Janvier – Psaume 90,3
Mois de janvier
« Il est mon Dieu, je mettrai mon espérance en lui, parce qu’il m’a délivré du piège des chasseurs, et de la parole mordante de mes ennemis (Ps. 90, 3). »
Ecoutons Saint Bernard – Sermon 3 sur le psaume 90
1. J’avoue, mes frères, que ces paroles : « Il m’a délivré des filets des chasseurs, » me donnent une grande compassion de moi-même, et me font avoir pitié de mon âme. Sommes-nous des bêtes? Oui, sans doute, nous le sommes; car, « l’homme, dit le Prophète, étant élevé dans un état glorieux, n’a point eu d’intelligence : il est devenu semblable aux animaux qui sont privés de raison. » (Psalm. XLIII, 13).»
Certainement les hommes ne sont que des bêtes, des brebis égarées qui n’ont point de pasteur. O homme, pourquoi t’enorgueillis-tu ? Pourquoi tires-tu vanité du peu de connaissance que tu as? Considère donc que tu es devenu semblable à ces animaux auxquels les chasseurs tendent des filets. Mais, selon vous, quels sont ces chasseurs qui nous poursuivent ? Ils sont infiniment méchants et injustes, infiniment habiles et cruels. Ils ne sonnent pas du cor, comme les chasseurs ordinaires; mais ils s’abstiennent de faire du bruit, afin de nous surprendre, et ils décochent leurs flèches en cachette contre les simples et les innocents. Ils sont les maîtres des ténèbres de ce siècle, et leur méchanceté est accompagnée de tant de subtilité, de tant d’adresse et de tant d’artifices, que les plus habiles et les plus prudents des hommes ne sont, en comparaison de ces dangereux ennemis, que comme les bêtes à l’égard des hommes qui les poursuivent à la chasse; j’en excepte seulement le petit nombre de ceux qui, avec l’Apôtre, connaissent et, sont capables de prévoir leurs pensées et leur malice, et à qui la sagesse divine a donné la puissance de découvrir les pièges des méchants. O vous qui ressemblez encore à des plantes nouvelles et tendres, et qui n’êtes pas encore exercés et accoutumés à faire le discernement du bien et du mal, je vous conjure de ne pas suivre le jugement de votre cœur, et de ne point abonder en votre sens, de crainte que ce chasseur si rusé et si artificieux ne vous surprenne et ne vous trompe, parce que vous n’avez pas encore toute l’expérience nécessaire pour vous tenir en garde. Car, s’il tend assez ouvertement des filets et des pièges aux hommes du siècle qui sont tout à fait animaux et charnels, parce qu’il est sûr de les prendre très-facilement; pour vous, vous êtes prudents et semblables aux cerfs qui tuent les serpents, et vous désirez vous désaltérer à la source de la vie; ce redoutable chasseur n’emploie que les filets les plus subtils et les plus imperceptibles, et il met en usage les plus artificieuses et les plus adroites tromperies. C’est pourquoi je vous prie instamment de vous humilier sous la main puissante du Dieu dont vous êtes les ouailles. Suivez avec soumission les conseils de ceux qui connaissent mieux que vous les artifices incroyables de ce chasseur dont vous êtes poursuivis. Ils se sont éclairés et instruits par l’exercice dans lequel ils vivent depuis longtemps, et par les fréquentes expériences qu’ils ont faites en eux-mêmes et en beaucoup d’autres personnes.
2. Nous connaissons maintenant les chasseurs et la proie dont le Prophète a voulu parler en ce verset, voyons à présent quels sont les filets dont il parle. Je ne veux rien inventer de moi-même, ni vous proposer quoique ce soit de douteux. Que l’Apôtre nous montre lui-même quels sont ces filets ; car il n’ignore pas quelles sont les pensées des chasseurs de nos âmes. Dites-nous donc, grand Apôtre, quels sont les filets du diable, dont l’âme fidèle se réjouit d’avoir été délivrée ? « Ceux, dit-il, qui veulent devenir riches en ce siècle, tombent dans les tentations et dans les filets du démon (I Tim. VI, 9). » Les richesses de ce siècle sont-elles donc les pièges que nous tendent les démons ? Hélas ! combien peu d’hommes peuvent se réjouir d’en être entièrement délivrés, combien même au contraire s’affligent de ne s’y pas voir assez engagés, et font tout ce qu’ils peuvent pour s’en envelopper, et s’en embarrasser davantage ! Vous qui avez quitté toutes choses, et qui vous êtes attachés à suivre le fils de l’Homme qui n’a pas où reposer sa tête (Luc. IX, 58), réjouissez-vous et écriez-vous : « Il m’a délivré du filet (les chasseurs. » Rendez-lui de tout votre esprit, de toute votre âme, de toutes vos forces, et du plus profond de votre cœur, les louanges et les actions de grâces que vous lui devez, en répétant dans les transports de votre reconnaissance : « Il m’a délivré du filet des chasseurs. » Et pour apprendre combien grand est ce bienfait., et quels dons vous avez reçus de Dieu, écoutez ce qui suit : « Et il m’a encore délivré de la parole mordante de mes ennemis. » O homme indigne de ce nom, et qui mérites plutôt le nom de bêta, tu ne craignais donc point les filets qu’on avait tendus pour te perdre. Crains au moins le coup qui te menace : « il m’a délivré de paroles mordantes, » dit le Psalmiste: Quelles sont ces paroles menaçantes et formidables, sinon celles de l’insatiable enfer criant : apportez, apportez, frappez, déchirez, tirez au plus vite, hâtez-vous de les dépouiller ? Quelle est cette parole terrible, sinon celle-ci : « Exterminons l’homme méchant, afin qu’il ne puisse voir la gloire de Dieu (Isa. IX, 15). » Ces paroles ne sont-elles pas semblables au cri que font entendre les chasseurs dans leur joie d’avoir pris la bête qu’ils poursuivent ? Enlevez-la, enlevez-la, disent-ils; mettez-la à la broche, approchez-la du feu, plongez-la dans des chaudières bouillantes. Ce fut par ces paroles mordantes que les Juifs cruels, poursuivirent Notre-Seigneur , lorsqu’ils s’écrièrent : « Enlevez-le, enlevez-le, crucifiez-le (Joan, XIX, 15).» O parole horrible ! impitoyable ! cruelle ! Leurs dents étaient véritablement alors des armes et des flèches, et leur langue un glaive tranchant. Seigneur, vous avez entendu cette parole mordante : pourquoi cela, Seigneur, sinon pour nous délivrer nous-mêmes de paroles plus redoutables et plus accablantes encore ? Il était dans votre excessive bonté que nous ne fussions pas dans la nécessité de souffrir ce que vous avez daigné souffrir vous-même pour nous.
