES SAINTS

COMMUNION DES SAINTS

Ecoutons Saint Bernard nous parler de son « triple désir du culte des saints »

Sermon de Saint Bernard pour la Toussaint

5.1 A quoi bon pour les saints notre louange ? A quoi bon notre célébration de leur culte ? A quoi bon même cette fête solennelle que nous leur consacrons ? A quoi leur servent nos hommages terrestres, alors que, selon la promesse très sûre du Fils, le Père céleste en personne les honore (cf Jn 12, 26) ? Que leur font nos éloges ? Déjà ils sont comblés !

5.2 Oui, mes bien-aimés, il en est ainsi : les saints n’ont nul besoin de nos honneurs, et notre ferveur à les célébrer ne leur apporte rien. En vérité, lorsque nous vénérons leur mémoire, il y va de notre intérêt, non du leur. Et voulez-vous savoir à quel point cela nous est utile ? Personnellement, j’en témoigne, lorsque je fais mémoire des saints, je ressens en moi un désir violent qui m’enflamme. Et ce désir est triple.

5.3 On dit communément : Loin des yeux, loin du cœur. L’œil, c’est la mémoire. Et penser aux saints, c’est en quelque sorte les voir. C’est de cette manière que nous avons part dans la Terre des Vivants (Ps 141, 6). Et ce n’est pas une part médiocre, si, comme il convient, l’élan de notre affection accompagne notre mémoire. Oui, je le redis, notre vie est dans le ciel (Ph 3, 20), même si c’est d’une manière différente de celle des saints. Ils s’y trouvent dans leur être même, nous y sommes en nos désirs; ils y sont par leur présence, nous y sommes par notre mémoire.

5.4 Ah ! Quand serons-nous, nous aussi, réunis à nos pères ? Quand leur serons-nous présents dans notre être même ? Voici, en effet, le premier désir que la mémoire des saints éveille ou fait grandir en nous : le désir de jouir de leur compagnie si délectable, le désir de devenir les concitoyens et les commensaux des esprits bienheureux, le désir de nous mêler au groupe des patriarches, aux cortèges des prophètes, au collège des apôtres, aux foules innombrables des martyrs, à l’assemblée des confesseurs, aux chœurs des vierges, en un mot le désir de partager la communion et l’allégresse de tous les saints.

6.1 Toute évocation de l’un des saints est comme une étincelle, mieux, comme une torche brûlante qui enflamme les cœurs aimants et leur donne soif de voir leur visage et de les embrasser. A tel point que très souvent ils se considèrent même comme déjà parmi eux, et le cœur tout vibrant ils se jettent avec un immense désir tantôt vers tous les saints à la fois, tantôt vers tel ou tel d’entre eux.

6.2 A l’opposé, quelle négligence ce serait, quelle paresse, plus encore quelle démence que de ne pas nous employer, par la fréquence de nos aspirations et par l’extrême ferveur de notre affection, à rompre avec cette vie-ci et à nous projeter au milieu de ces foules comblées d’un si grand bonheur ! Malheur à nous et à nos cœurs endurcis ! Oui, malheur à nous à cause de ce péché que l’Apôtre reproche aux païens : ils ont manqué de cœur (Rm 1, 31) !

6.3 Voici que la célèbre Eglise des premiers-nés (He 12, 23) nous attend, et nous n’y prêtons pas attention ! Les saints nous désirent, et nous n’en tenons pas compte ! Les justes comptent sur nous, et nous restons indifférents ! Réveillons-nous, mes frères, ressuscitons avec le Christ, recherchons les réalités d’en haut, savourons les réalités d’en haut (Col 3, 1-2). Désirons ceux qui nous désirent, hâtons-nous vers ceux qui nous attendent, courons par les élans de notre cœur au-devant de ceux qui comptent sur nous.

6.4 Car dans notre communion présente, il n’est nulle sécurité, nulle perfection, nul repos. Et pourtant même ici, qu’il est bon, qu’il est agréable d’habiter en frères, tous ensemble (Ps 132,1) ! Toutes les contrariétés, intérieures ou extérieures, sont allégées du fait de la compagnie de frères si proches, avec qui nous ne formons qu’un cœur et qu’une âme (Ac 4, 32) dans le Seigneur. Combien plus douce alors, plus délicieuse, plus heureuse, cette communion du ciel, où ne subsistera aucun soupçon, aucune dissension, où un parfait amour nous liera tous en une indissoluble alliance : tout comme le Père et le Fils sont un, de même nous aussi nous serons un en eux (cf Jn 17, 21) !

