Notre Histoire

AUX SOURCES DE NOTRE VIE :

Saint Benoît (Benoît de Nursie), vers 540, écrit la Règle pour guider ses disciples dans la vie monastique communautaire.

Ce sera l’origine de l’Ordre de Saint Benoît  (Bénédictins).

La Règle de Saint Benoît se diffuse rapidement dès la fin du VIe siècle dans toute la partie chrétienne de l’Europe et se trouve même imposée dans tous les monastères d’Europe occidentale au IXe siècle sous le règne de l’empereur Louis le Pieux.

Au cours des siècles suivants, de nombreuses fondations et réformes, qui sont autant de retours à la Règle de Benoît, témoignent de la pertinence de ce style de vie et de la vitalité des fils spirituels de Benoît.

Saints fondateurs – St Robert de Molesmes, St Albéric, St Etienne Harding

Cîteaux, en 1098, est un retour à la source bénédictine, par une pratique plus authentique et plus fidèle de la Règle.

En 1098 un groupe de moines, en provenance de l’abbaye de Molesmes, arrive à Cîteaux sous la conduite de Robert. Il sera suivi ensuite par Albéric puis Etienne Harding. C’est la naissance des monastères cisterciens, à l’initiative de ceux qui sont désormais célébrés lors de la solennité des Saints Fondateurs, le 26 janvier.

L’Europe se couvre alors de monastères cisterciens dès le XIIème siècle, et la France particulièrement. C’est l’époque de Bernard de Clairvaux “ l’homme du XIIème siècle. ”

Mais Bernard de Clairvaux reste un homme qui interpelle encore au XXIème siècle, témoin en est l’homélie de SS Benoît XVI, lors de l’audience générale du 21 octobre 2009.

NOTRE CONGRÉGATION :

A la Révolution française les moines doivent quitter leurs monastères (certains sont décadents et peu peuplés) et, pour la plupart, s’exiler.
Au début du XIXème siècle, la source rejaillit : c’est la Restauration des Ordres religieux et la naissance de certaines communautés.
– Père Barnouin
– Mère Hildegarde

Abbaye de Lérins

Abbaye de Sénanque

Abbaye de Rougemont

Monastère Dominus Tecum

LA CONGRÉGATION DE SÉNANQUE ET NOTRE COMMUNAUTÉ NAISSENT DANS CE CONTEXTE DE RENOUVEAU.

Dom Marie Bernard BARNOUIN, notre Fondateur, aspire à la vie monastique. Il ne peut réaliser son dessein ni chez les trappistes, ni chez les chartreux, tant les austérités sont grandes. Un petit groupe d’hommes, sous sa houlette, commence donc à vivre “ en moines agriculteurs ”. Bientôt, on lui fait don de l’Abbaye de Sénanque, vide et en bon état. Superbe cadeau qu’il reçoit de la Providence. La vie cistercienne menée ici depuis le XIIème siècle, le conduit à désirer la faire revivre et il y installe sa jeune communauté en 1854. Après maintes difficultés pour faire approuver à Rome sa “ moyenne observance ”, en 1858, une nouvelle Congrégation prend place dans l’Ordre cistercien, s’ajoutant à celles qui existent depuis le XVème siècle : la Congrégation de l’Immaculée Conception, dite de Sénanque.


NOTRE COMMUNAUTÉ JAILLIT DE LA SOURCE DE SÉNANQUE.

La future fondatrice est alors religieuse enseignante à Avignon, n’ayant jamais pu réaliser sa vocation monastique. Avec d’autres personnes, elle désire vivre la vie cistercienne comme à Sénanque, non loin d’Avignon. Aussi, peu avant la mort du curé d’Ars, elle envoie deux soeurs pour lui demander si la fondation entrevue était bien voulue de Dieu. Le saint curé ne sachant rien et alors que les soeurs s’en allaient n’ayant pu l’approcher, il fendit la foule. Et devant elles il leur dit : “ Faites, faites, la fondation est voulue par Dieu. Elle aura beaucoup à souffrir, mais elle tiendra ; Dieu y sera bien servi ”. Dom Marie Bernard Barnouin, désireux de répondre aux demandes des “ postulantes ”, soumit alors à ses frères le projet d’une fondation féminine. Le Chapitre de Sénanque l’approuva le 24 Décembre 1864.

Et la Providence pourvut au lieu et à la fondatrice de ce futur monastère. Non loin de Sénanque, dans les Alpes de Haute-Provence, le curé de Mane fit don à Dom Marie-Bernard d’un ancien prieuré bénédictin, Notre-Dame de Salagon. Très beau cadeau, en vérité, car il s’agissait d’une belle église du XIIème s., d’une maison en bon état et d’un jardin clos. La fondatrice, Mère Marie-Hildegarde, fut choisie par Dom Marie-Bernard, et c’est le 30 Septembre 1865 que les premières postulantes passèrent à Sénanque pour recevoir, avec la Règle de St Benoît et leurs Constitutions, la bénédiction de leur Fondateur.

Les postulantes affluèrent, si bien que le Prieuré de Mane s’avéra vite trop exigu. Il fallut envisager un autre lieu. Les Soeurs se séparèrent et une partie vint à Reillanne, dans le même diocèse de Digne. Sur les ruines d’un ancien couvent de franciscains, les frères de Sénanque avaient bâti un monastère cistercien, y travaillant de 1866 à 1869. Le 18 Juin 1869, l’Evêque érigea canoniquement le Monastère, sous le nom de Notre-Dame des Prés. Il y eut donc deux communautés jusqu’en 1872, époque où toutes les soeurs se réunirent à N.Dame des Prés, sous la houlette de Mère Hildegarde, la Fondatrice. Celle-ci mourut au matin du jour de Pâques, le 21 Avril 1878.