3. Les hommes du siècle, lorsque nous tâchons de les persuader de faire pénitence, nous répondent comme dans l’Évangile : « Cette parole est bien dure (Joan. VI, 6). » Jésus-Christ parlait alors de pénitence, mais en figure, ne voulant pas s’expliquer ouverte devant des hommes à qui il n’était pas donné de connaître le mystère du royaume de Dieu. Lorsqu’il leur dit : « Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’aurez point la vie en vous (Joan. XIX,15),» ils lui répondirent: «cette parole est dure, et aussitôt ils s’éloignèrent de lui.» Qu’est-ce que manger sa chair et boire son sang, sinon participer à ses souffrances et imiter la vie qu’il amenée en sa chair ? De sorte que l’adorable sacrement de l’Autel dans lequel nous recevons le corps de Jésus-Christ, nous apprend que, comme les espèces et les apparences du pain entrent visiblement dans notre corps, ainsi Notre-Seigneur entre visiblement en nous, par les sentiments qui l’ont animé pendant qu’il vivait sur la terre, afin d’habiter et de vivre par la foi dans nos cœurs. Car lorsque la justice entre dans nos âmes, c’est celui qui a été fait notre justice, par le Père Eternel, qui entre véritablement en nous : or, celui qui demeure en la charité, demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui (I Joan. IV, 16). Mais il y a bien des personnes qui nous disent, comme les Juifs autrefois : cette parole est bien dure ! Est-il donc possible que l’on trouve pénibles des peines qui sont si légères, et qui, pour un moment de souffrance, nous font mériter une gloire dont on ne saurait concevoir le prix, et dont nous devons jouir éternellement (I Cor)? Est-ce une chose dure et fâcheuse de racheter, par un travail extrêmement court et léger, des supplices et des tourments qui ne doivent jamais finir, et que nul esprit n’est capable de comprendre ? Vous trouvez ces paroles : « Faites pénitence, » insupportables. Vous êtes dans une grande erreur : vous en entendrez un jour de vraiment terribles, affreuses, effroyables. « Allez, maudits, dans le feu éternel (Matth. XXV, 41). » Voilà les paroles que vous devez craindre et estimer insupportables. Alors vous trouverez que le joug du Seigneur est doux, et que son fardeau est léger. Si vous n’êtes pas encore capables de croire que ce joug est doux en lui-même, au moins vous ne pouvez ignorer qu’il ne le soit extrêmement en comparaison de ces terribles paroles.
4. Mais vous, mes frères, qui êtes libres comme l’oiseau dans l’air et devant qui on jette des filets sans les pouvoir prendre ; vous qui avez entièrement abandonné les richesses de ce siècle, pourquoi craindriez-vous ces paroles formidables, puisque vous avez le bonheur d’être sortis de ces peines? Vous êtes heureux, Idithum, ô vous pour qui le Psalmiste a écrit quelques-uns de ses psaumes, vous êtes heureux d’avoir passé par-dessus ces filets sans y avoir été pris, et de n’être plus du nombre de ceux à qui on doit adresser ces terribles paroles. Car à qui dira-t-on : « Allez maudits dans le feu éternel, j’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger (Matth. XXV, 41 )? » A qui, dis-je, adressera-t-on ces paroles, sinon à ceux qui auront possédé les richesses de ce monde ? Vos cœurs, mes frères, ne sont-ils pas dans une extrême allégresse en m’entendant parler ainsi ? Ne sont-ils pas remplis d’une joie toute sainte et toute spirituelle ? Votre pauvreté ne vous est-elle pas plus précieuse que tous les trésors du monde ? Cette pauvreté, dis-je, qui vous délivre de ces paroles de malédiction ? Car comment Dieu peut-il exiger que nous lui donnions des biens que nous avons abandonnés pour son amour ? Et néanmoins, vous ne laissez pas de les lui donner en effet, de nourrir et de revêtir Jésus-Christ du fruit du travail de vos mains, en sorte qu’il ne manque de rien. Rendez donc grâces à Dieu. Que chacun de vous soit dans des transports de joie et s’écrie « Il m’a délivré du filet des chasseurs et de la parole mordante de mes ennemis.» Oui, réjouissez-vous, mais cependant que ce soit encore avec tremblement. Je veux que vous soyez dans la joie, mais non pas que vous pensiez être en sûreté. Ayez cette sainte joie que le Saint-Esprit répand dans les âmes, mais soyez toujours dans la défiance et sur vos gardes, afin de ne point retomber dans vos premières fautes.
5. Que pensez-vous avoir à craindre pour l’avenir ? Une chose seulement, mais une chose horrible, le péché de Judas, le péché d’apostasie. Vous avez eu le bonheur de prendre les ailes de la colombe, et de vous envoler jusqu’à ce que vous ayez trouvé le repos; car, au lieu de repos, il n’y avait pour vous sur la terre que travail, douleur, affliction d’esprit. Qu’avons-nous donc à craindre pour ceux dont le vol est si élevé ? C’est qu’ils s’arrêtent à regarder sur la terre quelque corps mort, ou quelque autre pâture semblable, dont les chasseurs se servent pour les attirer dans leurs filets, si bien qu’étant charmés par les objets que leur présentent les démons, ils ne se jettent dans les pièges que leur ont dressés ces impitoyables chasseurs, et qu’ils ne tombent dans un état bien plus déplorable que celui où ils étaient avant leur conversion ? Je vous assure, mes frères, que ce qu’il y a de plus à craindre, c’est que ceux qui sont maintenant à Dieu ne retournent à leurs vomissements, ou seulement par leurs désirs, ou même par leurs actions. Nous voyons dans l’Écriture-Sainte (Num. XIV, 3), que les enfants d’Israël, ne pouvant retourner de corps en Egypte, parce que la mer Rouge, qui s’était refermée derrière eux, leur barrait le passage, y retournèrent par le désir de leur cœur. Chacun de nous, doit vivement appréhender d’en venir là et de mériter, par ses fautes, que Dieu le rejette, et le vomisse ostensiblement de sa bouche : ou si la honte l’empêche de tomber dans une apostasie extérieure et manifeste, au moins, il doit craindre que la tiédeur ne le fasse tomber peu à peu dans une apostasie intérieure et secrète, et que, sous l’habit religieux, il n’ait un cœur mondain et n’embrasse les consolations du siècle autant qu’elles se peuvent présenter dans notre condition; car nous ne sommes pas plus saints que l’Apôtre qui craignait que, après avoir prêché aux autres, il ne fût réprouvé lui-même (I Cor. IX, 27). Et nous devons demeurer dans cette crainte jusqu’à ce que les filets de notre ennemi soient entièrement rompus, jusqu’à ce que notre âme soit délivrée de ce corps. C’est pourquoi nous voyons dans l’Écriture que les yeux prennent quelquefois les âmes comme une proie (Thren. III, 51). Il n’est donc pas raisonnable que l’homme en cette vie, se croie en sûreté, puisqu’il porte toujours avec lui le piège dont l’ennemi se sert pour le perdre; mais il est bien préférable pour lui qu’il établisse sa demeure dans le secours du Très-Haut, afin de se garantir par ce moyen de toutes les embûches que l’ennemi lui prépare.
Texte intégral – Saint Bernard – Dix-sept sermons sur le psaume 90
– Troisième sermon
Solennités en janvier
Cette page indique uniquement les Solennités et autres fêtes ou particularités du mois.
