Juillet – Tu es Pierre

Mois de Juillet

« Tu es Pierre »

Ecoutons Saint Bernard - De la Considération – Livre II, chapitre 8 (extraits)

Voyons, examinons de plus près qui tu es, quel est, en ce temps, ton rôle dans l’Église de Dieu ? Qui es-tu ? Le grand prêtre, le Souverain Pontife. Tu es le prince des évêques, tu es l’héritier des Apôtres. Tu es Abel le premier-né, Noé le pilote, Abraham le patriarche. Tu es Melchisédech par l’ordre, Aaron par la dignité, Moïse par l’autorité, Samuel par le pouvoir de juger, Pierre par la puissance, le Christ par l’onction. Tu es celui à qui les clés ont été données, à qui les brebis ont été confiées.

Certes, il y a d’autres portiers du ciel et d’autres pasteurs du troupeau ; mais pour toi, c’est d’autant plus glorieux et éminent que tu en as hérité le nom de préférence aux autres. Ceux-ci n’ont que les troupeaux qui leur ont été assignés, chacun le sien ; à toi, tous ont été confiés, l’ensemble à un seul. Seul, tu es le Pasteur de tous, non seulement des brebis, mais aussi des bergers.

En cherches-tu la preuve ? Elle vient de la parole du Seigneur. Auquel, en effet, je ne dis pas des évêques, mais aussi des Apôtres, les brebis ont-elles été confiées de façon aussi absolue et sans exception ? “Si tu m’aimes, Pierre, pais mes brebis”. Lesquelles ? Les habitants de telle cité, de telle contrée, ou de tel royaume précis ? “Mes brebis”, dit-il. N’est-il pas clair qu’il ne lui en a pas désigné quelques-unes, mais que toutes lui ont été confiées ? Il n’y a rien à excepter là où n’est faite aucune distinction. Et peut-être même les autres disciples étaient-ils présents lorsque, les confiant à un seul, il recommanda à tous d’être un seul troupeau sous un seul Pasteur, selon cette parole : “Une est ma colombe, ma belle et ma parfaite”.

Où se trouve l’unité, là est la perfection. Les autres nombres n’ont pas la perfection, mais la division, s’éloignant de l’unité. De là vient que les peuples furent répartis, chacun à chacun des apôtres qui étaient au courant de ce mystère. Aussi Jacques, qui passait pour une colonne de l’Église, se contenta-t-il de la seule Jérusalem, cédant à Pierre le tout. Certes, il était bien qu’il reçût pour mission de faire lever la graine semée par son frère mort, au lieu même où on le tua, car on le dit “le frère du Sauveur”. Dès l’instant que le frère du Sauveur cédait le pas, qui d’autre s’ingérerait dans les prérogatives de Pierre ?

C’est donc d’après ton propre statut que les autres sont appelés à une part d’activité, toi à la plénitude. Le pouvoir des autres est limité, le tien s’étend même à ceux qui ont reçu autorité sur les autres. Ne peux-tu pas, si la cause le demande, fermer le ciel à un évêque, le déposer toi-même de son siège, voire même le livrer à Satan ? Tu as donc un privilège incontestable : on t’a donné les clés aussi bien que les brebis.

Reçois un autre fait, qui confirme tout autant tes prérogatives. Les disciples étaient en barque et le Seigneur leur apparut sur le rivage, dans son corps ressuscité, les comblant de joie. Pierre, apprenant que c’était le Seigneur, se jette à la mer et vient vers lui, les autres y allant sur le bateau. Que faut-il en conclure ? N’était-ce point un signe du pontificat unique de Pierre qui ne reçut pas le gouvernement d’une barque, comme les autres apôtres, mais celui de l’univers ? Car, la mer est le monde, les barques sont les Églises. Ainsi, alors que chacun des autres a sa barque, à toi est confié un très grand navire, l’Église universelle, faite de toutes les autres, répandue sur toute la terre.

