Octobre – Le silence de Marie

Mois d’Octobre

« Sa Sainteté est le silence »

Thomas Merton – Semences de contemplation (extraits)

vierge-du-silenceTout ce qu’on a écrit sur la Vierge, Mère de Dieu, me prouve que sa sainteté est la plus secrète de toutes. Ce que les gens trouvent parfois à dire d’elle nous en apprend davantage sur eux que sur Elle. Car étant donné que Dieu nous a révélé très peu de choses à son sujet, les hommes qui ne savent rien d’elle ni de sa vie, tendent à se démasquer lorsqu’ils essaient d’ajouter quelque chose à ce que Dieu nous a appris sur la Vierge.
Or ce que nous savons d’elle ne rend que plus mystérieux le caractère et la qualité véritables de sa sainteté. Nous croyons que sa sainteté fut la plus parfaite après celle du Christ son fils, qui est Dieu. Mais la sainteté de Dieu n’est que ténèbres pour notre esprit. Et celle de la Vierge est, en quelque sorte, plus cachée encore que la sainteté de Dieu, parce qu’Il nous a au moins révélé, sur Lui-même, quelque chose d’objectivement valide lorsqu’on le traduit en langage humain. Mais en ce qui concerne Notre-Dame, il n’a révélé que peu de choses importantes, dont nous ne pouvons même pas saisir pleinement la signification. Car tout ce qu’il nous a dit sur son âme se résume à ceci : elle est absolument remplie de la plus parfaite sainteté que puisse posséder une créature. Mais nous n’avons aucun moyen sûr de connaître ce que cela signifie en détail…
Et pourtant, je peux trouver Notre Dame si je demeure, moi aussi caché en Dieu en qui elle est cachée. Le meilleur moyen de la connaître, c’est de partager son humilité, sa discrétion, sa pauvreté, son effacement et sa solitude ; et la connaître ainsi, c’est trouver la sagesse…
C’est pour cela que l’aimer et la connaître, c’est découvrir la véritable signification des choses et accéder à la sagesse. Sans elle, la connaissance du Christ n’est qu’intellectuelle, mais en Marie, elle devient expérience parce qu’elle a reçu l’humilité et la pauvreté sans lesquelles on ne peut connaître le Christ. Sa sainteté est le silence dans lequel seul le Christ peut être entendu, et nous pouvons percevoir la voix de Dieu grâce à sa contemplation.

Thomas Merton (1915-1968) est un écrivain, un religieux trappiste et un militant social américain. En 1941, il entre à l’abbaye trappiste américaine de Gethsemani (Kentucky).
De 1951 à 1955, il est maître des étudiants (jeunes moines étudiant en vue de la prêtrise), puis maître des novices. En 1965, il obtient de son abbé l’autorisation de vivre en ermite sur le terrain du monastère.

Merton, Semences de contemplation, Electa ut sol Seuil 1956 (extraits)


Solennités en octobre

Cette page indique uniquement les Solennités et autres fêtes ou particularités du mois.
En dehors de ces jours, consulter les Horaires Messes et Offices

SAMEDI 5 OCTOBRE – Mémoire de la Sainte Vierge

– 8h00 : Messe

LUNDI 7 OCTOBRE – Notre Dame du Rosaire – Mémoire

– 17h00 : Messe
– 18h00 : Vêpres

SAMEDI 12 OCTOBRE – Férie

– 8h30 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres

N.B. – tous les lundis, jour de désert, messe lue, Vêpres à 18h

Calendrier du mois : Messes-Octobre-2024


Journées du Patrimoine

JOURNÉES DU PATRIMOINE 2024

ABBAYE CISTERCIENNE NOTRE-DAME DE LA PAIX À CASTAGNIERS

“VILLAGE PERCHÉ ENTRE MER ET MONTAGNE”

abbaye-160319-2

 

VISITE DU PATRIMOINE SAMEDI 21 ET DIMANCHE 22 SEPTEMBRE

  • SAMEDI : 14H30
  • DIMANCHE : 14H00 

DÉCOUVERTE COMMENTÉE DU SITE 

PARKING ASSURÉ ABBAYE NOTRE-DAME DE LA PAIX - 271 ROUTE DE ST BLAISE – CASTAGNIERS
Tél. 04 93 08 05 12 – e-mail : abbayedecastagniers.accueil@orange.fr

ACCÈS :

  1. Par la D. 6202, au rond-point Castagniers-Les Moulins, D 14, Castagniers Village et Rte de St Blaise, Grand portail sur la gauche.
  2. De Nice-Nord, prendre vers Gairaut, Aspremont, et D 14, Rte de St Blaise.
  3. De Nice-Est, prendre vers St André de la Roche, puis D 19 Tourrette-Levens, Aspremont et D 14, Rte de St Blaise.