En dehors de ces jours, consulter les Horaires Messes et Offices
VENDREDI 1er JANVIER – Sainte Mère de Dieu – Journée Mondiale de la Paix
Horaire habituel du dimanche
– 7h30 : Laudes
– 8h45 : Tierce
- 10h00 : Messe de la Sainte Mère de Dieu
– 11h45 : Sexte
– 13h30 : None
- 16h30 : Vêpres de la Sainte Mère de Dieu + Adoration
– 20h00 : Complies
DIMANCHE 3 JANVIER – Epiphanie du Seigneur – Solennité
Horaire habituel du dimanche
– 7h30 : Laudes
– 8h45 : Tierce
– 10h00 : Messe
– 11h45 : Sexte
– 13h30 : None
– 16h00 : Vêpres + Adoration
– 20h00 : Complies
MARDI 26 JANVIER – Solennité des Saints fondateurs de Cîteaux : Saint Robert, Saint Albéric et Saint Etienne (moines bénédictins de Molesmes, dans la mouvance de Cluny)
Horaire habituel du dimanche – Messe à 10h
N.B. – tous les lundis, jour de désert, messe lue, vêpres à 18h
Calendrier du mois : Messes-Janvier-2021
Décembre – Psaume 90,2
Mois de décembre
« Il dira au Seigneur, vous êtes mon soutien, mon asile et mon refuge (Ps. 90, 2)»
Ecoutons Saint Bernard – Sermon 2 sur le psaume 90
- L
e Prophète dit donc : « Celui qui a établi sa demeure dans l’assistance du Très-Haut, dira au Seigneur, vous êtes mon soutien et mon refuge : il est mon Dieu et j’espérerai en lui. » C’est en témoignage de sa reconnaissance qu’il s’exprimera ainsi, qu’il chantera les louanges du Seigneur, et exaltera sa miséricorde, à cause de la double assistance qu’il reçoit. En effet, celui dont la demeure est encore dans l’assistance de Dieu, non dans son royaume, se trouve souvent dans la nécessité de fuir et fait quelques chutes. Oui, dis-je, il se trouve dans la nécessité de fuir à la vue de la tentation, tant qu’il n’a pas cessé d’habiter dans ce corps mortel ; et s’il lui arrive alors de retarder un peu le pas dans sa fuite, souvent il est atteint et renversé, mais Dieu le reçoit. Il est donc notre refuge, lorsque l’ennemi veut lapider notre paresse avec la fiente des bœufs, au pas lent et paresseux, et il nous soustrait à la honte de cette lapidation : il est notre soutien, et place sa main au-dessous de nous, dans nos chutes, de peur que nous ne nous heurtions. Dès que la tentation assaille notre esprit, réfugions-nous sans retard vers lui, et implorons humblement son secours. S’il arrive par hasard, ainsi que cela a lieu quelquefois qu’elle nous saisisse, parce que notre fuite n’a point été assez rapide, ne nous donnons de repos que lorsque le Seigneur nous aura pris dans ses mains. Il est impossible, en effet, que les hommes ne tombent point quelquefois tant qu’ils demeurent en ce monde, mais les uns se brisent en tombant, et les autres ne se brisent point, parce que Dieu a étendu sa main pour les recevoir dans leur chute. Mais comment pouvons-nous discerner les premiers des seconds, afin de séparer les brebis des boucs et les justes des pécheurs, à l’exemple du Seigneur (Matt. XXV, 32 ?) « Le juste, en effet, tombe sept fois le jour (Prov. XXIV, 16). »
- Or, il y a cette différence entre les chutes du juste et celles du pécheur, que l’un, quand il tombe, est reçu par le Seigneur, et se relève plus fort qu’auparavant, tandis que l’autre ne tombe que pour ne plus se relever. Que dis-je, il tombe dans une mauvaise honte ou dans l’impudence ; ou bien il trouve le moyen d’excuser ce qu’il a fait, et le sentiment de honte, qui lui fait trouver des excuses à son péché, est lui-même une source de péché ; ou bien il se fait un front de prostituée et, bien loin de craindre Dieu ou les hommes, il publie son péché comme le faisait Sodome. Le juste, au contraire, s’il tombe, est reçu dans les mains mêmes du Seigneur, et c’est merveille de voir comme son, péché devient pour lui une source de justice. « Nous savons, dit l’Apôtre, que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu (Rom. VIII, 28). » En effet, ne tourne-t-elle point à notre avantage cette chute qui nous rend plus humbles et plus vigilants ? Et n’est-ce point tomber sur les mains de Dieu, que de tomber dans celles de l’humilité ? « J’ai été poussé, on a fait effort pour me renverser (Psal. CXVII, 13), » dit le Prophète, mais celui qui m’a poussé n’a rien gagné à me faire tomber, « car le Seigneur m’a reçu dans ses mains. » L’univers peut dire à Dieu : vous êtes mon créateur ; les animaux peuvent ajouter : vous êtes notre pasteur, et tous les hommes peuvent s’écrier : vous êtes notre rédempteur. Mais il n’y a que celui qui a établi sa demeure dans l’assistance du Très-Haut qui puisse lui dire : Vous êtes mon soutien. Aussi ajoute-t-il « et vous êtes aussi mon Dieu. » Pourquoi ne dit-il point notre Dieu ? C’est parce que s’il est notre Dieu à tous, dans la création, dans la rédemption et dans tous les autres bienfaits dont il comble sans distinction tous les êtres, il n’y a pourtant que les élus qui aient chacun, en lui, comme un Dieu particulier, au milieu de la tentation. En effet, il est si bien disposé à les recevoir s’ils tombent, et, à leur servir de refuge s’ils fuient, qu’il semble oublier tous les autres, pour ne plus s’occuper que d’eux.
- Toute âme doit donc songer que Dieu non-seulement est à elle en particulier, mais de plus qu’il ne cesse d’avoir les yeux ouverts sur elle. Qui pourra se négliger si nous ne cessons de penser que Dieu nous regarde ? Et comment ne pas être porté à croire que Dieu est particulièrement notre Dieu, si on le voit toujours tellement attentif à nous, qu’il ne perde pas un seul instant de vue, non-seulement ce qui parait de nous au dehors, mais encore ce qui se passe au fond de notre cœur, et qu’il voit et juge non-seulement toutes nos actions extérieures, mais même les plus imperceptibles mouvements de notre âme ! Quiconque en est là peut s’écrier : « Il est mon Dieu, et je mettrai mon espérance en lui. » Remarquez bien qu’il ne dit point : j’ai mis ou je mets, mais « je mettrai mon espérance en lui. » C’est là mon vœu, dit-il, c’est là ma résolution bien arrêtée, c’est l’intention de mon cœur. Cette espérance est déposée au fond de mon âme et je demeurerai en elle. « Je mettrai mon espérance en lui. » Je ne désespérerai donc point, je n’espérerai pas non plus en vain, attendu que la malédiction est le partage de celui qui pèche par défaut d’espérance, et de celui qui tombe dans le péché du désespoir : Or, je ne veux point être du nombre de ceux qui n’espèrent point dans le Seigneur. « J’espérerai en lui, » dit le Prophète. Mais quel fruit recueillerez-vous de cette espérance, quelle récompense en retirerez-vous, quel profit vous en reviendra-t-il ? « C’est qu’il me délivrera du piège des chasseurs et de la parole mordante de mes ennemis. » Mais, si vous le voulez bien ; nous réserverons l’explication de ces paroles pour un autre jour et pour un autre sermon.
Texte intégral – Dix-sept sermons sur le psaume 90
– Deuxième sermon
Solennités en décembre
Cette page indique uniquement les Solennités et autres fêtes ou particularités du mois.