Saint Bernard Les cinq livres de la Considération de St Bernard, au pape Eugène III – II, 8  (extraits)
Texte intégral – De la Considération – Livre II, chapitre 8


Solennités en juillet

Cette page indique uniquement les Solennités et autres fêtes ou particularités du mois.
En dehors de ces jours, consulter les Horaires Messes et Offices

JEUDI 11 JUILLET – Solennité de Saint Benoît – Patron de l’Europe

– 10h00 : Messe

SAMEDI 13 JUILLET – Vierge Marie – Mémoire

– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres

N.B. – tous les lundis, jour de désert, messe lue, Vêpres à 18h

Calendrier du mois : Messes-Juillet-2024


Juin – Magnifier le Seigneur

Mois de Juin

« Mon âme magnifie le Seigneur »

Ecoutons Adam de Perseigne – Lettre 2 (extraits)

Magnifier-le-Seigneur-450Dans l’immensité de sa joie, Marie chante au Seigneur un cantique nouveau : « Mon âme magnifie le Seigneur ». L’âme de Marie magnifie le Seigneur parce qu’elle-même aussi a été magnifiée par le Seigneur. Car si elle n’avait pas été d’abord magnifiée par le Seigneur, l’âme de Marie n’aurait pu magnifier le Seigneur. Elle magnifie donc celui par qui elle est magnifiée ; elle le magnifie non seulement par la louange de sa bouche, non seulement par l’intégrité de son corps, mais par le caractère unique de son amour. Beaucoup le magnifient de langue, mais le blasphèment par leurs actes, le chassent par l’orgueil de leur cœur ; d’eux il est écrit : « Ils disent connaître Dieu, mais par leurs actes, ils le renient ». Ces gens-là ne « magnifient » pas, mais ils « minimisent » le nom du Seigneur dans la mesure où ils le peuvent.

Mais en Marie, la langue magnifie, la vie magnifie, l’âme magnifie le Seigneur : la langue en proclamant par des louanges la sainte munificence de la gloire divine ; la vie en méritant par ses œuvres la même gloire ; l’âme en l’aimant de manière unique, en l’atteignant du vol de sa contemplation, en contenant dans son esprit et dans son sein l’incompréhensible magnificence. « Mon âme, dit-elle, magnifie le Seigneur ! »

Mais comment le magnifiez-vous ? Rendriez-vous plus grand celui dont la grandeur n’a pas de borne ? « Grand est le Seigneur, dit le Psalmiste, et louable infiniment ! » Il est grand, et si grand que sa grandeur ne se compare ni ne se mesure. Comment donc le magnifiez-vous, puisque vous ne le rendez, ni de petit, grand, ni de grand, plus grand ? Vous le magnifiez cependant, parce que vous le louez ; vous le magnifiez parce que, parmi les ténèbres de ce monde, plus lumineuse que le soleil, plus belle que la lune, plus odorante que la rose, plus blanche que la neige, vous élargissez la splendeur de la divine connaissance. Vous le magnifiez donc, non pas en apportant un accroissement à la Grandeur sans mesure, mais en apportant au milieu des ténèbres du monde, la lumière de la vraie divinité, inconnue des gens de ce monde. Vous le magnifiez, lorsque par vos mérites prééminents, vous êtes élevée au point de recevoir la plénitude de grâces, de mériter la visite du Saint-Esprit, et que, devenue Mère de Dieu, tout en demeurant vierge inviolée, vous enfantez un Sauveur au siècle en perdition !

Mais d’où vient cela ? De ce que le Seigneur est avec vous, lui qui de ses dons a fait vos mérites. Voilà pourquoi l’on dit que vous magnifiez le Seigneur, d’autant plus que, en lui, par lui, vous êtes plus largement magnifiée dans le Christ. Qu’est-ce donc à dire que votre âme magnifie le Seigneur, sinon que vous êtes vous-même magnifiée par lui, au point de recevoir magnifiquement la plénitude de grâces, et à vous déployer par des vertus glorieuses et très élevées, jusqu’aux magnificences d’une gloire unique ? « Vous déployer », ai-je dit, parce que vous êtes tout imbibée de la rosée du Saint-Esprit, tout imprégnée de l’onction céleste, si bien que votre âme, désireuse d’aimer, s’étend comme une toison ointe, jusqu’à parvenir jusqu’au Verbe de Dieu lui-même. Vous êtes, en effet, la corbeille de Moïse, le réceptacle du Verbe, le cellier du vin nouveau qui enivre la sobriété des croyants. Vous êtes la Mère de Dieu, le terme du péché, par qui l’humanité émerge du gouffre des vices et atteint aux délices des anges.

