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Solennités en mars

Cette page indique uniquement les Solennités et autres fêtes ou particularités du mois.
En dehors de ces jours, consulter les Horaires Messes et Offices

SAMEDI 11 MARS – Férie

– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres

LUNDI 20 MARS – Solennité de Saint Joseph

Horaire du dimanche, messe à 10h 

MARDI 21 MARS – Transitus de Saint Benoît – Fête

Messe à 10h15

SAMEDI 25 MARS – Annonciation du Seigneur – Solennité

Horaire du dimanche, messe à 10h

N.B. – tous les lundis (sauf le 20), et mardi 21, jour de désert, messe lue, vêpres à 18h

Calendrier du mois : Messes-Mars-2023 


Mars – Auprès de ton coeur

Mois de Mars

« Auprès de ton cœur »

Ecoutons Saint Raphaël Arnaiz Baron – Le dernier cahier  (extraits)

san_rafael_arnaiz_baron-350Dieu et sa volonté sont la seule chose qui occupe ma vie. Ce qui auparavant était désir véhément, par sa miséricorde infinie, se tempère peu à peu. Comme la grâce de Dieu est immense, quand peu à peu Il emplit une âme. Comme peu à peu se précise de plus en plus la vanité de tout ce qui est humain, et comme on parvient au contraire à se convaincre qu’en Dieu seul se trouve la sagesse véritable, la paix véritable, la vie véritable, l’unique nécessaire et l’unique amour et désir de l’âme.

L’autre jour, j’étais avec le Révérend Père Abbé. Je suis allé lui demander de me concéder une pénitence pour ce saint temps du Carême, chose qu’il me refusa, et à la place, il me dit que le jour de Pâques, il me donnerait la coule monacale et le scapulaire noir. Quelle joie j’éprouvai, Bon Jésus ! J’aurais embrassé le Révérend Père Abbé. Il est trop bon avec moi.

Quel désir j’avais depuis déjà un certain temps de pouvoir revêtir la coule. Quel grand bonheur me donna la pensée de ce que, à brève échéance, je ne me distinguerais en rien d’un vrai religieux. Mais après avoir été rendre grâce au Seigneur pour cette grâce, je vis clairement qu’en moi, c’est vanité. J’ai vu que c’est un honneur que me fait la communauté, et cela me désole plus qu’autre chose. Ah ! S’il m’avait donné l’habit de convers, comme je le lui ai suggéré, ç’aurait été autre chose. Mais ça m’est égal : en marron ou en blanc, avec ou sans coule, je suis le même devant Dieu. Tout ce qui est extérieur m’est indifférent. Je veux seulement aimer Dieu, et je le fais à l’intérieur et sans que les hommes s’en aperçoivent. Cela m’est égal, Seigneur, de connaître l’honneur ou le mépris. La joie vaine et un peu infantile de revêtir la coule s’est déjà calmée. J’aimerais, Seigneur, que rien au monde ne me trouble, ni aucune des créatures ne m’enlève la paix et la tranquillité de n’aimer que ta volonté. Et je vois ainsi, Seigneur, que tout est vanité. Tu n’es ni dans l’habit, ni dans la couronne. Alors ? Tu n’es, Seigneur, que dans le cœur détaché de tout.

Bon Jésus, mon divin Bien-aimé, Tu as tes délices. Ah ! Seigneur, que vais-je dire ? Tu as tes délices dans le cœur de l’homme. Je T’offre le mien. Laisse-moi faire ma cellule dans le tien. Laisse-moi faire ma couche auprès de toi. Laisse-moi vivre seul et nu de tout auprès de ton Cœur Divin, et me moquer des habits, des couronnes, et… des barbes de tous les convers du monde. Je serai toujours le même pour Toi, n’est-ce pas, Jésus ?

Comme le monde est ignorant et puéril ! Quelle joie nous procure un chiffon et quelle tristesse un nuage ! Avec quelle facilité nous considérons-nous heureux d’une puérilité, et sommes-nous abattus et désespérés avec une autre ! Comme nous sommes peu de chose…, comme nous vivons sur le plan extérieur, sans penser que tout n’est rien, excepté de T’aimer et de Te servir, Toi, mon Jésus ! Guenon de soie vêtue… guenon demeure !

J’aimerais, Seigneur, passer ce Carême à mourir peu à peu de tout ce qui me manque encore, pour ne vivre que pour Toi. Pour qu’un jour, Tu me laisses, Seigneur, pénétrer par la plaie de ton côté, et m’y faire une cellule auprès de ton Divin Cœur. Me le permettras-tu ? Je le demande avec ferveur à la Très Sainte Vierge Marie.

Un jour où la petite croix que Jésus m’envoyait me semblait bien grande, un jour où, en pensant à ce qui me reste de vie, cette vie de trappiste, enfermé ici pour toujours, cela me paraissait bien long, un jour où je souffrais parce que mon chemin me paraissait long et pénible, j’ai lu des mots qui me disaient : « Rien de ce qui a une fin n’est grand ».