En dehors de ces jours, consulter les Horaires Messes et Offices
MARDI 8 DECEMBRE – Solennité de l’Immaculée Conception
Horaire du dimanche – Messe à 10h
SAMEDI 12 DECEMBRE – Férie de l’Avent
– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 18h00 : Vêpres
JEUDI 24 DECEMBRE
– horaire habituel jusqu’à Vêpres
– 17h15 : Vêpres + Adoration
– pas de Complies
– 22h00 : Office des Vigiles de Noël
– Minuit : Messe de Noël
VENDREDI 25 DECEMBRE – SOLENNITE DE LA NATIVITE DU SEIGNEUR
Horaire habituel du dimanche
– 7h30 : Laudes
– 8h45 : Tierce
– 10h00 : Messe du Jour de Noël
– 11h45 : Sexte
– 13h30 : None
– 16h30 : Vêpres + Adoration
– 20h00 : Complies
SAMEDI 26 DECEMBRE
– 5h00 : Vigiles
– 7h30 : Laudes
– 9h00 : Messe
– 11h45 : Sexte
– 14h00 : None
– 17h15 : Vêpres + Adoration
– 20h00 : Complies
DIMANCHE 27 DECEMBRE
– 5h00 : Vigiles
– 7h30 : Laudes
– 8h45 : Tierce
– 10h00 : Messe
– 11h45 : Sexte
– 13h30 : None
– 16h30 : Vêpres + Adoration
– 20h00 : Complies
JEUDI 31 DECEMBRE
– 5h00 : Vigiles
– 7h15 : Laudes
– 8h30 : Messe
– 11h45 : Sexte
– 14h00 : None
– 17h15 : Vêpres de la Sainte Mère de Dieu + Adoration
– 20h00 : Complies
– 23h30 : Vigiles
VENDREDI 1er JANVIER – STE MERE DE DIEU – JOURNEE MONDIALE POUR LA PAIX
Horaire habituel du dimanche
– 7h30 : Laudes
– 8h45 : Tierce
– 10h00 : Messe
– 11h45 : Sexte
– 13h30 : None
– 16h30 : Vêpres de la Sainte Mère de Dieu + Adoration
– 20h00 : Complies
SAMEDI 2 JANVIER
– 5h00 : Vigiles
– 7h30 : Laudes
– 9h00 : Messe
– 11h45 : Sexte
– 14h00 : None
– 17h15 : Vêpres + Adoration
– 20h00 : Complies
DIMANCHE 3 JANVIER – EPIPHANIE DU SEIGNEUR
– 7h30 : Laudes
– 8h45 : Tierce
– 10h00 : Messe
– 11h45 : Sexte
– 13h30 : None
Annulé
– 14h00 : Marche pour la Paix animée par Pax Christi (depuis l’église du village vers l’Abbaye)
– 15h00 : Collation / Temps d’échange
– 16h30 : Vêpres + Adoration
– 20h00 : Complies
N.B. – Tous les lundis jour de désert, Vêpres à 18h
Calendrier du mois : Messes-Décembre-2020
Novembre – Psaume 90,1
Mois de novembre
« Celui qui a établi sa demeure dans l’assistance du Très-Haut,
reposera en sûreté sous la protection du Dieu du ciel (Ps. 90, 1)»
Ecoutons Saint Bernard – Sermon 1 sur le psaume 90
- Il sera, plus facile de connaître ce qu’il faut entendre par
ceux qui demeurent dans l’assistance de Dieu, en considérant quels sont ceux qui ne s’y trouvent point établis. Or, il y a trois espèces d’hommes qui sont dans ce dernier cas : ce sont ceux qui n’espèrent pas, ceux qui désespèrent, et enfin ceux qui espèrent, mais en vain. En effet, on ne saurait avoir établi sa demeure dans l’assistance de Dieu, quand on ne voit point en Dieu son appui, et qu’on le place au contraire dans ses propres forces et dans la multitude de ses richesses. En effet, on n’entend point alors la voix du Prophète qui dit : « Recherchez le Seigneur pendant qu’on peut le trouver, et invoquez-le pendant qu’il est proche (Isa. LV, 6). » Celui qui ne cherche que les choses temporelles, envie le bonheur des méchants en voyant la paix dont ils jouissent, et s’éloigne de l’assistance du Très-Haut, attendu qu’il ne croit pas en avoir besoin pour se la procurer. Mais pourquoi entreprendrai-je de juger, ici ceux qui ne sont point des nôtres (I Cor. V, 12) ! Ce que je crains, c’est qu’il s’en trouve parmi nous qui n’aient point établi leur demeure dans l’assistance du Très-Haut, parce qu’ils se reposent sur leur propre force et sur la multitude de leurs richesses. Peut-être ont-ils une certaine ferveur, peut-être sont-ils fortement adonnés à la pratique des veilles, des jeûnes, du travail et d’autres observances du même genre, et pensent-ils s’être acquis depuis longtemps de grands trésors de mérites, et, pleins de confiance en ces richesses, se montrent moins retenus pas la crainte de Dieu, plus faciles à se laisser aller, avec une dangereuse sécurité, à l’oisiveté et à la curiosité, aux murmures, aux détractions et aux critiques. Assurément, si ceux-là avaient établi leur demeure dans l’assistance du Très-Haut, ils veilleraient davantage sur eux, et craindraient d’offenser celui dont ils sentiraient qu’ils ont tant besoin. En effet, ils devraient d’autant plus appréhender de déplaire à Dieu et le craindre, qu’ils auraient reçu de lui plus de grâces. Car nous ne saurions conserver sans lui ce que nous ne pouvons tenir que de lui. Au contraire, et je ne puis le voir et le dire sans douleur, il y en a beaucoup qui, après s’être montrés assez timorés et assez soucieux de leur âme, dans les premiers temps de leur conversion, jusqu’au jour de leur profession religieuse, commencent alors à se conduire comme s’ils se disaient : ‘’Pourquoi nous astreindrions-nous à un plus long service, puisque nous avons reçu maintenant tout ce qu’il doit nous donner’’, au lieu de se sentir embrasés d’une plus grande ardeur, selon ce qui est dit « Ceux qui me mangent auront encore faim de moi (Eccl. XXIV, 29) ». O si vous saviez combien peu de chose est ce que vous avez, et combien vite vous pouvez le perdre, si celui qui vous l’a donné ne se charge point de vous le conserver ! Ces deux pensées doivent nous rendre bien inquiets en même temps que bien soumis à Dieu, si nous ne voulons pas être du nombre de ceux qui n’ont point établi leur demeure dans l’assistance du Très-Haut, parce qu’ils ne croient pas que cela leur soit nécessaire. Tels sont ceux dont je dis : ils n’espèrent point dans le Seigneur.