Adam de Perseigne Lettre 2 – 12-15
Abbé cistercien – 1145-1221

 


Solennités en juin

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DIMANCHE 2 JUIN – Solennité du Corps et du Sang du Christ

– 10h30 : Messe

Lundi 3 JUIN – Anniversaire de la Dédicace de notre Eglise – Solennité

– 11h00 : Messe

VENDREDI 7 JUIN – Sacré Coeur de Jésus – Solennité

– 10h00 : Messe

SAMEDI 8 JUIN – Coeur Immaculé de Marie – Mémoire

– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres

DIMANCHE 9 JUIN – 10e Dimanche du Temps Ordinaire

– 11h00 : Messe

LUNDI 24 JUIN – Nativité de Saint Jean – Solennité

– 10h00 : Messe

SAMEDI 29 JUIN – Saint Pierre et Saint Paul Apôtres  – Solennité

– 8h30 : Messe

N.B. – tous les lundis (sauf 3 et 24) et les mardis 4 et 25, jour de désert, messe lue, vêpres à 18h

Calendrier du mois : Messes-Juin-2024   


Mai – Dieu m’aime !

Mois de Mai

« Dieu m’aime !»

Ecoutons Saint Raphaël Arnaiz Baron – Le dernier cahier  (extraits)

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Je prends aujourd’hui la plume au nom de Dieu, pour que mes mots, en se gravant sur le blanc papier, servent de perpétuelle louange au Dieu béni, auteur de ma vie, de mon âme et de mon cœur. J’aimerais que l’univers entier, avec toutes les planètes, tous les astres et les innombrables systèmes sidéraux, fussent une immense surface lisse où pouvoir écrire le nom de Dieu. J’aimerais que ma voix fût plus puissante que mille tonnerres, plus forte que le courant de la mer, et plus terrible que le vacarme des volcans, pour ne dire que : Dieu. J’aimerais que mon cœur fût aussi grand que le ciel, aussi pur que celui des anges, aussi simple que la colombe, pour avoir Dieu en lui. Mais puisque toute cette grandeur rêvée ne peut se voir réalisée, contente-toi de peu, Frère Raphaël, et puisque toi, tu n’es que néant, le néant doit te suffire.

Quelle hypocrisie que de dire qu’il n’a rien, celui qui a Dieu ! Oui ! Pourquoi le taire ? Pourquoi le dissimuler ? Pourquoi ne pas crier au monde entier, et publier aux quatre vents les merveilles de Dieu ? Pourquoi ne pas dire aux gens, et à tous ceux qui voudront bien l’entendre : « Vous voyez ce que je suis ? Vous voyez ce que j’ai été ? Vous voyez ma misère qui se traîne dans la fange ? Eh bien, ça ne fait rien, soyez émerveillés, malgré tout : j’ai Dieu ! Dieu est mon ami ! ». Que le sol se dérobe, que la mer se dessèche de stupeur, Dieu m’aime si tendrement, moi, que si le monde entier le comprenait, toutes les créatures deviendraient folles et rugiraient de stupéfaction ! Bien plus, tout cela n’est rien. Dieu m’aime tellement que les anges eux-mêmes ne le comprennent pas.

Comme est grande la miséricorde de Dieu ! M’aimer, moi ! Être mon ami, mon frère, mon père, mon maître ! Être Dieu, et moi, être ce que je suis ! Ah ! Mon Jésus, je n’ai ni plume ni papier. Que dirai-je ! Comment ne pas devenir fou ! Comment peut-on vivre, manger, dormir, parler et avoir des relations avec tous ? Comment est-il possible que j’aie encore suffisamment de sérénité pour penser à quelque chose que le monde appelle raisonnable, moi qui perds la raison quand je pense à Toi ?