Saint Raphaël Arnaiz Baron Le dernier cahier – 8 mars 1938 (extraits)

Cistercien, au monastère de Saint-Isidore de Dueñas, en Espagne. Béatifié le 27 septembre 1992 par Jean-Paul II – Canonisé le 11 octobre 2009 à Rome par Benoît XVI.


Février – Préparer le Carême

Mois de février

« Celui qui est enfant de Dieu, écoute la parole de Dieu »

Ecoutons Saint Bernard

Premier Sermon pour le dimanche de la Septuagésime (extraits)

Mes frères, je trouve une grande consolation dans ces paroles du Seigneur : « Celui qui est enfant de Dieu, écoute la parole de Dieu » (Jn 8, 47). C’est donc pour cela que vous l’écoutez si volontiers, c’est parce que vous êtes des enfants de Dieu.

[…] briser-les-chainesQui peut dire : moi, je suis du nombre des élus, je compte parmi les prédestinés à la gloire éternelle ; je suis un des enfants de Dieu ? Oui, je le demande, qui est-ce qui peut parler de la sorte, surtout quand on entend l’Écriture protester en ces termes : « Personne ne sait s’il est digne d’amour ou de haine » (Qo 9, 1). Il est certain que nous ne sommes point assurés de notre salut ; mais l’espérance, qui s’appuie sur la foi, nous console et empêche que nous ne soyons torturés par l’inquiétude et le doute, à ce sujet. Aussi, nous a-t-il été donné des indices et des signes si manifestes de salut, qu’il n’est pas permis de douter que ceux en qui ils se rencontrent ne soient du nombre des élus. Oui, c’est pour cela que ceux qu’il a connus dans sa prescience, Dieu les a aussi prédestinés pour devenir conformes à l’image de son Fils, de sorte que, ceux à qui il refuse la certitude à cause de sa sollicitude pour eux, il accorde la confiance en leur donnant la consolation. Aussi, voilà pourquoi nous devons toujours être inquiets et nous humilier avec crainte et tremblement sous la main puissante de Dieu ; car si nous pouvons savoir, en partie du moins, ce que nous sommes maintenant, il nous est impossible de prévoir ce que nous serons un jour. Que celui donc qui est debout prenne toujours garde de tomber, et qu’il s’efforce de persévérer, et même de s’affermir par de nouveaux progrès dans le genre de vie qui est un indice et une preuve de prédestination. […]

Aujourd’hui, mes frères, nous célébrons le commencement de la Septuagésime, dont le nom est assez connu dans l’Église entière. […] Quand serons-nous libérés de notre servitude ? Quand Jérusalem, cité sainte, sera-t-elle restaurée ? Ce sera sans doute à la fin de cette septuagésime, qui se compose d’une dizaine multipliée par sept, en raison des dix commandements et des sept obstacles qui freinent notre marche dans l’obéissance à ces commandements.

Le premier obstacle que nous rencontrons et qui absorbe une partie de notre temps, ce sont les nécessités de ce misérable corps ; qui doute, en effet, que nous soyons fréquemment détournés des exercices spirituels, par le besoin de prendre du sommeil, de la nourriture, des vêtements et le reste ? En second lieu, nous sommes encore retenus par les vices de l’âme, tels que la légèreté, les soupçons, les mouvements d’impatience et d’envie, le désir d’être loué et le reste, que nous éprouvons tous les jours en nous. Le troisième et le quatrième obstacle consistent dans les prospérités et dans les adversités de ce monde. Car, de même que le corps, parce qu’il est corruptible, appesantit l’âme, ainsi notre habitation terrestre pèse, sur un esprit qui songe à mille choses à la fois (Sag 9, 15). Prenez donc doublement garde de tomber dans les filets de la tentation, et cherchez les armes de la justice, pour la repousser, à droite et à gauche. Le cinquième, le plus grave et le plus redoutable obstacle, se trouve dans l’ignorance. En mille circonstances, en effet, nous ne savons point ce que nous devons faire, si bien que nous ignorons même ce que nous devons demander à Dieu dans la prière, pour le prier comme on doit le faire (Rm. 8, 26). Le sixième obstacle est la présence de notre ennemi, qui tourne autour de nous comme un lion rugissant, cherchant qui il pourra dévorer (1 P 6, 8). Plût au ciel que nous en fussions quittes pour ces six obstacles à surmonter, et que le septième ne nous atteignit point, et que nous n’eussions aucun péril à redouter des faux frères. Oui, plût à Dieu que nous n’eussions à essuyer d’assaut, que des esprits malins avec leurs suggestions, et que les hommes ne pussent nous nuire par leurs pernicieux exemples, par leurs conseils importuns, par leurs paroles flatteuses ou médisantes, et de mille autres manières encore. Vous voyez combien il nous est nécessaire, pour triompher de ces sept obstacles qui s’opposent à notre marche, que nous soyons aidés des sept dons du Saint-Esprit. C’est donc à cause de ces sept obstacles, qui nous retardent dans l’observance du Décalogue, que nous passons le temps dans les larmes de la pénitence, le temps de la Septuagésime, pendant lequel nous cessons de chanter le solennel Alléluia, et nous reprenons, dès le commencement, la lamentable histoire de la chute de l’homme.