7.1 Mais ce n’est pas seulement la compagnie des saints qu’il nous faut souhaiter pour nous, c’est aussi leur bonheur. De manière à ambitionner avec une extrême ferveur la gloire de ceux dont nous désirons déjà la présence. […]

9.1 Tel est donc le deuxième désir que le souvenir des saints suscite en nous : que le Christ se montre à nous, tout comme à eux, dans sa gloire, et que nous aussi nous puissions apparaître avec lui dans la gloire. […]

10.1 Pour qu’il nous soit permis d’espérer cette gloire et d’aspirer à un si grand bonheur, il nous faut aussi désirer intensément le secours de la prière des saints. Ainsi, ce que nous sommes incapables d’obtenir par nous-mêmes nous sera donné grâce à leur intercession.

10.2 Pitié pour moi, pitié pour moi, vous du moins, mes amis (Jb 19,21). Car vous connaissez les dangers que nous courons, vous connaissez la glaise dont nous sommes pétris (Ps 102,14), vous connaissez notre ignorance et les ruses de nos adversaires, vous connaissez leur violence et notre fragilité. Oui, c’est à vous que je m’adresse, vous qui êtes passés par la même épreuve, vous qui avez soutenu les mêmes combats, vous qui avez échappé aux mêmes pièges, vous qui par votre expérience de la souffrance avez appris la compassion (cf He 5,8).

10.3 J’ai cette confiance que les anges aussi ne dédaigneront pas de visiter ceux qui sont à leur image. […] Il y a entre eux et nous une ressemblance en ce qui concerne l’être spirituel et sa structure rationnelle. Pourtant même si, à cause de cette ressemblance, j’estime pouvoir compter sur eux, je suis d’avis de mettre une confiance encore plus grande en ceux dont je sais qu’ils partagent ma condition humaine même : ils éprouvent nécessairement une miséricorde plus intime et plus particulière pour ceux qui sont l’os de leur os et la chair de leur chair (Gn 2,23).

11.1 D’ailleurs, lors de leur passage de ce monde vers le Père (cf Jn 13,1), ils nous ont laissé des gages saints. C’est auprès de nous que leurs corps ont été ensevelis dans la paix (Si 44,14), eux dont les noms vivent pour toujours, autrement dit eux dont la gloire n’est jamais ensevelie. Loin de vous, âmes saintes, loin de vous cette cruauté de l’échanson du Pharaon : aussitôt rétabli au rang qu’il occupait auparavant, il oublia Joseph, le saint, retenu prisonnier dans son cachot (Gn 40,13-23). C’est qu’ils n’étaient pas, l’un et l’autre, des membres dépendants d’une même tête. […]

11.2 Ce n’est pas ainsi que notre Jésus aurait pu oublier le brigand crucifié avec lui (Lc 23,40). Ce qu’il avait promis, il l’a tenu : le jour même où le brigand souffrit avec lui, il régna aussi avec lui (cf 2 Tm 2,12).

11.3 Pour nous de même, si nous ne sommes pas des membres dépendants de la même tête que les saints, quelle raison avons-nous de les célébrer aujourd’hui dans une fête aussi solennelle et un tel élan d’affection ? Mais celui qui a dit : Si un seul membre est à l’honneur, tous les membres partagent sa joie, a affirmé aussi : si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance (1 Co 12,26). Voilà donc la solidarité qui nous unit, eux et nous : nous, nous partageons leur joie, eux, ils partagent nos souffrances. En pensant à eux d’un cœur aimant, nous participons à leur victoire, tandis qu’eux-mêmes combattent parmi nous et pour nous, en intervenant avec bonté.

11.4 Nous ne saurions douter de leur attention pleine de bonté à notre égard, puisque, dans l’impossibilité où ils sont de parvenir sans nous à la perfection (He 11,40) – je l’ai rappelé ci-dessus – ils nous attendent. Oui, ils nous attendent jusqu’au jour où nous recevrons, nous aussi, notre récompense. De la sorte, lors du dernier et grand jour de la fête, tous les membres du corps ensemble concourront à former avec leur tête si élevée l’Homme parfait (Ep 4,13), et Jésus-Christ uni à tout son héritage recevra la louange, lui notre Seigneur qui est, au-dessus de tout, Dieu béni, digne de louange et de gloire pour les siècles (Rm 9,5 et Dn 3,56).

Extrait du sermon 5 pour la Toussaint (5-11)
Texte intégral


Solennités en octobre

VENDREDI 7 OCTOBRE – Notre-Dame du Rosaire – Mémoire

- Messe à 11h

SAMEDI 8 OCTOBRE – Sainte Réparate – Patronne du diocèse – Fête

– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h00 : Vêpres

LUNDI 17 OCTOBRE – Saint Ignace d’Antioche, martyr – Mémoire

– Messe à 9h (horaire modifié)

N.B. – tous les lundis, jour de désert, messe lue, vêpres à 18h

Calendrier du mois – Messes-Octobre-2016