Voir également la page : comment venir à l’Abbaye ?


Septembre – L’Amour de Dieu

Mois de Septembre

« L’Amour de Dieu, vertu première »

Galand de Reigny – Parabolaire 18 (extraits)

soleil-aubeLa discrétion se leva. Tête baissée elle fit d’abord une petite pause… elle prononça enfin le discours suivant …

 « L’amour de Dieu est mis à juste titre au-dessus de toutes les vertus, de toutes les grâces, de tous les biens. Cette vertu survient-elle dans le cœur d’un homme, les autres vertus s’y rassemblent également et la suivent comme des filles leur mère. Quant aux vices, ils la fuient aussitôt comme leur ennemie absolue, et sont consumés par elle comme bois sec au feu. Sa venue efface aussi les péchés passés, même graves, même nombreux, comme il t’écrit : de nombreux péchés lui ont été remis, parce qu’elle a beaucoup aimé, l’amour de Dieu chez l’homme ne peut être ni faux, ni vicieux ; il ne peut être vide ni sans fruit…

L’amour de Dieu … ne peut exister sans les autres vertus ni rien accueillir en lui-même de vicieux : ce ne serait plus un amour divin, s’il négligeait de faire le bien ou s’il n’évitait tout mal. Plus encore : s’il arrive par hasard à l’une des vertus de dévier ne serait-ce qu’un peu du chemin, l’intention droite – et cela se produit souvent – l’amour de Dieu accourt aussitôt au-devant d’elle ; aussitôt il la reprend, la corrige et la remet dans la bonne voie. Si l’une quelconque d’entre elles se met à agir plutôt nonchalamment et à se laisser accabler par le sommeil de la négligence, aussitôt cette divine ardeur la réveille, l’aiguillonne, la stimule et la rétablit dans l’attention diligente qui lui est habituelle. Ainsi cette ardeur réveille-t-elle les négligents en même temps qu’elle pousse les sujets diligents à de plus grands progrès. Donc, attendu que cette vertu est également présente chez les plus grands et chez les plus petits ; qu’à la fois elle brûle elle-même et enflamme autrui à bien agir ; qu’elle ne souffre autour d’elle rien de relâché ni de tiède ; attendu enfin que sans elle les autres vertus sont dénuées de force, selon mon Jugement, c’est elle qui est digne d’assumer le gouvernement et le magistère sur toutes les autres. »

Galand de Reigny – Moine cistercien de l’abbaye de Reigny (diocèse d’Auxerre), fondation de Clairvaux, Galand ne nous est connu que par son nom, et par les renseignements que l’on peut tirer de son œuvre. Il appartint d’abord à un groupe d’ermites établi dans le diocèse d’Autun, puis sa communauté voulut s’affilier à Clairvaux et, pour des raisons de salubrité, le monastère fut transféré à Reigny en 1134. Contemporain et admirateur de Bernard de Clairvaux, il lui adresse ou soumet ses œuvres. Il nous a laissé un Parabolaire et un Petit livre de Proverbes, destinés au public ordinaire des moines.

Parabolaire – Parabole 18, 4…7 (extraits)


Solennités en septembre

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SAMEDI 7 SEPTEMBRE – Mémoire de la Vierge Marie

– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres

DIMANCHE 8 SEPTEMBRE – Nativité de la Vierge Marie – Solennité

– Horaires habituels du dimanche

SAMEDI 14 SEPTEMBRE – La croix Glorieuse – Fête

– Horaires habituels

N.B. – tous les lundis (sauf le 16), jour de désert, messe lue, Vêpres à 18h

Calendrier du mois : Messes-Septembre-2024


Aout – Marie, mère de Dieu

Mois d’Août

« Marie, la bonne terre qui porte du fruit »

Bienheureux Guerric d’Igny – Sermon 2 pour l’Annonciation (extraits)

      « Le Verbe, la Parole de Dieu, s’est fait chair et il a habité parmi nous »… Dans le sein de la Vierge, la Sagesse de Dieu a commencé à se bâtir la demeure d’un corps comme la nôtre…; sans la coopération d’un homme, elle a pris du corps de la Vierge la chair destinée à notre rédemption.