- Il y en a aussi qui désespèrent. Ce sont ceux qui, considérant leur propre faiblesse, manquent de courage et succombent sous le poids de la faiblesse de l’esprit, ayant établi leur demeure dans leur chair et tout entiers à leur propre infirmité, ils sont en état de vous raconter, sans s’arrêter, tout ce qu’ils souffrent, car l’esprit constamment fixé sur un objet l’expose sans hésiter. Ainsi on n’a point établi sa demeure dans l’assistance du Très-Haut, et on ne connait point cette assistance, quand on ne saurait s’élever assez haut même pour y songer. Il y en a bien qui espèrent en Dieu, mais dont l’espérance est vaine, attendu qu’ils se flattent de cette espérance en sa miséricorde infinie, pour ne point se corriger de leurs défauts. Cette espérance est tout à fait vaine, et ne peut que les confondre, attendu qu’elle n’est point accompagnée de la charité. C’est à eux que le Prophète (a) s’adresse quand il dit: « Maudit soit celui qui pèche dans l’espérance du pardon, et qu’un autre Prophète (Ps. CXCVI, 11) pensait lorsqu’il s’exprimait en ces termes : « Le Seigneur se complaît dans ceux qui le craignent et dans ceux qui espèrent en sa miséricorde. » Avant de dire « et dans ceux qui espèrent en sa miséricorde » il a soin de nous parler « de ceux qui le craignent ». C’est qu’en effet on espère en vain, on rend, dis-je, sa foi complètement nulle quand on rejette la grâce par le mépris qu’on en fait.
a – On ne sait de quel prophète saint Bernard veut parler ici, à moins que ce ne soit de Jérémie qui exprime une pensée analogue à celle de notre Saint, chapitre XVII, verset 5.
- Des trois sortes d’hommes dont je viens de parler il n’y en a donc point qui aient établi leur demeure dans l’assistance du Très-Haut. Les premiers l’ont établie dans leurs propres mérites, les seconds dans leurs peines et les troisièmes dans leurs vices. Cette dernière demeure est pleine d’immondices, la seconde de trouble, et la première de périls et de folie. En effet, qu’y a-t-il de plus insensé que de fixer sa demeure dans une maison à peine commencée ? Vous croyez peut-être l’avoir achevée ? Mais n’est-il point dit : quand l’homme est arrivé à la fin, il ne fait que commencer (Eccl. XVIII, 6) ? D’ailleurs, une telle habitation menace ruine à chaque instant, et ce qu’il y aurait de mieux à faire, ce n’est pas de l’habiter, mais de la nettoyer et de la consolider. La vie présente n’est-elle point incertaine et fragile ? Tout ce qui se fonde sur elle est donc nécessairement semblable à elle : car personne ne saurait penser qu’on peut construire solidement sur un fondement sans solidité. Or, si la demeure de ceux qui mettent leur confiance en leurs propres mérites est ruineuse, il s’ensuit nécessairement qu’elle est pleine de dangers. Quant à ceux qui s’abandonnent au désespoir à la vue de leurs propres, faiblesses, ils ont établi leur demeure dans une maison pleine de trouble, ils habitent au milieu même des tourments. En effet, en même temps qu’ils sont en proie à des peines qui les rongent, le jour et la nuit, ils sont bien plus tourmentés encore par les maux qu’ils ne voient point, en sorte qu’on ne saurait dire que, pour eux, à chaque jour suffit sa peine ; ils sont accablés par des maux qui ne leur arriveront même peut-être jamais. Est-il tourments plus insupportables ? Peut-on imaginer un enfer plus intolérable ? Surtout si ou songe, qu’au sein de tant de maux ils ne sont pas même soutenus par la manducation du pain du ciel. Ces derniers-là n’ont donc point établi leur assistance dans la demeure du Très-Haut, parce qu’ils sont tombés dans le désespoir. Quant aux premiers, ils ne cherchent point cette assistance, parce qu’ils n’en sentent point la nécessité pour eux. Mais les derniers ne sont loin de Dieu que parce qu’ils recherchent son assistance d’une manière qui ne la leur fera jamais trouver. Ceux-là seuls ont établi leur demeure dans l’assistance divine qui n’ont qu’un désir : obtenir cette assistance, qu’une crainte : venir à la perdre. Toutes leurs pensées, tous leurs soins, toute leur sollicitude est là, c’est, pour eux, toute la piété, tout le culte de Dieu. Ah ! bienheureux certainement celui qui a établi ainsi sa demeure dans l’assistance du Très-Haut, attendu qu’il restera dans la protection du Dieu du ciel. Qu’y a-t-il parmi toutes les choses qui sont sous le Ciel, qui puisse nuire à celui que le Dieu du ciel a résolu de protéger et de conserver ? Or, il n’y a que sous le ciel que se trouve ce qui peut nous nuire. En effet, c’est là que sont les jouissances invisibles de l’air, le siècle présent avec sa corruption, et la chair qui est en révolte contre l’esprit.
- C’est donc avec infiniment de raison, que le Prophète a dit : « Ceux-là resteront dans 1a protection du Dieu du Ciel » soit parce qu’il n’est rien sous le ciel que puisse craindre celui qui a le bonheur d’être sous cette protection, soit aussi parce que, comme continue le Psalmiste dans le verset suivant : « Celui qui a établi sa demeure dans l’assistance du très-Haut, reposera en sûreté sous la protection du Dieu du ciel, et dira au Seigneur : Vous êtes mon asile » (Ps. CX, 1, 2). En sorte que ces mots «il reposera en sûreté sous la protection du Dieu du Ciel, » sont la conséquence et l’explication de ceux qui précèdent : « Celui qui a établi sa demeure dans l’assistance du Très-Haut ». Peut-être faut-il voir encore dans les deux parties de ce verset, un avis qui nous est donné, de ne pas seulement rechercher le secours qui nous est nécessaire pour faire le bien, mais aussi la protection dont nous avons besoin pour être délivrés du mal. Il faut encore remarquer que le Prophète dit : « Il reposera sous la protection » non point en la présence de Dieu. Les anges sont plongés par cette présence dans des transports de bonheur. Plaise à Dieu que je puisse me reposer sous sa protection. Pour eux, ils sont heureux en sa présence, puissé-je être en sûreté sous sa protection ! « Sous la protection du Dieu du ciel » dit le Prophète. C’est que si personne ne doute qu’il soit partout, cependant il est au ciel d’une telle manière que, en comparaison, il semble n’être point sur la terre. Voilà pourquoi encore nous disons dans la prière : « Notre Père qui êtes aux cieux ». Il en est de même de notre âme, bien qu’elle soit présente dans le corps tout entier, cependant elle semble l’être d’une manière plus excellente et plus spéciale dans la tête, où tous les sens de l’homme se trouvent réunis, tandis que dans le reste du corps, il n’y a qu’un seul organe, celui du toucher, attendu qu’elle s’y trouve d’une telle façon, qu’il semble qu’elle gouverne plutôt qu’elle n’habite le reste du corps. De même, en comparaison de la présence de Dieu, dont les anges ont le bonheur de jouir dans le ciel, il semble à peine que la protection de Dieu dont nous jouissons mérite ce nom. Heureuse pourtant l’âme qui a le bonheur d’être sous cette protection, car elle peut dire au Seigneur : « Vous êtes mon asile ». Mais réservons l’explication de ce verset pour un autre sermon.