Texte intégral – Saint Bernard – Premier sermon pour le dimanche de la Septuagésime
- Premier sermon pour le dimanche de la Septuagésime

Extraits – ARCCIS
- Premier sermon pour la Septuagésime


Solennités en février

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SAMEDI 11 FEVRIER – Notre-Dame de Lourdes – Mémoire

– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres

MERCREDI 22 FEVRIER – Mercredi des Cendres – Entrée en Carême

Horaire habituel de semaine – Messe à 8h30

N.B. – tous les lundis (sauf le 27), jour de désert, messe lue, vêpres à 18h

Calendrier du mois : Messes-Fevrier-2023 


Janvier – Epiphanie

Mois de janvier

« Apportez au Seigneur, enfants de Dieu, apportez-lui des présents »

Ecoutons Guerric d’Igny

Sermon 1 pour le jour de l’Epiphanie (extraits)

Mages_Giotto_450

Adoration des Mages – Giotto di Bondone – vers 1305 – Padoue

Quels trésors d’or, d’or au premier titre, d’or éprouvé au feu, ne possèdes-tu pas, quels trésors non-seulement de myrrhe et d’encens, mais encore de toutes sortes d’essences de parfumeurs ? Que dis-je, qui sont ceux qui possèdent des richesses de ce genre, sinon les pauvres du Christ ?

Cherchez en vous… Quels trésors de bonnes œuvres, quel amas de fruits précieux sont cachés dans le champ du corps de l’homme, et combien plus y en a-t-il dans son cœur, si on les y cherchait et si on y fouillait !… Si donc vous rentrez dans votre cœur, si vous exercez votre corps, ne doutez point que vous trouverez des trésors précieux : si l’or et l’encens ne se présentent point du premier coup, vous trouverez une myrrhe qui ne sera pas inutile. N’appelez pas inutile ou vile une substance que le Christ accepte en présent, par laquelle il a voulu que la sépulture de son corps fût non-seulement indiquée à l’avance quand on la lui offrit, mais encore achevée, lorsqu’il en fut embaumé dans le tombeau.

« Lève-toi, Jérusalem, sois inondée de clartés, parce que ta lumière s’est montrée.» (Es 60,1) Ce jour rempli de splendeurs, Celui qui est la lumière l’a éclairé et consacré, lorsque, caché et inconnu, il a daigné se révéler au monde pour illuminer la gentilité. Aujourd’hui en effet, il s’est annoncé aux Chaldéens par l’apparition d’un astre nouveau, en sanctifiant, dans ces prémices, la foi de toutes les nations.

Oh! de quelle joie excessive tressaille la foi des Mages en voyant régner dans cette Jérusalem, celui qu’ils adorèrent vagissant à Bethléem ! On l’avait vu dans l’hôtellerie des pauvres, maintenant on le voit dans le palais des anges. Ici-bas, il était revêtu des langes de l’enfance, là-haut, il brille dans les splendeurs des saints. Ici il était sur le sein de sa mère; là-haut, il est sur le trône de son Père. La foi des mages était bien digne, en effet, de recevoir, pour récompense, le bonheur d’une telle vision. Ils ne voyaient dans l’enfant Jésus rien que de faible et de méprisable. Loin de se scandaliser, rien ne les empêche de reconnaître un Dieu dans l’homme et l’homme en Dieu.

Dans ses prémices de la gentilité, dans ces premières plantes de l’Eglise naissante, nous trouvons un beau et remarquable modèle de la marche de la foi dans les âmes. Son point de départ, son progrès et le terme où elle aboutit, en sorte que dans les fils on trouve facilement les traces de ceux qui furent les pères. Car, de même que les Mages ont commencé par voir l’astre, se sont avancés ensuite jusqu’à voir l’enfant, et sont parvenus enfin à la vision de Dieu, de même, en nous, la foi naît par la prédication, elle se fortifie par la vue de certaines images qui nous font voir comme dans un miroir et en énigme Dieu comme s’il était incarné. Elle sera consommée, lorsque, dans notre contemplation, nous verrons face à face, présente et nue, la réalité des choses ; bonheur où l’on parvient à peine sur la terre, et encore faiblement par éclair et en images ; ainsi la foi deviendra connaissance, l’espérance possession, et le désir jouissance. Des étoiles, en effet, brillent sur nous. Je dis des étoiles, car il n’y en a pas qu’une, mais plusieurs, à moins que toutes ensemble n’en fassent qu’une, parce qu’elles n’ont qu’un cœur, et qu’une âme, une même foi, une même prédication, une même vie. Si vous ne savez quelles sont les étoiles dont je parle, demandez-le au prophète Daniel « Ceux qui en instruisent plusieurs pour la justice, seront comme des étoiles dans les perpétuelles éternités. » (Dn 12,3) Saint Paul donne aussi le nom de « luminaires » à ceux qui brillent « au milieu d’une nation méchante et perverse. » (Ph 2.15)