C’est donc depuis ce jour que « le Seigneur des armées est avec nous », que le Dieu de Jacob est notre soutien, puisque le Seigneur prend notre condition humaine « pour que la gloire habite sur notre terre».

Oui, Seigneur, tu as « béni ta terre », la terre « bénie entre toutes les femmes ». Tu as répandu la grâce de l’Esprit Saint pour que « notre terre donne le fruit béni de ses entrailles », et que, de la rosée descendue du ciel dans un sein virginal, germe le Sauveur.

Cette terre avait été maudite à cause du Menteur : même quand on la travaillait, des ronces et des épines germaient d’elle pour les héritiers de la malédiction. À présent, la terre est bénie du fait du Rédempteur ; elle produit pour tous la rémission des péchés et le fruit de vie ; elle efface pour les fils d’Adam la tare de la malédiction originelle.

Oui, elle est bénie, cette terre absolument vierge qui sans avoir été touchée, ni bêchée, ni ensemencée, fait germer le Sauveur de la seule rosée du ciel et procure aux mortels le pain des anges, aliment de vie éternelle. Cette terre non cultivée semblait être dénudée, alors qu’elle tenait cachée en elle une récolte abondante ; elle semblait être un désert inhabité, alors qu’elle était un paradis de délices. Oui, ce lieu solitaire était le jardin où Dieu trouvait toute sa joie.

(Références bibliques : Jn 1,14; 1Co 1,24; Pr 9,1; Ps 45,8; Ps 84,10.2; Lc 1,28; Ps 84,13 et Lc 1,42; Is 45,8; Gn 3,17-18; Jn 8,44; Ps 77,25)

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157) – abbé cistercien – 2ème Sermon pour l’Annonciation, (1 – extraits)
Texte intégral – 2ème Sermon pour l’Annonciation (extraits)


Solennités en aout

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MARDI 6 AOUT – Transfiguration du Seigneur

– 10h00 : Messe

SAMEDI 10 AOUT – Saint Laurent – Fête

– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres

MARDI 20 AOUT – Saint Bernard – Solennité

– 10h00 : Messe

LUNDI 26 AOUT

– 9h00 : Messe

N.B. – tous les lundis, jour de désert, messe lue, Vêpres à 18h

Calendrier du mois : Messes-Août-2024


Juillet – Tu es Pierre

Mois de Juillet

« Tu es Pierre »

Ecoutons Saint Bernard - De la Considération – Livre II, chapitre 8 (extraits)

Voyons, examinons de plus près qui tu es, quel est, en ce temps, ton rôle dans l’Église de Dieu ? Qui es-tu ? Le grand prêtre, le Souverain Pontife. Tu es le prince des évêques, tu es l’héritier des Apôtres. Tu es Abel le premier-né, Noé le pilote, Abraham le patriarche. Tu es Melchisédech par l’ordre, Aaron par la dignité, Moïse par l’autorité, Samuel par le pouvoir de juger, Pierre par la puissance, le Christ par l’onction. Tu es celui à qui les clés ont été données, à qui les brebis ont été confiées.

Certes, il y a d’autres portiers du ciel et d’autres pasteurs du troupeau ; mais pour toi, c’est d’autant plus glorieux et éminent que tu en as hérité le nom de préférence aux autres. Ceux-ci n’ont que les troupeaux qui leur ont été assignés, chacun le sien ; à toi, tous ont été confiés, l’ensemble à un seul. Seul, tu es le Pasteur de tous, non seulement des brebis, mais aussi des bergers.