Comment est-ce possible, Seigneur ! Je sais, Tu me l’as expliqué déjà, c’est par le miracle de la grâce. Si le monde qui cherche Dieu le savait ! Ignorants et insensés qui cherchez Dieu où Il n’est pas. Écoutez, et soyez dans l’étonnement. Dieu est dans le cœur de l’homme, je le sais. Mais écoutez, Dieu vit dans le cœur de l’homme, quand ce cœur vit détaché de tout ce qui n’est pas Lui. Quand ce cœur se rend compte que Dieu frappe à sa porte, et qu’il balaie et nettoie tous ses appartements pour se disposer à recevoir le Seul qui comble vraiment. Comme il est doux de vivre ainsi, avec Dieu seul dans le cœur. Quelle grande douceur que de se voir rempli de Dieu. Comme il doit être facile de mourir ainsi.

Ne faire ce qu’Il veut demande bien peu, ou plutôt rien du tout, car on aime sa volonté ; même la souffrance et la douleur sont paix, car on souffre par amour. Dieu seul comble l’âme et la comble toute entière. Il n’y a ni créatures, ni monde, il n’y a rien pour la troubler, seule la pensée de pouvoir L’offenser et Le perdre la fait souffrir. Qu’ils viennent, les savants, demander où est Dieu. Dieu est où le savant à l’orgueilleuse science ne peut arriver. Dieu est dans le cœur détaché, il est dans le silence de la prière, dans le sacrifice volontaire de la douleur, dans le vide du monde et de ses créatures.

Dieu est sur la Croix, et tant que nous n’aimerons pas la Croix, nous ne Le verrons pas, nous ne Le sentirons pas.

Saint Raphaël Arnaiz Baron Le dernier cahier – 4 mars 1938 (extraits)

Cistercien, au monastère de Saint-Isidore de Dueñas, en Espagne. Béatifié le 27 septembre 1992 par Jean-Paul II – Canonisé le 11 octobre 2009 à Rome par Benoît XVI.


Solennités en mai

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JEUDI 9 MAI – Solennité de l’Ascension du Seigneur

– 10h00 : Messe

SAMEDI 11 MAI – Férie

– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres

DIMANCHE 19 MAI – Pentecôte – Solennité

– 10h00 : Messe

VENDREDI 31 MAI – Solennité de la Visitation de la Vierge Marie

– 10h00 : Messe

N.B. – tous les lundis,  jour de désert, messe lue, vêpres à 18h

Calendrier du mois : Messes-Mai-2024  


Avril – Résurrection

Mois d’Avril

« Ne me touche pas ! »

Ecoutons Saint Bernard – Sermons sur le Cantique n° 28 (extraits)

resurrection-450Ne cherche pas la sagesse avec l’œil du corps, car ce n’est pas la chair et le sang qui la révèle, mais l’Esprit. C’est avec raison que Marie Madeleine, la femme qui goûte encore les choses charnelles, se voit interdire de toucher la chair ressuscitée du Verbe : elle faisait plus de cas de l’œil que de la promesse, c’est-à-dire du sens de la chair que du Verbe de Dieu. Celui qu’elle avait vu mort, elle ne le croit pas ressuscité, alors que lui-même l’avait promis.

Mais l’expérience est illusoire. La femme est donc renvoyée à la connaissance plus sûre de la foi ; celle-ci assurément saisit ce qui échappe aux sens, elle ne trouve pas ce qui est expérimenté. « Ne me touche pas, lui dit le Seigneur, c’est-à-dire : Perds l’habitude de te fier à tes sens trompeurs, appuie-toi sur la Parole, accoutume-toi à la foi. Ne me touche donc pas, car je ne suis pas encore remonté vers mon Père ».