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157) – abbé cistercien
Texte intégral – 1er Sermon pour l’Epiphanie (extraits)


Marche de la Paix – ANNULEE

Dimanche 8 janvier 2023 – Marche de la Paix – ANNULEE

LES CONDITIONS METEO NE SONT PAS FAVORABLES – LA MARCHE DE LA PAIX EST ANNULEE

 


Solennités en janvier

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DIMANCHE 1er JANVIER – Sainte Mère de Dieu – Solennité – Journée Mondiale pour la Paix

Horaire habituel du dimanche
– 7h30 : Laudes
– 8h45 : Tierce
– 10h00 : Messe
– 11h45 : Sexte
– 13h30 : None
– 16h30 : Vêpres + Adoration
– 20h00 : Complies

DIMANCHE 8 JANVIER – Epiphanie du Seigneur – Solennité

– 7h30 : Laudes
– 8h45 : Tierce
– 10h00 : Messe
– 11h45 : Sexte
– 13h30 : None
– 14h00 : Marche méditative pour la Paix, animée par Pax Christi (vers l’abbaye depuis le village de Castagniers, départ de l’église du village)ANNULE EN RAISON DE LA METEO
– 15h00 : Collation – Temps d’échange
– 16h00 : Vêpres + Adoration
– 20h00 : Complies

SAMEDI 14 JANVIER – Sainte Vierge – Mémoire

– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres

JEUDI 26 JANVIER – Solennité des Saints fondateurs de Cîteaux : Saint Robert, Saint Albéric et Saint Etienne (moines bénédictins de Molesmes, dans la mouvance de Cluny)

Horaire habituel du dimanche – Messe à 10h

N.B. – tous les lundis, jour de désert, messe lue, vêpres à 18h

Calendrier du mois : Messes-Janvier-2023


Solennités en décembre

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JEUDI 8 DECEMBRE – Solennité de l’Immaculée Conception

Horaire habituel du dimanche – Messe à 10h

SAMEDI 10 DECEMBRE – Férie de l’Avent

– 8h30 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres

LUNDI 12 DECEMBRE – Férie de l’Avent – Jour de désert

- Messe à 9h30

SAMEDI 24 DECEMBRE – Vigile de Noël

Horaires habituel de semaine jusqu’à Vêpres
– 17h15 : 1ères Vêpres de la Nativité + Adoration
– pas de Complies
– 22h00 : Office des Vigiles de Noël
– Minuit : Messe de Noël

DIMANCHE 25 DECEMBRE – Solennité de la Nativité du Seigneur

Horaires habituel du dimanche
– 7h30 : Laudes
– 8h45 : Tierce
– 10h00 : Messe du Jour de Noël
– 11h45 : Sexte
– 13h30 : None
– 16h30 : Vêpres + Adoration
– 20h00 : Complies

VENDREDI 30 DECEMBRE – La Sainte Famille – Fête

Horaire habituel

SAMEDI 31 DECEMBRE – 7e jour de l’Octave de la Nativité

Horaire habituel de semaine
– 8h30 : Messe
– 17h15 : Vêpres + Adoration
– 20h00 : Complies
– 23h30 : Vigiles

DIMANCHE 1er JANVIER – Sainte Mère de Dieu – Journée Mondiale pour la Paix

Horaire habituel du dimanche
– 7h30 : Laudes
– 8h45 : Tierce
– 10h00 : Messe
– 11h45 : Sexte
– 13h30 : None
– 16h30 : Vêpres + Adoration
– 20h00 : Complies

DIMANCHE 8 JANVIER – Epiphanie

– 7h30 : Laudes
– 8h45 : Tierce
– 10h00 : Messe
– 11h45 : Sexte
– 13h30 : None
– 14h00 : Marche méditative pour la Paix, animée par Pax Christi (vers l’abbaye depuis le village de Castagniers, départ de l’église du village) – Si la situation sanitaire le permet
– 15h00 : Collation – Temps d’échange
– 16h00 : Vêpres + Adoration
– 20h00 : Complies

N.B. – tous les lundis jour de désert, messe lue, vêpres à 18h

Calendrier du mois : Messes-Decembre-2022Horaires Noël 2022


Décembre – L’avènement

Mois de décembre

« C’est à l’heure où vous n’y penserez pas, que le Fils de l’homme viendra »

Ecoutons Guerric d’Ignydecembre-2022-450

Sermon 2 pour l’Avent – 2-4 (extraits)

En vérité, mes frères, c’est dans l’exultation de l’esprit qu’il faut aller à la rencontre du Christ qui vient. (…) Que notre esprit se lève donc dans un transport de joie et s’élance au-devant de son Sauveur (…). Je pense, en effet, que nous sommes invités en tant de passages des Écritures à aller à sa rencontre pas seulement à propos du second avènement, mais même à propos du premier. (…)