En cherches-tu la preuve ? Elle vient de la parole du Seigneur. Auquel, en effet, je ne dis pas des évêques, mais aussi des Apôtres, les brebis ont-elles été confiées de façon aussi absolue et sans exception ? “Si tu m’aimes, Pierre, pais mes brebis”. Lesquelles ? Les habitants de telle cité, de telle contrée, ou de tel royaume précis ? “Mes brebis”, dit-il. N’est-il pas clair qu’il ne lui en a pas désigné quelques-unes, mais que toutes lui ont été confiées ? Il n’y a rien à excepter là où n’est faite aucune distinction. Et peut-être même les autres disciples étaient-ils présents lorsque, les confiant à un seul, il recommanda à tous d’être un seul troupeau sous un seul Pasteur, selon cette parole : “Une est ma colombe, ma belle et ma parfaite”.

Où se trouve l’unité, là est la perfection. Les autres nombres n’ont pas la perfection, mais la division, s’éloignant de l’unité. De là vient que les peuples furent répartis, chacun à chacun des apôtres qui étaient au courant de ce mystère. Aussi Jacques, qui passait pour une colonne de l’Église, se contenta-t-il de la seule Jérusalem, cédant à Pierre le tout. Certes, il était bien qu’il reçût pour mission de faire lever la graine semée par son frère mort, au lieu même où on le tua, car on le dit “le frère du Sauveur”. Dès l’instant que le frère du Sauveur cédait le pas, qui d’autre s’ingérerait dans les prérogatives de Pierre ?

C’est donc d’après ton propre statut que les autres sont appelés à une part d’activité, toi à la plénitude. Le pouvoir des autres est limité, le tien s’étend même à ceux qui ont reçu autorité sur les autres. Ne peux-tu pas, si la cause le demande, fermer le ciel à un évêque, le déposer toi-même de son siège, voire même le livrer à Satan ? Tu as donc un privilège incontestable : on t’a donné les clés aussi bien que les brebis.

Reçois un autre fait, qui confirme tout autant tes prérogatives. Les disciples étaient en barque et le Seigneur leur apparut sur le rivage, dans son corps ressuscité, les comblant de joie. Pierre, apprenant que c’était le Seigneur, se jette à la mer et vient vers lui, les autres y allant sur le bateau. Que faut-il en conclure ? N’était-ce point un signe du pontificat unique de Pierre qui ne reçut pas le gouvernement d’une barque, comme les autres apôtres, mais celui de l’univers ? Car, la mer est le monde, les barques sont les Églises. Ainsi, alors que chacun des autres a sa barque, à toi est confié un très grand navire, l’Église universelle, faite de toutes les autres, répandue sur toute la terre.

Saint Bernard Les cinq livres de la Considération de St Bernard, au pape Eugène III – II, 8  (extraits)
Texte intégral – De la Considération – Livre II, chapitre 8


Solennités en juillet

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JEUDI 11 JUILLET – Solennité de Saint Benoît – Patron de l’Europe

– 10h00 : Messe

SAMEDI 13 JUILLET – Vierge Marie – Mémoire

– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres

N.B. – tous les lundis, jour de désert, messe lue, Vêpres à 18h

Calendrier du mois : Messes-Juillet-2024


Juin – Magnifier le Seigneur

Mois de Juin

« Mon âme magnifie le Seigneur »

Ecoutons Adam de Perseigne – Lettre 2 (extraits)

Magnifier-le-Seigneur-450Dans l’immensité de sa joie, Marie chante au Seigneur un cantique nouveau : « Mon âme magnifie le Seigneur ». L’âme de Marie magnifie le Seigneur parce qu’elle-même aussi a été magnifiée par le Seigneur. Car si elle n’avait pas été d’abord magnifiée par le Seigneur, l’âme de Marie n’aurait pu magnifier le Seigneur. Elle magnifie donc celui par qui elle est magnifiée ; elle le magnifie non seulement par la louange de sa bouche, non seulement par l’intégrité de son corps, mais par le caractère unique de son amour. Beaucoup le magnifient de langue, mais le blasphèment par leurs actes, le chassent par l’orgueil de leur cœur ; d’eux il est écrit : « Ils disent connaître Dieu, mais par leurs actes, ils le renient ». Ces gens-là ne « magnifient » pas, mais ils « minimisent » le nom du Seigneur dans la mesure où ils le peuvent.