Comme si, lorsqu’il sera remonté, il voulait ou pouvait se laisser toucher ! Assurément elle le pourra, mais avec l’élan de son cœur et non avec ses mains, par le désir et non par l’œil, par la foi et non par les sens. Pourquoi, lui dit-il, cherches-tu à me toucher maintenant, toi qui n’as que tes sens corporels pour évaluer la gloire de ma résurrection ? Ne saisis-tu pas qu’au temps de ma vie mortelle, l’œil de mes disciples n’a pu soutenir la gloire de mon corps périssable, transfiguré pour un court instant ? Je cède encore au désir de tes sens pour me présenter sous ma forme d’esclave que tu reconnais parce que tu en as l’habitude. Mais ma gloire est d’une hauteur qui te dépasse ; elle est trop grande et tu ne peux l’atteindre. Remets donc ton jugement à plus tard, retiens ta pensée, ne confie pas à tes sens le soin de préciser de telles choses, réserve-le à la foi. Elle te les précisera plus justement, plus sûrement, elle qui comprendra plus pleinement. Ainsi dans son sein mystérieux et profond, elle comprendra quelle est la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur de ma gloire, « ce que l’œil n’a pas vu ni l’oreille entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme », la foi le porte enfermé en elle comme sous un voile, elle en conserve le sceau.

C’est donc elle qui me touchera dignement, elle me recevra assis à la droite du Père, non plus comme à présent dans mon état humilié, mais dans ma chair céleste elle-même, sous un autre aspect. Pourquoi vouloir me toucher alors que je suis encore laid ? Attends, pour me toucher dans ma beauté. Car si maintenant je suis laid, alors je serai beau et tu me toucheras ; aie la foi et tu seras belle. Belle, tu toucheras le Beau, et plus dignement et plus joyeusement.

Touche-moi des mains de la foi, du doigt du désir, de l’étreinte de l’amour. Suis-je encore noir ? Mais non, ton bien-aimé est blanc et vermeil. Il est pleinement beau, lui qu’entourent les roses et les lis des vallées, je veux dire le chœur des martyrs et des vierges. Et moi qui me tiens au milieu d’eux, je leur suis semblable : vierge et martyr.

Saint Bernard Sermons sur le Cantique n° 28  : 8-10 (extraits)
Texte intégral – Sermon 28


Solennités en avril

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LUNDI 1er AVRIL – Octave de Pâques

– 10h00 : Messe

MARDI 2 AVRIL à SAMEDI 6 AVRIL – Octave de Pâques

– 11h00 : Messe

LUNDI 8 AVRIL – Annonciation du Seigneur – Solennité

– 10h00 : Messe

MARDI 23 AVRIL – Férie

– 11h00 : Messe – Avec les prêtres du doyenné

SAMEDI 13 AVRIL – Férie

– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres

N.B. – tous les lundis (sauf 1er et 8) et mardis 2 et 9,  jour de désert, messe lue, vêpres à 18h

Calendrier du mois : Messes-Avril-2024 


Mars – Discernement

Mois de Mars

Ecoutons Baudouin de Ford discernement-500

Le Seigneur discerne les pensées et les intentions du cœur

« Le Seigneur connaît les pensées et les intentions de notre cœur. Nul doute que lui, en effet, les connaisse toutes, mais nous, nous connaissons seulement celles qu’il nous rend manifestes par la grâce du discernement. Car l’esprit de l’homme ne sait pas toujours ce qui est en lui, et même lorsqu’il s’agit de ses pensées, qu’elles soient voulues ou non, il s’en fait une idée qui ne correspond pas toujours à la réalité. Même celles qui se présentent avec évidence au regard de son esprit, il ne les discerne pas avec précision, tant son regard est obscurci.

Il arrive souvent, en effet, pour une raison humaine ou qui relève du Tentateur, qu’on soit lancé par sa propre pensée dans ce qui n’est que l’apparence de la piété, et qui, aux yeux de Dieu, ne mérite nullement la récompense promise à la vertu. C’est qu’en effet certaines choses peuvent prendre l’aspect de vertus véritables, comme d’ailleurs de vices, et tromper les yeux du cœur. Par leurs séductions propres, elles peuvent troubler la vue de notre intelligence au point de lui faire prendre souvent pour du bien des réalités mauvaises en fait, et inversement de lui faire discerner du mal là où, en fait, il n’y en a pas. C’est là un aspect de notre misère et de notre ignorance, qu’il nous faut beaucoup déplorer et grandement redouter.