Avant même son avènement, donc, que le Seigneur vienne à vous ; avant d’apparaître au monde entier, qu’il vienne vous visiter familièrement, lui qui a dit : « Je ne vous laisserai pas orphelins ; je viens vers vous » (Jn 14,18). Car en cette période intermédiaire entre son premier et son dernier avènement il y a un avènement du Seigneur fréquent et familier, selon le mérite et la ferveur de chacun, qui nous forme selon le premier et nous prépare au dernier. (…) Par son avènement actuel il travaille à réformer notre orgueil, à nous rendre semblables à cette humilité qu’il a montrée dans son premier avènement, et à refaçonner « notre corps de misère à l’image de son corps glorieux » (Ph 3,21) qu’il nous montrera quand il reviendra. C’est pourquoi il nous faut désirer de tous nos vœux et demander avec ferveur cet avènement familier, qui nous donne la grâce du premier avènement et nous promet la gloire du dernier. (…)

Le premier avènement a été humble et caché ; le dernier sera manifeste et admirable. Celui dont je parle est caché, mais il est également admirable ; je le dis caché, non qu’il soit ignoré de celui à qui il arrive, mais parce qu’il advient secrètement en lui. (…) Il arrive sans être vu et il s’éloigne sans qu’on s’en aperçoive. Sa seule présence est pour l’âme et l’esprit une lumière qui fait voir l’invisible et connaître l’inconnaissable. (…) Cet avènement du Seigneur jette l’âme de celui qui le contemple dans une douce et heureuse admiration ; de son tréfonds jaillit ce cri : « Seigneur, qui est semblable à toi ? » (Ps 34,10). Ceux qui l’ont éprouvé le savent. Plaise à Dieu que ceux qui ne l’ont pas éprouvé en éprouvent le désir !

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157) – abbé cistercien
Texte intégral – 2ème Sermon pour l’Avent, 2-4 (extraits)


Solennités en novembre

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MARDI 1er NOVEMBRE – Fête de Tous les Saints – Solennité

Horaire habituel du dimanche – Messe à 10h

LUNDI 7 NOVEMBRE – Férie

Messe à 9h

VENDREDI 11 NOVEMBRE – Saint Martin de Tours – Fête

– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres

N.B. – le mardi 15 et les lundis 21 et 28, jour de désert, messe lue, vêpres à 18h

Calendrier du mois : Messes-Novembre-2022    


Oct. Nov. – Synodalité

Mois d’octobre et de novembre

Ouvrons cette nouvelle année en synodalité

synode-pentecoteLettre de Pentecôte de Dom Mauro-Giuseppe Lepori, Abbé Général OCist. «Synodalité de communion»
(conférence précédemment donnée lors du Chapitre Général de l’OCSO en février 2022)

Chers frères et sœurs, en visite au Chapitre Général de l’Ordre Cistercien de la Stricte Observance, le 10 février dernier, en la fête de Sainte Scholastique, à la veille de l’élection de leur nouvel Abbé général, j’ai donné une conférence sur la synodalité qui a provoqué un bon dialogue tant dans l’assemblée qu’après. Je l’ai ensuite proposé à des Chapitres de Congrégation, et je me suis rendu compte qu’il serait utile pour l’ensemble de l’Ordre de la connaître, également pour nous préparer à notre Chapitre Général d’octobre prochain. C’est pourquoi j’ai pensé vous envoyer cette conférence comme une lettre de Pentecôte, également parce que la synodalité est peut-être l’un des principaux dons que l’Esprit Saint a fait à l’Église depuis ses origines. Aujourd’hui, le pape François nous invite à redécouvrir la nature synodale de l’Église comme une Pentecôte renouvelée au service de la nouvelle évangélisation de notre monde blessé et assoiffé de salut et de paix. Rejoignons-le, ainsi que tout le peuple de Dieu, dans ce désir et cet engagement, et prions pour que l’Esprit Paraclet fasse de nous, comme Marie et les apôtres, d’humbles serviteurs et de fidèles amis du Christ Rédempteur. Sainte Pentecôte à tous !

Le réveil de la synodalité

Depuis que le pape François a lancé le parcours synodal, en rappelant que la synodalité fait partie de la nature de l’Église, je suis de plus en plus conscient de combien notre charisme bénédictin-cistercien est marqué par la synodalité ecclésiale. Nous savons combien la Charte de Charité est un chef-d’œuvre de la conscience synodale de notre famille monastique, et combien la Règle de saint Benoît a inspiré cette conscience et cette expérience synodales chez nos premiers Pères. Je me rends compte que cette conscience et cette expérience auxquelles l’Église, 60 ans après le Concile, semble s’éveiller, provoquent en nous un éveil de la conscience et de l’expérience de notre charisme. Dans le concret de nos réunions capitulaires ou autres, dans la collaboration 2 entre nos Ordres et dans la Famille Cistercienne, ou plus largement dans la recherche de solutions aux problèmes et aux fragilités de nos communautés, par exemple dans les Visites régulières, nous nous rendons compte qu’aucune solution ne peut donner de l’espérance si elle ne marque pas le début d’un « chemin ensemble », d’un parcours synodal, dans lequel nous trouvons unité et énergie à la suite du Christ, « le Chemin, la Vérité et la Vie » qui nous appelle à le suivre avec amour et confiance.