Mais en Marie, la langue magnifie, la vie magnifie, l’âme magnifie le Seigneur : la langue en proclamant par des louanges la sainte munificence de la gloire divine ; la vie en méritant par ses œuvres la même gloire ; l’âme en l’aimant de manière unique, en l’atteignant du vol de sa contemplation, en contenant dans son esprit et dans son sein l’incompréhensible magnificence. « Mon âme, dit-elle, magnifie le Seigneur ! »

Mais comment le magnifiez-vous ? Rendriez-vous plus grand celui dont la grandeur n’a pas de borne ? « Grand est le Seigneur, dit le Psalmiste, et louable infiniment ! » Il est grand, et si grand que sa grandeur ne se compare ni ne se mesure. Comment donc le magnifiez-vous, puisque vous ne le rendez, ni de petit, grand, ni de grand, plus grand ? Vous le magnifiez cependant, parce que vous le louez ; vous le magnifiez parce que, parmi les ténèbres de ce monde, plus lumineuse que le soleil, plus belle que la lune, plus odorante que la rose, plus blanche que la neige, vous élargissez la splendeur de la divine connaissance. Vous le magnifiez donc, non pas en apportant un accroissement à la Grandeur sans mesure, mais en apportant au milieu des ténèbres du monde, la lumière de la vraie divinité, inconnue des gens de ce monde. Vous le magnifiez, lorsque par vos mérites prééminents, vous êtes élevée au point de recevoir la plénitude de grâces, de mériter la visite du Saint-Esprit, et que, devenue Mère de Dieu, tout en demeurant vierge inviolée, vous enfantez un Sauveur au siècle en perdition !

Mais d’où vient cela ? De ce que le Seigneur est avec vous, lui qui de ses dons a fait vos mérites. Voilà pourquoi l’on dit que vous magnifiez le Seigneur, d’autant plus que, en lui, par lui, vous êtes plus largement magnifiée dans le Christ. Qu’est-ce donc à dire que votre âme magnifie le Seigneur, sinon que vous êtes vous-même magnifiée par lui, au point de recevoir magnifiquement la plénitude de grâces, et à vous déployer par des vertus glorieuses et très élevées, jusqu’aux magnificences d’une gloire unique ? « Vous déployer », ai-je dit, parce que vous êtes tout imbibée de la rosée du Saint-Esprit, tout imprégnée de l’onction céleste, si bien que votre âme, désireuse d’aimer, s’étend comme une toison ointe, jusqu’à parvenir jusqu’au Verbe de Dieu lui-même. Vous êtes, en effet, la corbeille de Moïse, le réceptacle du Verbe, le cellier du vin nouveau qui enivre la sobriété des croyants. Vous êtes la Mère de Dieu, le terme du péché, par qui l’humanité émerge du gouffre des vices et atteint aux délices des anges.

Adam de Perseigne Lettre 2 – 12-15
Abbé cistercien – 1145-1221

 


Solennités en juin

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DIMANCHE 2 JUIN – Solennité du Corps et du Sang du Christ

– 10h30 : Messe

Lundi 3 JUIN – Anniversaire de la Dédicace de notre Eglise – Solennité

– 11h00 : Messe

VENDREDI 7 JUIN – Sacré Coeur de Jésus – Solennité

– 10h00 : Messe

SAMEDI 8 JUIN – Coeur Immaculé de Marie – Mémoire

– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres

DIMANCHE 9 JUIN – 10e Dimanche du Temps Ordinaire

– 11h00 : Messe

LUNDI 24 JUIN – Nativité de Saint Jean – Solennité

– 10h00 : Messe

SAMEDI 29 JUIN – Saint Pierre et Saint Paul Apôtres  – Solennité

– 8h30 : Messe

N.B. – tous les lundis (sauf 3 et 24) et les mardis 4 et 25, jour de désert, messe lue, vêpres à 18h

Calendrier du mois : Messes-Juin-2024   


Mai – Dieu m’aime !

Mois de Mai

« Dieu m’aime !»

