Août – Gilbert de Hoyland

Mois d’août

« Fais ce que tu fais : produis des fruits dignes de pénitence » Mt 3, 8

Ecoutons le bienheureux Gilbert de Hoyland – Abbé

ruines-450

CONSEILS de l’Abbé Gilbert de Hoyland

« Fais ce que tu fais : produis des fruits dignes de pénitence (cf. Mt 3, 8); laisse-toi consumer de chagrin (cf. Is 22, 4). Quant à moi, je pleurerai avec toi. Peut-être aussi que ton Bien-aimé lui-même se joindra à tes larmes, lui qui a pleuré sur Lazare (cf. Jn 11, 35). Peut-être même, pleurera-t-il davantage : plus on aime, plus on souffre… Nombreuses sont ses compassions ! Tu ne te consumeras pas en convertissant ton âme, car le Bien-aimé est pour toi un conseiller et un consolateur ».

« Cours, épouse, hâte-toi vers ce si doux festin, où le vin de l’Epoux, et son lait, et son rayon, ne sont ni inutiles, ni vides, mais pleins de miel. Le Christ seul – il est vrai -, le mange en totalité, car il en est seul capable, lui qui scrute jusque dans les profondeurs de Dieu (1 Co 2, 10). Le trouble de la Passion, la tristesse de Gethsémani, le découragement du jardin des oliviers, c’est avec mesure et momentanément qu’il les a traversés, pour les changer ensuite en la saveur du vin et du lait. Cette transformation se réalise aussi pour toi, âme fidèle, en tant qu’épouse : Avec toi le Christ veut festoyer ; avec toi, il veut boire le vin Nouveau dans le Royaume que symbolise le jardin (cf. Mt 26, 29) ».

« Aie donc dans ton temple des portes par lesquelles le Grand Prêtre suprême puisse pénétrer jusqu’à l’intime retraite de ton cœur (« le saint des saints »). Ferme la porte, enclenche le verrou sauf lorsque le Bien-aimé se met à frapper… Munis-toi donc d’une porte et d’un verrou. La porte c’est la prudence; le verrou, la constance. Que l’oubli et l’ignorance ne te surprennent pas; que la fausseté ne s’introduise pas chez toi ! »

« Si tu ne veux pas te mettre à la recherche de celui qui erre, va du moins au-devant de celui qui revient (cf. Lc 15, 20). Ouvre-lui la porte de la miséricorde, et si tu ne reçois pas le pénitent à cause du Christ, reçois du moins le Christ dans le pénitent. Que ton âme se liquéfie en une rosée de miséricorde et qu’elle s’enflamme à la voix de Jésus qui crie et qui frappe à la porte, car, l’appel du pénitent, le cri du pauvre, sont la voix de Jésus ».

Prières du Bienheureux Gilbert de Hoyland

« C’est Jésus Lui-même qui ouvre le cœur » :

« Qu’est-ce donc, bon Jésus ? Tu demandes qu’on T’ouvre ? Mais Toi-même Tu l’as en main la clé de David : Tu ouvres, et personne ne ferme ! Pour Toi apparaître, c’est ouvrir. Apparais donc, et personne ne Te fermera la porte. L’âme sur laquelle commence à briller un faible rayon de ta Majesté, se sent aussitôt tournée vers Toi et ravie : l’éclat de cette Majesté ne permet pas qu’on Lui ferme. En pénétrant un cœur, Tu l’ouvres et Tu le tiens ouvert, tant que Tu ne Te dérobes pas à lui ».

« Je T’aimerai, bon Jésus, je T’aimerai, Toi, ma force, que je ne peux aimer gratuitement, ni d’ailleurs suffisamment. Que tendent vers Toi, dans leur totalité, mes ardeurs, et qu’aucun autre désir ne les détourne ni ne les distraie! Oui, mais combien nos ardeurs pour Toi s’avèrent donc limitées, même lorsqu’elles Te sont entièrement consacrées ! Comment pourrais-je diminuer ce qui, entier pourtant, se montre si ténu ? Que mon désir, Dieu bon, m’emporte tout entier vers Toi ! Entraîne-moi, Toi-même en Toi, pour que jamais je n’aie besoin de l’impulsion de la crainte, et que l’amour parfait la rende inutile ».

« Seigneur, fais-moi expérimenter Ta venue paisible et rassurante » :

« Toi, Seigneur, qui étends le firmament comme une tente, fais-moi expérimenter Ta venue paisible et rassurante. Etends doucement la peau de mon cœur, devenue vieille à force d’inertie ; fais disparaître ses rides, enlève les profonds sillons qui la marquent, agrandis sa capacité. Qu’ainsi sans mesure je Te désire, sans mesure je Te saisisse ; que cette sainte avidité me rende encore plus capable de T’accueillir ».

 CITATIONS du Bienheureux Gilbert de Hoyland :

« Il est doux, bon Jésus, de te chercher ; il est encore plus doux de te tenir ! »

« Quand tu lis, tu reçois un enseignement sur le Christ, mais quand tu pries, tu es en en conversation familière avec lui »

« A l’amour rien ne suffit, rien de moins que lui-même. L’amour ne saurait se rassasier de lui-même, et cependant il ne peut que se repaître que de lui-même : seul, il est pour lui-même un aliment suffisamment délicieux. L’amour ne veut rien de plus que d’aimer »

« Vraiment l’amour est doux et il est seul à l’être. Tout amour est doux. Pourtant l’amour n’est rien comparé à l’amour du Christ. Car la beauté de celui-ci dépasse toute beauté. « Plus que toute beauté, j’ai aimé la Sagesse » (Sg 7, 10). Comment ne serait-il pas rayonnant, Celui qui est l’éclat de la Lumière éternelle ? »

« S’approcher de l’Epoux, c’est s’approcher du Feu » fut la dernière parole de Gilbert de Hoyland, son testament spirituel !

Qui est Gilbert de Hoyland

De nationalité anglaise, contemporain de Saint Bernard, Gilbert fut abbé de Swineshead, abbaye bénédictine qui passa à l’Ordre de Cîteaux en 1147. Il meurt en 1172 au monastère de Larivoir.

Son œuvre principale fut de poursuivre le « Commentaire du Cantique des Cantiques » que Bernard avait laissé inachevé en 1153. Aux 86 sermons de Bernard, il en ajouta 48 autres. Il laisse aussi 7 opuscules sur la prière, un bref sermon et 4 lettres.

Disciple fervent de Bernard, Gilbert en est un continuateur habile ; par son insistance sur l’amour, il reste bien dans le sillage de l’abbé de Clairvaux : il s’émerveille devant l’amour de Dieu qui est toujours premier et qui appelle notre réponse. À nous de nous laisser conformer au Christ progressivement. Pour lui, comme pour Bernard, l’expérience de la vie monastique doit conduire à l’expérience de Dieu ; elle est un moyen privilégié de connaissance immédiate de Dieu.

Plus d’infos…