« Thomas lui dit : “Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ?” Jésus lui répond : “Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie” » (Jn 14, 5-6).

Nous aussi, nous nous demandons toujours : « Comment pouvons-nous connaître le chemin », le chemin que nous devons parcourir aujourd’hui, peut-être dans la nuit ou dans le brouillard, peut-être après que les routes battues depuis si longtemps, qui nous rassuraient, se soient révélées impraticables, trop raides pour nos forces, trop glissantes à cause de la boue dont tant de nos erreurs ou de nos infidélités les ont recouvertes. Tant de ponts se sont effondrés, tant de tunnels se sont remplis de débris, tant de sentiers sont devenus trop dangereux pour être empruntés. Face à tout cela, la réponse du Christ à Thomas, le disciple désorienté, résonne clairement : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ». Et il ajoute : « Personne ne va vers le Père sans passer par moi » (Jn 14,6).

Thomas, comme nous, doit comprendre qu’il ne trouvera pas de solution à sa perte d’orientation par la découverte d’un nouveau chemin praticable et sûr qui pourrait s’ouvrir devant lui par miracle, mais par une Personne présente qui dit avec certitude : « Moi, je suis le chemin ! » Tout à coup, Thomas et les autres apôtres se rendent compte qu’ils cherchaient le chemin en scrutant l’horizon, le futur, l’espace et le temps cachés par l’obscurité et le brouillard, alors qu’en fait il était juste devant eux, là avec eux, assis à la table avec eux. Ils ont saisi, mais pour l’instant sans trop le comprendre, que la route était un chemin avec le Christ, un voyage qui ne commençait pas d’abord par la construction de routes, de ponts, de tunnels, de chemins de montagne ou de pistes dans le désert, mais en s’asseyant, comme Marie de Béthanie, à la table de la communion avec Jésus et, par Lui, de la communion avec le Père, dans l’Esprit Saint.

La synodalité commence et se nourrit dans la communion et reste vraie et fructueuse, reste chrétienne si le chemin qu’elle implique demeure constamment un chemin avec le Christ et avec nos frères et sœurs dans le Christ.

Allez ! Je suis avec vous.

Je me suis rendu compte récemment que la dernière scène de l’Évangile de Matthieu décrit le début du parcours synodal de l’Église avec tous les éléments pour le vivre. « Les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : “Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.” » (Mt 28,16- 20)

Jésus envoie ses disciples en mission vers toutes les nations et jusqu’au bout du monde avec la tâche de répandre la communion trinitaire dans toute l’humanité, en baptisant tous les hommes au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Il leur assure qu’il restera avec eux, c’est-à-dire en communion avec eux, chaque jour et pour toujours. Cela crée immédiatement une caractéristique incontournable de la mission chrétienne : elle ne peut avoir lieu que dans la communion des disciples entre eux. Jésus dit en effet « Allez ! » : c’est une mission déclinée au pluriel, que nous devons toujours vivre comme un « nous » ecclésial qui transmet le grand « NOUS » des trois Personnes de la Trinité.

Même pendant sa vie terrestre, Jésus n’a jamais envoyé un disciple seul en mission, mais toujours au moins deux. Il me semble que la seule fois où il a laissé un disciple partir seul, c’est lorsqu’il a dit à Judas, après lui avoir donné la bouchée : « Ce que tu fais, faisle vite » (Jn 13,27). Les autres pensaient que Judas avait reçu de Jésus une mission à remplir, mais c’est plutôt Satan qui venait d’entrer en lui, qui l’a poussé, qui a mu ses pas, qui l’a envoyé seul trahir la mission du Christ.

Ce n’est pas seulement pour une question pratique, de soutien mutuel, que le Christ envoie ses disciples deux par deux. En effet, lorsqu’il les envoie, il leur donne le pouvoir de guérir les malades, de chasser les démons, de ressusciter les morts, de survivre aux empoisonnements, etc. Si quelqu’un a tous ces pouvoirs, même s’il est seul, il devrait être invincible. Quel besoin aurait-il d’un soutien fraternel ? En réalité, Jésus veut que la mission des disciples témoigne d’une force dans la faiblesse : « Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups » (Lc 10,3), et il ajoute ensuite qu’ils ne doivent pas prendre avec eux de l’argent, ni des réserves, ni d’objets utiles à la mission. Pourtant, il venait de dire que les ouvriers sont peu nombreux (cf. Lc 10,2). Mais au lieu de leur fournir des défenses, des armures, de leur permettre de former une petite armée pour défendre leur sécurité, il les envoie sans armes, sans protection, sans moyens, les exposant au martyre.