Ecoutons Saint Raphaël Arnaiz Baron – Le dernier cahier  (extraits)

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Je prends aujourd’hui la plume au nom de Dieu, pour que mes mots, en se gravant sur le blanc papier, servent de perpétuelle louange au Dieu béni, auteur de ma vie, de mon âme et de mon cœur. J’aimerais que l’univers entier, avec toutes les planètes, tous les astres et les innombrables systèmes sidéraux, fussent une immense surface lisse où pouvoir écrire le nom de Dieu. J’aimerais que ma voix fût plus puissante que mille tonnerres, plus forte que le courant de la mer, et plus terrible que le vacarme des volcans, pour ne dire que : Dieu. J’aimerais que mon cœur fût aussi grand que le ciel, aussi pur que celui des anges, aussi simple que la colombe, pour avoir Dieu en lui. Mais puisque toute cette grandeur rêvée ne peut se voir réalisée, contente-toi de peu, Frère Raphaël, et puisque toi, tu n’es que néant, le néant doit te suffire.

Quelle hypocrisie que de dire qu’il n’a rien, celui qui a Dieu ! Oui ! Pourquoi le taire ? Pourquoi le dissimuler ? Pourquoi ne pas crier au monde entier, et publier aux quatre vents les merveilles de Dieu ? Pourquoi ne pas dire aux gens, et à tous ceux qui voudront bien l’entendre : « Vous voyez ce que je suis ? Vous voyez ce que j’ai été ? Vous voyez ma misère qui se traîne dans la fange ? Eh bien, ça ne fait rien, soyez émerveillés, malgré tout : j’ai Dieu ! Dieu est mon ami ! ». Que le sol se dérobe, que la mer se dessèche de stupeur, Dieu m’aime si tendrement, moi, que si le monde entier le comprenait, toutes les créatures deviendraient folles et rugiraient de stupéfaction ! Bien plus, tout cela n’est rien. Dieu m’aime tellement que les anges eux-mêmes ne le comprennent pas.

Comme est grande la miséricorde de Dieu ! M’aimer, moi ! Être mon ami, mon frère, mon père, mon maître ! Être Dieu, et moi, être ce que je suis ! Ah ! Mon Jésus, je n’ai ni plume ni papier. Que dirai-je ! Comment ne pas devenir fou ! Comment peut-on vivre, manger, dormir, parler et avoir des relations avec tous ? Comment est-il possible que j’aie encore suffisamment de sérénité pour penser à quelque chose que le monde appelle raisonnable, moi qui perds la raison quand je pense à Toi ?

Comment est-ce possible, Seigneur ! Je sais, Tu me l’as expliqué déjà, c’est par le miracle de la grâce. Si le monde qui cherche Dieu le savait ! Ignorants et insensés qui cherchez Dieu où Il n’est pas. Écoutez, et soyez dans l’étonnement. Dieu est dans le cœur de l’homme, je le sais. Mais écoutez, Dieu vit dans le cœur de l’homme, quand ce cœur vit détaché de tout ce qui n’est pas Lui. Quand ce cœur se rend compte que Dieu frappe à sa porte, et qu’il balaie et nettoie tous ses appartements pour se disposer à recevoir le Seul qui comble vraiment. Comme il est doux de vivre ainsi, avec Dieu seul dans le cœur. Quelle grande douceur que de se voir rempli de Dieu. Comme il doit être facile de mourir ainsi.

Ne faire ce qu’Il veut demande bien peu, ou plutôt rien du tout, car on aime sa volonté ; même la souffrance et la douleur sont paix, car on souffre par amour. Dieu seul comble l’âme et la comble toute entière. Il n’y a ni créatures, ni monde, il n’y a rien pour la troubler, seule la pensée de pouvoir L’offenser et Le perdre la fait souffrir. Qu’ils viennent, les savants, demander où est Dieu. Dieu est où le savant à l’orgueilleuse science ne peut arriver. Dieu est dans le cœur détaché, il est dans le silence de la prière, dans le sacrifice volontaire de la douleur, dans le vide du monde et de ses créatures.

Dieu est sur la Croix, et tant que nous n’aimerons pas la Croix, nous ne Le verrons pas, nous ne Le sentirons pas.

Saint Raphaël Arnaiz Baron Le dernier cahier – 4 mars 1938 (extraits)

Cistercien, au monastère de Saint-Isidore de Dueñas, en Espagne. Béatifié le 27 septembre 1992 par Jean-Paul II – Canonisé le 11 octobre 2009 à Rome par Benoît XVI.