Texte intégral – Dix-sept sermons sur le psaume 90
– Premier sermon
Octobre – Aimer à la mesure…
Mois d’octobre
« Aimer à la mesure de notre faiblesse »
et aussi
« C’est mon Père qui vous donne le vrai pain descendu du ciel »
Ecoutons Baudouin de Ford – Abbé cistercien – Le Sacrement de l’Autel (extraits)
« Aimer à la mesure de notre faiblesse »
Si, en effet, nous ne sommes pas capables de diriger vers Dieu toutes nos pensées, toutes nos affections et intentions, aussi chastement et purement qu’il serait juste et digne, pour l’aimer « de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit », mieux vaut du moins l’aimer selon la petite mesure de notre faiblesse que ne pas l’aimer du tout. Et si nous ne pouvons offrir à Dieu des prières aussi pures que nous les désirerions, mieux vaut prier comme nous pouvons que ne pas prier du tout. Donc, quand la perfection nous est prescrite, gardons-nous de ne rien faire sous prétexte que nous ne pouvons pas tout faire; mais infléchissons la perfection à ce que nous pouvons, et nous serons en quelque manière excusés quant à ce que nous devions faire et ne pouvons pas faire. Comme le Seigneur l’a dit de cette femme qui avait répandu son parfum sur sa tête : « Elle a fait ce qu’elle a pu . » Tous les conseils qui nous sont proposés dans les paroles de Dieu doivent donc être pris et compris de telle manière qu’ils tournent à l’avantage de notre salut éternel et de celui de nos frères.
Le Sacrement de l’Autel, t. II, SC n° 94, p. 549-551
« C’est mon Père qui vous donne le vrai pain descendu du ciel. »
Dieu, dont la nature est bonté, dont la substance est amour, dont toute la vie est bienveillance, voulant nous montrer la douceur de sa nature et la tendresse qu’il a pour ses enfants, a envoyé dans le monde son Fils, le pain des anges (Ps 77,25), « à cause de l’amour extrême dont il nous a aimés » (Ép 2,4). « Car Dieu a aimé le monde au point de donner son Fils unique » (Jn 3,16).
Telle est la manne véritable que le Seigneur a fait pleuvoir pour qu’on la mange…; c’est ce que Dieu, dans sa bonté, a préparé pour ses pauvres (Ps 67,9s). Car le Christ, descendu pour tous les hommes et jusqu’au niveau de chacun, attire tout à lui par sa bonté indicible ; il ne rejette personne et admet tous les hommes à la pénitence. Il a pour tous ceux qui le reçoivent le goût le plus délicieux. Lui seul suffit à combler tous les désirs…, et il s’adapte de manière différente aux uns et aux autres, selon les tendances, les désirs et les appétits de chacun…
Chacun goûte en lui une saveur différente… Car il n’a pas la même saveur pour le pénitent et le commençant, pour celui qui avance et celui qui touche au but. Il n’a pas le même goût dans la vie active et dans la vie contemplative, ni pour celui qui use de ce monde et pour celui qui n’en use pas, pour le célibataire et l’homme marié, pour celui qui jeûne et fait une distinction entre les jours et pour celui qui les estime tous semblables (Rm 14,5)… Cette manne a une douce saveur parce qu’elle délivre des soucis, guérit les maladies, adoucit les épreuves, seconde les efforts et affermit l’espérance… Ceux qui l’ont goûté « ont encore faim » (Eccl 24,29) ; ceux qui ont faim seront rassasiés.
Le Sacrement de l’autel III, 2 ; PL 204, 768-769 (trad. Orval ; cf SC 94, p.565)
Qui est Baudouin de Ford
HOMME MODESTE «Né de famille pauvre, maigre et petit de taille, modeste, sobre et de grande abstinence, parlant peu, lent à la colère, il se montrait de nature généreuse.» Tel est le portrait de Baudoin fait par un compagnon de voyage, Giraud le Cambrien. Fait archidiacre en 1161, son amour du silence et de la vie contemplative le fit entrer à l’Abbaye de Ford en 1169. Il en devint l’Abbé en 1175.
PRIMAT DE L’ÉGLISE D’ANGLETERRE En raison de sa grande culture, il fut élu évêque de Worcester en 1180 puis archevêque de Cantorbéry et primat d’Angleterre en 1184. Il accompagna Richard 1er Coeur de Lion lors de la 3e Croisade, où il perdit la vie à Tyr en 1190. Son amour des lettres fait de lui un grand écrivain cistercien connu pour ses Traités et Sermons, et surtout pour ses ouvrages Le Sacrement de l’Autel et L’Éloge de la foi. De ses seize petits traités, le plus célèbre est celui sur la vie commune.
Fondée vers 1133, l’Abbaye de Ford était un haut lieu de vie intellectuelle et spirituelle dans le sud de l’Angleterre, comparable à l’Abbaye de Rievaulx au nord. Fermée en 1539 par le décret de dissolution des monastères promulgué par Henri VIII, l’Abbaye est maintenant une grandiose résidence privée. Ses impressionnants jardins sont ouverts au public.
Jardinage – 7 nov. – Annulé
La journée du 7 novembre est annulée en raison du confinement.
Une nouvelle journée sera programmée au printemps 2021, lorsque la situation sanitaire le permettra.
Le samedi 7 novembre, je vais au monastère !
Journée jardinage pour tous !
Flyer imprimable – Transmettez autour de vous !
Solennités en octobre
Cette page indique uniquement les Solennités et autres fêtes ou particularités du mois.
En dehors de ces jours, consulter les Horaires Messes et Offices
SAMEDI 10 OCTOBRE – Férie
– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 18h00 : Vêpres
N.B. – Tous les lundis jour de désert, Vêpres à 1,8h
Calendrier du mois : Messes-Octobre-2020
Solennités en septembre
Cette page indique uniquement les Solennités et autres fêtes ou particularités du mois.
En dehors de ces jours, consulter les Horaires Messes et Offices .
MARDI 8 SEPTEMBRE – Solennité de la Nativité de la Vierge Marie
Messe à 10h
SAMEDI 12 SEPTEMBRE – Saint Pierre de Tarentaise
– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 18h00 : Vêpres
LUNDI 14 SEPTEMBRE – La Croix Glorieuse – Fête
Jour de désert
MARDI 29 SEPTEMBRE – Saint Michel, Saint Gabriel, Saint Raphaël – Archanges – Fête
Horaire habituel
N.B. – Tous les lundis et mercredi 30, jour de désert, Vêpres à 18h
Calendrier du mois : Messes-Septembre-2020
Septembre – Au jardin…
Mois de septembre
« Habiter les jardins du Seigneur »
Ecoutons Guerric d’Igny

Musée Chagall – Nice
Sermon sur la psalmodie (ou sermon sur le Cantique) – 2-4 (extraits)
2. Vous donc, si je ne me trompe, vous êtes de ceux qui habitent dans les jardins ; vous méditez en effet jour et nuit la loi du Seigneur, et vous vous promenez à travers autant de jardins que vous lisez de livres ; vous cueillez autant de fruits que vous recueillez de sentences. Vous êtes bienheureux, vous pour qui ont été gardés tous les fruits, les anciens et les nouveaux : je veux dire vous pour qui les propos tant des prophètes que ceux des évangélistes et des apôtres ont été conservés, de sorte que cette parole de l’épouse à l’Époux semble avoir été adressée à chacun de vous : « J’ai gardé pour toi, mon bien-aimé, tous les fruits, les nouveaux et les anciens ».