La substance de la mission

Tout cela met en évidence l’importance de la seule chose que Jésus permet de porter avec soi dans la mission : l’amour fraternel, l’amitié, l’attention mutuelle, bref, la communion. Les disciples n’en ont pas besoin pour être forts ou pour résoudre les difficultés du chemin, mais précisément pour évangéliser non seulement en parlant de l’événement du Christ, mais en le transmettant, en en transmettant l’expérience, et une expérience actuelle, pas seulement une expérience du passé, ou peut-être une expérience promise pour l’avenir. La communion fraternelle dans le Christ est la substance de la mission, de toute la mission de l’Église, même de la mission des monastères. La communion est la raison, la méthode et le but ; l’origine, le sens et la finalité de la mission de l’Église. Immédiatement après que Judas eut quitté le Cénacle, Jésus en a parlé aux apôtres qui restaient : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13,34-35)

La communion, c’est l’amour mutuel, s’aimer les uns les autres. C’est la flamme de l’amour que Jésus a allumé chez ses disciples, qu’il a allumé dans l’Église en nous aimant jusqu’au bout, en nous lavant les pieds, en nous parlant du Père et en restant vraiment présent parmi nous.

L’indissolubilité entre communion et mission est exprimée par deux paroles similaires du Christ qui se reflètent comme deux pans au milieu desquels se déroule tout le mystère pascal de la mort et de la résurrection du Seigneur : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. » (Jn 15, 9)

«“La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie.” Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : “Recevez l’Esprit Saint”. » (Jn 20, 21- 22)

La communion est cet amour trinitaire entre le Père et le Fils dans le don de l’Esprit qui est rayonnant par nature. La communion communique. La communion est par nature une communication. Et la mission est la communication de la communion. Sans communion, il n’y a pas de mission. La communion est la substance de la mission. La communion seule est donc le sujet de la mission. Dans le sens où, s’il n’y a pas une expérience de communion, une réalité de communion, c’est-à-dire une communauté, ne serait-ce qu’entre deux personnes, un être ensemble, un « nous », s’il n’y a pas cela, la mission deviendrait comme la lumière de ces étoiles éteintes depuis des millions d’années et qui nous parvient seulement maintenant. Nous nous tromperions sur l’existence de ces étoiles. En réalité, cette lumière n’a plus de source, elle n’a plus de substance, il n’y a plus de sujet qui la rayonne.

Mourir à soi-même pour vivre en communion

Allez… Baptisez… Enseignez… « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,19-20). Il faut que le Christ reste toujours avec nous en nous aimant comme le Père l’aime pour nourrir la communion fraternelle à étendre à tous les peuples,

J’ai l’impression que la grande crise de la mission de l’Église, à tous les niveaux, même dans nos Ordres monastiques, n’est pas tant une crise de l’engagement missionnaire, mais précisément une crise de la communion, du vécu de la communion du Christ. Et nous risquons de gaspiller la grâce de ce temps si nous ne comprenons pas ce qu’est la conversion à la communion que nous demande la synodalité pour être fructueux en tant que mission. En d’autres termes, j’ai l’impression qu’en vivant la mission de l’Église, à tous les niveaux, ce n’est pas tant la mission elle-même qui fait peur, mais la communion. Pourquoi ? Parce que pour vivre la communion, plus qu’une décision extérieure, plus qu’un engagement extérieur, il nous est demandé une conversion intérieure, il nous est demandé de vivre un processus qui nous change en profondeur. Même la mission exige certainement une décision intérieure, elle exige la charité, elle exige le sacrifice, la capacité d’annoncer, de témoigner jusqu’au martyre. Mais c’est surtout la communion qui appelle une conversion profonde de soi, un passage de nature pascale, une entrée dans la vie qui passe par une mort. Parce que la communion 5 demande un passage du « je » au « nous », un passage dans lequel le « je » doit mourir pour ressusciter.

On ne devient pas « nous » par simple addition, mais par une transformation pascale. Le « je » ne devient pas un « nous » simplement en ajoutant d’autres « je » à mon « je », comme on ajoute d’autres pièces de monnaie à celle que je possède. En effet, Jésus a choisi la parabole du grain de blé pour expliquer comment on passe du « je » au « nous » : « Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. » (Jn 12,24-25)

Jésus nous rappelle que la fécondité consiste à « ne pas rester seul », à devenir un « nous ». On n’est pas fécond si on est fort, beau, intelligent, nombreux. Nous sommes féconds si nous vivons la communion. Celui qui pense aimer sa vie en aimant son propre individualisme, son propre confort, son propre gain, son propre intérêt, sa propre gloire, celui-là perd sa vie. C’est pourquoi Jésus nous appelle littéralement à « haïr », non pas tant la vie, mais l’image fausse, égocentrique et autonome de la vie que nous portons en nous à cause du péché.

La communion fait peur car elle implique la mort de soi. Lorsque Jean écrit dans sa première lettre : « Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort » (1 Jn 3,14), en réalité il nous fait comprendre que pour que l’amour fraternel nous fasse passer de la mort à la vie, il est nécessaire de mourir à la fausse vie qui consiste à s’aimer soi-même.