Il est écrit à ce sujet : Il est des voies qui paraissent droites à l’homme, mais qui débouchent sur l’enfer. C’est pour nous garder de ce danger que saint Jean nous exhorte en disant : Éprouvez les esprits, pour voir s’ils viennent de Dieu. Mais qui peut vérifier si les esprits viennent de Dieu, à moins d’avoir reçu de Dieu le discernement des esprits, et de pouvoir ainsi examiner avec précision et sans se tromper les pensées, les affections et les intentions de l’esprit ? Ce discernement est à la source de toutes les vertus et chacun en a besoin, soit pour conduire les autres, soit pour se diriger et s’amender soi-même.

Droite est notre idée de ce qu’il faut faire, quand elle est guidée par la volonté de Dieu; pure et bonne est notre intention, quand elle se dirige vers Dieu en toute simplicité. L’ensemble de notre vie en ce corps et de chacun de nos actes sera pénétré de lumière à condition que notre œil soit simple. Cet œil simple est vraiment tel, quand, à travers une réflexion droite, il voit ce qu’il faut faire, et quand, dans une intention pure, il passe à l’acte, simplement, et se garde de toute duplicité. La pensée droite n’accepte pas l’erreur, intention purifiée exclut le faux-semblant. Tel est le vrai discernement, en qui se rejoignent la droiture de la pensée et la pureté de l’intention.

Ainsi, tout doit se faire à la lumière du discernement, comme en Dieu, et sous le regard de Dieu. »

Baudouin de Ford  (1120-1190)

Baudouin de Ford, Archidiacre de Totnes qui après 11 ans de vie cistercienne, fut nommé évêque de Worcester en 1180, puis archevêque de Canterbury et primat d’Angleterre en 1184. Baudouin de Ford fut également nommé légat du Saint-Siège, il accompagna Richard Cœur de Lion à la croisade et mourut à Tyr en Syrie le 16 octobre 1190.


Solennités en mars

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En dehors de ces jours, consulter les Horaires Messes et Offices

SAMEDI 9 MARS – Férie

– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres

MARDI 19 MARS – Solennité de Saint Joseph

Messe à 10h

DIMANCHE 24 MARS – Dimanche des Rameaux et de la Passion

Messe à 10h

TRIDUUM PASCAL

JEUDI SAINT – 28 MARS

Messe à 17h

VENDREDI SAINT – 29 MARS

Office de la Passion à 15h

SAMEDI SAINT – 30 MARS

Vigile Pascale à 22h

DIMANCHE 31 MARS – Pâques – Résurrection du Seigneur

Messe à 10h

N.B. – tous les lundis,  jour de désert, messe lue, vêpres à 18h

Calendrier du mois : Messes-Mars-2024 


Catalogue de Pâques

Le catalogue de Pâques est disponible.

En cette période, le magasin est ouvert :

  • du lundi au samedi de 14h15 à 17h
  • le dimanche de 14h à 16h15 (sauf dimanche de Pâques)

Pendant la Semaine Sainte

  • Jeudi Saint – 28 mars : pas d’accueil le matin, ouvert l’après-midi de 14h15 à 16h
  • Vendredi Saint – 29 mars : pas d’accueil l’après-midi
  • Dimanche de Pâques : ouvert uniquement après la messe le matin, fermé l’après-midi

Paques-2024-1

 

 

 

 

 

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Février – Le fils pardonné

Mois de Février

Ecoutons le Bienheureux Guerric d’Igny – Le bonheur d’être un fils pardonné
Sermon 2 pour le Carême

Introduction

En cette longue méditation sur la parabole évangélique de l’enfant prodigue, nous pouvons reconnaître un chef d’œuvre littéraire. L’abbé Guerric s’emploie de tout son art, art à la fois littéraire et spirituel, à réveiller en ses frères la conscience de leur bonheur, un bonheur qui leur vient de la rencontre d’un Dieu qui se montre pour chacun un père plein de miséricorde.

Devant la richesse de la parabole, Guerric choisit d’unifier son attention sur un seul geste : l’étreinte et le baiser.