« Scrutez donc les Écritures ». Vous ne vous trompez pas, en effet, en croyant posséder en elles la vie, vous qui n’y cherchez rien d’autre que le Christ, auquel « les Écritures rendent témoignage » « Bienheureux, assurément, ceux qui scrutent ses témoignages et le cherchent de tout leur cœur » «Tes témoignages sont admirables, Seigneur, c’est pourquoi mon âme les a scrutés ». Certes, il est nécessaire de les scruter, non seulement pour en extraire les sens mystiques, mais aussi pour en sucer les applications morales. Vous donc, qui vous promenez dans les jardins des Écritures, gardez-vous d’y papillonner avec négligence et en hâte, mais scrutez en chaque phrase, et, comme des abeilles diligentes recueillent le miel des fleurs, recueillez l’esprit dans les mots « Car mon esprit, dit Jésus, est plus doux que le miel, et mon héritage est meilleur que le miel et le rayon de miel » Quand vous expérimenterez la saveur de la manne cachée, vous redirez (eructabitis) cette parole de David : « Que tes paroles sont douces à mon palais, plus douces à ma bouche que le miel et le rayon de miel ».
3. De ces jardins, l’Époux, si je ne me trompe, vous fait passer en d’autres où le repos est plus intime, la jouissance plus bienfaisante, le paysage plus admirable c’est lorsque, appliqués à le louer en un chant d’allégresse et d’action de grâces, il vous ravit « jusqu’au lieu de la tente admirable, jusqu’à la maison de Dieu », je veux dire la lumière inaccessible où il réside, où il se repaît, où il repose à midi. Si en effet la dévotion de ceux qui psalmodient ou prient a quelque chose de la pieuse curiosité de ceux qui demandaient : « Maître, où habites-tu ? », je pense qu’ils mériteront d’entendre cette réponse : « Venez et voyez » « Ils vinrent, dit l’Évangéliste, et ils virent, et ils demeurèrent avec lui ce jour-là ».
Aussi longtemps que nous sommes auprès du Père des lumières, « auprès duquel il n’y a ni changement ni obscurcissement passager », nous ignorons la nuit et ne faisons que jouir du jour bienheureux. Quand nous retombons de là, nous nous replongeons dans notre nuit. Malheureux que je suis ! Comme mes jours se sont vite écoulés, comme j’ai vite séché comme l’herbe, moi qui étais verdoyant et florissant tant que je suis resté dans le jardin avec lui comme dans le paradis de Dieu ! Avec lui, je suis un jardin de délices; sans lui « un lieu d’horreur et de vaste solitude ».
J’estime en effet, que celui qui entre dans le jardin du Seigneur devient lui-même un jardin, et que son âme est un jardin bien arrosé, de sorte que l’Époux dira à sa louange «Tu es un jardin fermé, ma sœur, mon épouse ». Ne sont-ils pas un jardin, ceux en qui se réalise ce que le Jardinier lui-même dit à la plantation que son Père a plantée : « Écoutez-moi, fruits divins, et fructifiez comme la rose plantée au bord des eaux. Comme le Liban, répandez une odeur exquise. Portez des fleurs comme le lis, et couvrez-vous d’un feuillage plein de charme. »
4. Seigneur Jésus, vrai Jardinier, réalise en nous ce que tu exiges de nous, car sans toi nous ne pouvons rien faire. Oui, tu es le vrai Jardinier. Créateur, tu es aussi celui qui cultive et garde ton jardin ; tu le plantes par ta parole, l’arroses par ton esprit, lui donnes croissance par ta puissance. Tu te trompais, Marie, en le prenant pour le jardinier de ce jardin misérable et étroit où il fut enseveli. Il est le jardinier du monde entier, le jardinier du ciel, le jardinier de l’Église qu’il plante et arrose sur cette terre, jusqu’à ce que, sa croissance achevée, il la transplante dans la terre des vivants, près des eaux vives où elle ne craindra pas quand viendra la chaleur brûlante, où son feuillage sera toujours vert et où jamais elle ne cessera de porter du fruit. Bienheureux ceux qui habitent dans ces jardins qui sont à toi, Seigneur ! Ils te loueront dans les siècles des siècles ! [..] Si en effet une douce langue n’avait pas la force d’un chant, on ne lirait pas dans l’Écriture : « La flûte et le psaltérion produisent une douce mélodie, mais une douce langue les surpasse l’un et l’autre ». Si le psalmiste ne savait pas que Dieu prend plaisir à un tel chant, il ne dirait pas : « Que ma parole lui soit agréable ». L’Époux lui-même ne dirait pas « Fais-moi entendre ta voix; qu’elle résonne à mes oreilles, car ta voix est douce » puisque les louanges de Dieu dans ta bouche sont comme celles de ceux qui habitent les jardins, parmi les délices du paradis. Mais par contre « la louange n’est pas belle dans la bouche du pécheur » car il habite dans les sépulcres. Celui dont la vie irrite la colère de Dieu ne saurait le réjouir par sa langue, mais la voix divine lui adresse ces effrayants reproches : « Pourquoi récites-tu mes commandements ? Je n’écouterai pas les chants de ta lyre ».
Sermon sur le Cantique – 2-4 (extraits)
Texte intégral
Qui est Guerric d’Igny – Abbé cistercien (vers 1080 – 1157)
La naissance de Guerric se situe entre 1070 et 1080 à Tournai, donc 10 à 20 ans avant celle de Bernard. Il reçoit son éducation à l’école cathédrale de Tournai : humanité, dialectique et théologie, ce qui lui vaudra un talent d’écrivain bien formé et développé. Sans doute bénéficiera-t-il de l’enseignement d’un maître fameux, Odon de Cambrai. Sans doute aussi sera-t-il chanoine de la cathédrale et chargé de l’école cathédrale. Mais, en 1116, il décide de mener la vie érémitique et se retire dans une petite maison, à proximité de l’église. Il entend parler de saint Bernard par deux de ses amis et visite Clairvaux en 1120, sans avoir l’intention d’y rester. Mais Bernard qui reconnaît en lui l’étoffe d’un bon moine, le presse d’entrer. Le voici novice à Clairvaux, un novice plus âgé que son abbé, et sur le plan humain, doté de plus d’expérience et de maturité. Guerric reste 13 ans à Clairvaux, période qui coïncide avec le plein épanouissement des dons de Bernard et sa meilleure production littéraire. Puis vers 1138, il est envoyé à Igny, en Champagne, qui a été fondée en 1128, et il en devient abbé. Il a environ 60 ans. Sa mauvaise santé le rend incapable de mener la vie commune et de prendre sa part du travail manuel. Il le regrette, car il voit dans cette observance du travail des mains une des voies où l’on rencontre Jésus. Sous l’abbatiat de Guerric, Igny prospère, les vocations arrivent nombreuses. Pourtant c’est uniquement à son œuvre, à ses sermons que sera due l’influence postérieure de Guerric qui meurt en 1157. Nous n’avons de Guerric que le recueil de ses sermons. Tous, sauf le dernier, ont pour sujet les fêtes de l’année liturgique. Guerric y insiste sur les mystères liturgiques et sur la formation du Christ en l’âme de ceux qui y participent. En maints endroits, il reprend l’idée origénienne de la conception et de la naissance du Christ en l’âme. En recevant les sacrements et en imitant le Seigneur, nous le faisons naître en nous. L’âme devient alors « Mère du Christ », et Celui-ci nous donne la vraie vie en communiquant l’Esprit qui procède du Père et de lui.
Voir également la page « Quelques auteurs cisterciens »
Solennités en août
Cette page indique uniquement les Solennités et autres fêtes ou particularités du mois.
En dehors de ces jours, consulter les Horaires Messes et Offices .