Les lois de 1901 avec les menaces d’expulsion avaient amené les supérieurs à envisager un lieu d’exil pour échapper à la sécularisation. On offrit à la communauté un abri gratuit : un ancien couvent de trappistines, situé sur la colline de Turin. Un premier groupe partit à la mi-Juin 1904, puis un second arriva le 2 Août, en la fête de N.Dame des Anges, pour préparer le transfert en cas d’expulsion de la communauté. La Supérieure de N.Dame des Prés, Mère Marie-Lutgarde, inaugura la vie régulière dans le monastère qui prit le nom de N.Dame des Anges. Mais hélas ! elle mourut en exil, après de terribles souffrances physiques et morales. La communauté de N.Dame des Anges subsista jusqu’à la fin de 1911, date à laquelle les soeurs rejoignirent Notre-Dame des Prés qui ne connut jamais l’expulsion !

Au fil des ans, la vie s’avéra très difficile à Notre-Dame des Prés, à cause du manque de travail, de l’humidité des lieux et de l’état des bâtiments qu’on aurait dû entièrement démolir ! Le Père Abbé de Lérins, notre Père Immédiat, chercha alors un lieu plus proche de l’île  St Honorat.

En 1929, l’Evêque de Nice, Mgr Ricard, avait le désir de voir une communauté religieuse s’installer dans une grande propriété comportant oliveraie, vignoble, belle bâtisse du XVIème siècle, et située non loin de Nice, à Castagniers. Un endroit de silence et de paix, qui enthousiasma le Père Abbé et les soeurs venues le visiter. On acheta la propriété en 1929 et des travaux importants commencèrent pour agrandir les lieux et constituer un ensemble monastique. Le 8 Octobre 1930, la communauté quitta Reillanne et N.Dame des Prés, pour s’installer à Notre-Dame de la Paix. La vie régulière y commença le 12 Octobre et le 5 Avril 1932, Mgr Rémond, Evêque de Nice, bénit solennellement le Monastère.

Mère Marie-Marguerite de la Trinité fut élue Supérieure (Prieure alors) en 1935. C’est elle qui oeuvra au développement de la communauté, tant au plan matériel qu’au plan spirituel. La période de la guerre 1939- 1940 éprouva beaucoup la communauté, puisque certaines moururent d’une maladie de carence qu’on ne connaissait plus. Il fallut défricher la terre aride et pierreuse pour pourvoir péniblement à la nourriture.

En 1960, un décret du 1er Avril nous incorporant à l’Ordre de Cîteaux et en 1962, l’érection du Prieuré en Abbaye furent deux moments importants dans l’histoire de notre communauté. Cette même année, Mère Marguerite de la Trinité, à la suite d’une élection, devint la première Abbesse et le demeura jusqu’en 1970. Durant son abbatiat, divers travaux permirent d’améliorer les lieux : l’église fut agrandie et rénovée ainsi que l’hôtellerie. On suréleva une aile du cloître pour fournir un logement plus approprié au noviciat d’alors. Elle chercha un travail lucratif pour la vie de la communauté. C’est ainsi que débuta, en 1950, un artisanat de chocolaterie.

En 1970, Mère Marie-Christiane fut élue deuxième abbesse. Elle dut mettre en oeuvre le Concile Vatican II, “ l’aggiornamento ” ou le “ retour aux sources ”, d’une manière adaptée à notre temps. Au plan liturgique, ce fut le passage du latin au français, l’aménagement de l’église pour permettre aux fidèles de ne faire qu’une seule assemblée avec les moniales. Le choeur des moniales et le sanctuaire furent pour cela transformés. Notre insertion dans le diocèse se concrétisa davantage par l’accueil de divers groupes pastoraux et d’intervenants auprès de la communauté. L’oecuménisme entra aussi dans nos préoccupations et en 1980, nous recevions tout le groupe oecuménique de Nice.
Au plan économique, la chocolaterie prit de l’extension, surtout dans la région, et nous permit d’assurer la vie de la communauté.

Vers 1990, l’état des lieux et l’impossibilité de nous engager dans de grands travaux, nécessaires pour l’avenir de la communauté, nous fit envisager un nouveau départ…Les années passèrent sans pouvoir y réussir et divers évènements nous firent comprendre que le Seigneur voulait que nous restions à Castagniers.

En 2003, Mère Marie-Christiane ayant donné sa démission, Mère Beata fut nommée Supérieure, puis élue troisième abbesse en 2004. Elle eut donc à charge la réalisation de ce chantier. La Providence pourvut aux dépenses de la restauration complète de la maison du XVIème siècle, coeur de la vie communautaire. L’inauguration du bâtiment eut lieu le 1er Octobre 2005.

C’est dans ce cadre rénové que nous pouvons poursuivre notre vie monastique, soeurs anciennes et moins âgées.

En 2012, Mère Beata ayant donné sa démission pour raison d’âge, c’est Sœur Aline-Marie qui est élue quatrième abbesse de notre communauté. La bénédiction abbatiale de Mère Aline-Marie a eu lieu le 4 août 2012, en présence de Dom Mauro Guiseppe Lepori, Abbé Général de l’Ordre et de Monseigneur Sankalé, Evêque de Nice.

La communauté compte alors 14 sœurs, et le travail est celui de la chocolaterie dont les produits sont réputés dans la région.