  • D’abord (§ 2), il examine ce que ce geste signifie de la part du père qui le pose. Ces mots de Varillon pourraient en être un résumé. La vie de Dieu est son mouvement vers nous. Nous ne devrions jamais nous le représenter que les bras tendus vers nous et courant pour nous rejoindre » (Joie de croire, p. 116).
  • Ensuite (§ 3), il se demande quel est le retentissement de ce geste pour le fils, un fils qui se découvre l’hôte d’un tel pardon, accueilli par un tel père. Le dialogue imaginé par Guerric dépeint de manière très existentielle le rôle du père spirituel qui cherche à faire advenir à la parole ce qui a été éprouvé, de sorte que le vécu, en trouvant à s’exprimer, devienne véritablement expérience.
  • Le père spirituel n’a plus alors (§ 4) qu’à confirmer ce que le disciple a reconnu en lui, mais encore timidement. Il fortifie ainsi la liberté qui se cherche.

« Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père :

Père, donne-moi la part qui me revient »  (Lc 15, 11-32)

Une parabole de l’amour miséricordieuxfils-prodigue

1.2 Nous avons aujourd’hui entendu, à notre grande édification, l’histoire du fils prodigue : son misérable exil, ses larmes de repentir, le glorieux accueil qu’il a reçu. Ce prodigue, si gravement coupable, n’avait pas encore confessé sa faute, mais il avait seulement pris la décision de la confesser […]. Et ce seul propos d’humilité, à peine conçu, lui a sur-le-champ obtenu le pardon […]. Au larron sur la croix, le seul aveu valut d’être absous ; au prodigue, la seule résolution d’avouer ! J’ai dit – c’est lui qui parle – : je confesserai mon injustice au Seigneur. Et toi, tu as absous l’offense de mon péché (Ps 31, 5).

1.3 À chaque moment, la Miséricorde s’est faite prévenante : elle avait devancé la décision d’avouer, en l’inspirant ; elle a de même devancé la parole d’aveu, en faisant grâce de ce qu’il fallait avouer. Tandis qu’il était encore loin, dit le texte, son père l’aperçut et fut saisi de miséricorde. Et courant à sa rencontre, il se jeta à son cou et l’embrassa (Lc 15, 20). À prendre le récit à la lettre, le père était plus pressé d’accorder le pardon à son fils que celui-ci de le recevoir ! Comme si c’était un tourment plus grand pour le Miséricordieux de compatir à la souffrance du miséreux, que pour le miséreux de pâtir de sa propre souffrance.

1.4 Nous parlons ainsi non pas pour prêter des sentiments humains à celui dont la nature est immuable ; mais c’est pour que notre cœur se laisse aller à plus de douceur dans son amour pour cette Bonté suprême, lorsque nous apprenons, grâce à cette parabole tirée de l’ordre humain, qu’elle nous aime plus que nous ne nous aimons nous-mêmes.

L’accueil du père

2.1 Vois comment la grâce se fait surabondante là où la faute a été abondante (Rm 5, 20). C’est à peine si le coupable pouvait espérer son pardon, et voici que son juge, que dis-je, non plus son juge mais son avocat, multiplie la grâce : Vite, dit-il, apportez-lui sa plus belle robe et l’en revêtez. Mettez-lui l’anneau au doigt et les chaussures aux pieds. Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie (Lc 15, 22-23). Mais laissons tous ces traits : la robe, l’anneau, les chaussures, le veau gras immolé pour lui sur l’autel, le festin joyeux célébré par le ciel entier pour le retour du fils

2.2 Oui, passons tout cela sous silence […] et venons-en à cette étreinte et ce baiser : quelle grâce, quelle douceur, quelle joie, quel bonheur en ce geste de la tendresse paternelle ! Le père, dit le texte, se jeta à son cou et l’embrassa. Lorsqu’il l’abordait ainsi, que cherchait-il par cette étreinte et ce baiser, sinon à introduire son fils en soi-même et à s’introduire soi-même en son fils. Il insufflait en lui son souffle, pour que son fils, en s’unissant à lui, forme avec lui un seul esprit (un seul souffle), comme en s’unissant aux prostituées il avait formé avec elles un seul corps (1 Co 6, 16-17).