SAMEDI 8 AOÛT – Saint Dominique – Mémoire
– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 18h00 : Vêpres
SAMEDI 15 AOUT – Assomption de la Vierge Marie – Solennité
Horaire du dimanche – Messe à 10h
JEUDI 20 AOUT – Saint Bernard – Solennité
Messe à 10h
N.B. – Tous les lundis, jour de désert, Vêpres à 18h
Calendrier du mois : Messes-Aout-2020
Août – Gilbert de Hoyland
Mois d’août
« Fais ce que tu fais : produis des fruits dignes de pénitence » Mt 3, 8
Ecoutons le bienheureux Gilbert de Hoyland – Abbé
CONSEILS de l’Abbé Gilbert de Hoyland
« Fais ce que tu fais : produis des fruits dignes de pénitence (cf. Mt 3, 8); laisse-toi consumer de chagrin (cf. Is 22, 4). Quant à moi, je pleurerai avec toi. Peut-être aussi que ton Bien-aimé lui-même se joindra à tes larmes, lui qui a pleuré sur Lazare (cf. Jn 11, 35). Peut-être même, pleurera-t-il davantage : plus on aime, plus on souffre… Nombreuses sont ses compassions ! Tu ne te consumeras pas en convertissant ton âme, car le Bien-aimé est pour toi un conseiller et un consolateur ».
« Cours, épouse, hâte-toi vers ce si doux festin, où le vin de l’Epoux, et son lait, et son rayon, ne sont ni inutiles, ni vides, mais pleins de miel. Le Christ seul – il est vrai -, le mange en totalité, car il en est seul capable, lui qui scrute jusque dans les profondeurs de Dieu (1 Co 2, 10). Le trouble de la Passion, la tristesse de Gethsémani, le découragement du jardin des oliviers, c’est avec mesure et momentanément qu’il les a traversés, pour les changer ensuite en la saveur du vin et du lait. Cette transformation se réalise aussi pour toi, âme fidèle, en tant qu’épouse : Avec toi le Christ veut festoyer ; avec toi, il veut boire le vin Nouveau dans le Royaume que symbolise le jardin (cf. Mt 26, 29) ».
« Aie donc dans ton temple des portes par lesquelles le Grand Prêtre suprême puisse pénétrer jusqu’à l’intime retraite de ton cœur (« le saint des saints »). Ferme la porte, enclenche le verrou sauf lorsque le Bien-aimé se met à frapper… Munis-toi donc d’une porte et d’un verrou. La porte c’est la prudence; le verrou, la constance. Que l’oubli et l’ignorance ne te surprennent pas; que la fausseté ne s’introduise pas chez toi ! »
« Si tu ne veux pas te mettre à la recherche de celui qui erre, va du moins au-devant de celui qui revient (cf. Lc 15, 20). Ouvre-lui la porte de la miséricorde, et si tu ne reçois pas le pénitent à cause du Christ, reçois du moins le Christ dans le pénitent. Que ton âme se liquéfie en une rosée de miséricorde et qu’elle s’enflamme à la voix de Jésus qui crie et qui frappe à la porte, car, l’appel du pénitent, le cri du pauvre, sont la voix de Jésus ».
Prières du Bienheureux Gilbert de Hoyland
« C’est Jésus Lui-même qui ouvre le cœur » :
« Qu’est-ce donc, bon Jésus ? Tu demandes qu’on T’ouvre ? Mais Toi-même Tu l’as en main la clé de David : Tu ouvres, et personne ne ferme ! Pour Toi apparaître, c’est ouvrir. Apparais donc, et personne ne Te fermera la porte. L’âme sur laquelle commence à briller un faible rayon de ta Majesté, se sent aussitôt tournée vers Toi et ravie : l’éclat de cette Majesté ne permet pas qu’on Lui ferme. En pénétrant un cœur, Tu l’ouvres et Tu le tiens ouvert, tant que Tu ne Te dérobes pas à lui ».
« Je T’aimerai, bon Jésus, je T’aimerai, Toi, ma force, que je ne peux aimer gratuitement, ni d’ailleurs suffisamment. Que tendent vers Toi, dans leur totalité, mes ardeurs, et qu’aucun autre désir ne les détourne ni ne les distraie! Oui, mais combien nos ardeurs pour Toi s’avèrent donc limitées, même lorsqu’elles Te sont entièrement consacrées ! Comment pourrais-je diminuer ce qui, entier pourtant, se montre si ténu ? Que mon désir, Dieu bon, m’emporte tout entier vers Toi ! Entraîne-moi, Toi-même en Toi, pour que jamais je n’aie besoin de l’impulsion de la crainte, et que l’amour parfait la rende inutile ».
« Seigneur, fais-moi expérimenter Ta venue paisible et rassurante » :
« Toi, Seigneur, qui étends le firmament comme une tente, fais-moi expérimenter Ta venue paisible et rassurante. Etends doucement la peau de mon cœur, devenue vieille à force d’inertie ; fais disparaître ses rides, enlève les profonds sillons qui la marquent, agrandis sa capacité. Qu’ainsi sans mesure je Te désire, sans mesure je Te saisisse ; que cette sainte avidité me rende encore plus capable de T’accueillir ».
CITATIONS du Bienheureux Gilbert de Hoyland :
« Il est doux, bon Jésus, de te chercher ; il est encore plus doux de te tenir ! »
« Quand tu lis, tu reçois un enseignement sur le Christ, mais quand tu pries, tu es en en conversation familière avec lui »
« A l’amour rien ne suffit, rien de moins que lui-même. L’amour ne saurait se rassasier de lui-même, et cependant il ne peut que se repaître que de lui-même : seul, il est pour lui-même un aliment suffisamment délicieux. L’amour ne veut rien de plus que d’aimer »
« Vraiment l’amour est doux et il est seul à l’être. Tout amour est doux. Pourtant l’amour n’est rien comparé à l’amour du Christ. Car la beauté de celui-ci dépasse toute beauté. « Plus que toute beauté, j’ai aimé la Sagesse » (Sg 7, 10). Comment ne serait-il pas rayonnant, Celui qui est l’éclat de la Lumière éternelle ? »
« S’approcher de l’Epoux, c’est s’approcher du Feu » fut la dernière parole de Gilbert de Hoyland, son testament spirituel !
Qui est Gilbert de Hoyland
De nationalité anglaise, contemporain de Saint Bernard, Gilbert fut abbé de Swineshead, abbaye bénédictine qui passa à l’Ordre de Cîteaux en 1147. Il meurt en 1172 au monastère de Larivoir.
Son œuvre principale fut de poursuivre le « Commentaire du Cantique des Cantiques » que Bernard avait laissé inachevé en 1153. Aux 86 sermons de Bernard, il en ajouta 48 autres. Il laisse aussi 7 opuscules sur la prière, un bref sermon et 4 lettres.
Disciple fervent de Bernard, Gilbert en est un continuateur habile ; par son insistance sur l’amour, il reste bien dans le sillage de l’abbé de Clairvaux : il s’émerveille devant l’amour de Dieu qui est toujours premier et qui appelle notre réponse. À nous de nous laisser conformer au Christ progressivement. Pour lui, comme pour Bernard, l’expérience de la vie monastique doit conduire à l’expérience de Dieu ; elle est un moyen privilégié de connaissance immédiate de Dieu.