2.3 Pour cette Miséricorde souveraine, c’était trop peu de ne pas fermer ses entrailles de miséricorde aux malheureux. Elle va jusqu’à les attirer à l’intérieur de ses propres entrailles, jusqu’à les intégrer à ses propres membres. Elle ne pouvait pas nous unir à elle plus étroitement, elle ne pouvait pas nous lier à elle de manière plus intime qu’en nous incorporant à elle-même, en nous unissant – merveille de son amour autant que de sa puissance ! – non seulement au corps qu’elle avait assumé, mais même à son propre esprit. […]

Les sentiments éveillés chez le fils par cet accueil

3.1 – Quant à toi, heureux pécheur, – heureux non au titre de pécheur, mais au titre de pécheur repentant (cf. Ps 31, 1-2) – dis-moi, quels étaient tes sentiments au milieu des étreintes et des baisers de ton père, tandis qu’il te réconfortait, toi qui étais presque désespéré, et qu’il restaurait en toi un cœur pur et réinfusait en toi la joie de son salut (Ps 50, 12.14) ?

- Comment, répond-il, exprimer avec des mots ce que l’intelligence n’arrive pas à saisir ? Ce sont des gémissements inarticulés (Rm 8, 26) et des sentiments inexprimables qui naissent de mon âme fécondée pour ainsi dire par l’Incompréhensible. Le cœur de l’homme est trop étroit pour les contenir. Alors il éclate et se répand ; ce bouillonnement qu’il conçoit, mais ne peut contenir, il le laisse s’échapper comme il peut, par ses larmes, gémissements et soupirs […].

3.2 – Mais maintenant, après ces étreintes et ces baisers, une fois laissé à toi-même, lorsque tu repenses à toi et à lui, lorsque tu repasses dans ton esprit quelle était ta situation et comment lui l’a jugée, lorsque tu mesures d’un côté l’abondance de ton péché, de l’autre la surabondance de la grâce (Rm 5, 20), quelles sont, je te prie, les pensées qui te viennent ?

- Comment, répond-il, un feu intolérable ne s’embraserait-il pas dans ma méditation (Ps 38, 4), d’une part sous l’effet de la douleur et de la honte, d’autre part sous l’effet de la joie et de l’amour ? J’estimerais n’être pas un homme, mais une pierre, si j’avais le cœur assez dur pour n’éprouver à mon sujet ni douleur ni honte, ou si je l’avais assez mauvais et ingrat pour ne pas me fondre tout entier de joie et d’amour envers un tel père.

Garder toujours cette attitude d’humilité filiale

4.1 – Garde donc, heureux pécheur, garde soigneusement et attentivement cette disposition d’esprit qui est la tienne, ce sentiment si juste fait à la fois d’humilité et de tendresse filiale : ainsi tu jugeras toujours de toi selon l’humilité, et du Seigneur selon sa bonté (Sg 1, 1). Il n’est rien de plus grand parmi les dons du Saint-Esprit, rien de plus précieux parmi les trésors de Dieu. […]

4.2 Garde, dis-je, si tu veux toi-même être gardé, garde cette humilité de sentiment et de parole, qui te fait dire et avouer à ton père : Père, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes salariés (Lc 15, 19). Rien ne gagne autant le cœur du père que le sentiment exprimé par cette parole, et tu ne peux mieux te faire un digne fils qu’en te déclarant toujours indigne. […]

4.4 Tu as choisi d’être abaissé dans la maison de ton père ; tu te contentais de devenir comme l’un de ses salariés. Persévère dans cette résolution, et ainsi, même si tu t’es vu donner une meilleure place, tu en mériteras une meilleure encore. Mets-toi toujours à la dernière place, ou au moins désire-la ; revendique l’état de dépendance du salarié, non la liberté du fils. Témoigne certes à ton père le dévouement d’un fils, conscient de ce qu’il mérite de ta part ; mais contente-toi de l’humble place et du labeur du salarié, conscient de ce que pour ta part tu mérites. […]

Bienheureux Guerric d’Igny – Sermon 2 pour le Carême
Texte intégral

Entré au monastère de Clairvaux vers 1120, Guerric devint en 1138 le père abbé du monastère de Igny (à 20 km de Reims). Il a toujours été considéré comme un maître de sagesse, un maître spirituel, qui peut aujourd’hui encore nous aider dans notre combat spirituel.