Les degrés de la résurrection

Comment s’opère cette renaissance à une communion qui rayonne la présence et l’amour du Christ ?

Plus je médite la Règle de saint Benoît, plus je réalise qu’elle nous propose un processus de conversion à la communion du Christ. Toute la Règle propose et repropose des étapes pour grandir dans la vie de communion pour passer, à travers la mort de notre faux « moi » isolé, à la vie pascale du « moi » dans le « nous » ecclésial.

Il me semble alors utile, au service du Chapitre Général et de nos choix et décisions, de méditer ensemble le bref mais intense chapitre 3 de la Règle, car il décrit précisément une méthode de synodalité et de discernement dans la communion.

Il traite de la convocation des frères en conseil. Le verbe utilisé parle précisément de « convocation », et pour cette raison il rappelle le sens originel du terme « Ekklesia », tel qu’il était utilisé dans l’ancienne Grèce, qui désignait l’assemblée populaire dans laquelle les questions d’intérêt général étaient discutées et décidées, et à laquelle participaient tous les citoyens en pleine possession de leurs droits et avec le droit de parole et de vote.

L’étymologie du mot, comme vous le savez, est basée sur le verbe kaleo, appeler, inviter, convoquer, précédé de ek, c’est-à-dire : de, hors. Il donne l’idée d’une convocation par élection, d’une assemblée à laquelle on est appelé par appel personnel, par choix ou de droit, comme l’était l’assemblée des citoyens dans l’ancienne Grèce.

Les chrétiens se sont appropriés ce terme pour désigner la communauté des croyants dans le Christ, le nouveau peuple d’Israël, convoqué pour se réunir en assemblée de communion, tant liturgique que sacramentelle, et de discernement, au service des décisions sur lesquelles on s’accorde pour continuer à marcher ensemble à la suite du Christ, le grand et bon Pasteur de nos âmes.

Lorsqu’une communauté particulière, de moines ou de moniales, ou une communauté de communautés comme le sont nos Ordres, se rassemble, elle doit donc renouveler sa conscience d’être Église, d’être une assemblée de personnes appelées par Dieu à vivre la communion dans le Christ et à l’exprimer comme une mission dans le temps présent, en s’adaptant aux circonstances, en lisant les signes des temps. L’abbé, le supérieur, a la responsabilité d’être le premier à s’en souvenir et à aider les frères à exercer une véritable synodalité de communion.

Comme je le disais, cela exige une conversion, une mort à soi-même, parce que c’est surtout de cette manière que le supérieur et les frères sont appelés à passer du « je » autonome au « nous », c’est-à-dire au « je » en communion, au « je » fraternel.

Je voudrais donc souligner, au chapitre 3 de la Règle de saint Benoît, trois points fondamentaux de la manière dont cela peut se produire. Il me semble que Benoît décrit certaines dimensions fondamentales de la synodalité de communion que nous devons tous approfondir et exercer, aujourd’hui plus que jamais dans la situation dans laquelle se trouvent l’Église et nos familles religieuses. Si nous semblons manquer de vitalité, c’est peut-être précisément parce que nous n’acceptons pas de passer de la mort à la vie à travers un processus de communion fraternelle.

1. Se rencontrer

Le premier aspect qui ressort est l’importance de se rencontrer tous ensemble. « L’abbé convoquera toute la communauté » (RB 3,1). Il n’est pas acquis que nous partions de cette préoccupation. Je constate dans mon ministère que les communautés ont du mal à se rencontrer, à se rassembler, à se réunir pour partager ce qu’on pense, ce qu’on vit, ce qu’on expérimente. Et pourtant, comme je l’ai déjà dit, c’est en fait cela la caractéristique fondamentale de l’Église : être une assemblée d’appelés, de personnes appelées à être une assemblée, une « congrégation », comme saint Benoît définit ici la communauté, c’est-à-dire, littéralement, un troupeau qui est ensemble, et donc qui reconnaît un seul berger, comme le dit Jésus au chapitre 10 de Jean : « Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. » (Jn 10,14-16). Comme nous le chantons dans le Ubi caritas : « Congregavit nos in unum Christi amor ».

Cette négligence à se rencontrer n’est pas un problème d’aujourd’hui : elle existait déjà dans l’Église primitive, comme le dénonce la lettre aux Hébreux : « Soyons attentifs les uns aux autres pour nous stimuler à vivre dans l’amour et à bien agir. Ne délaissons pas nos assemblées, comme certains en ont pris l’habitude, mais encourageons-nous, d’autant plus que vous voyez s’approcher le Jour du Seigneur. » (He 10,24-25)

Nous évitons quelque chose pour deux raisons : parce que nous n’y attachons pas d’importance ou parce que nous en avons peur. J’ai de plus en plus l’impression que, même derrière l’indifférence, il y a une peur, une peur de la réalité, parce que la rencontre, la rencontre avec ses frères et sœurs est une immersion dans la réalité de l’autre qui me révèle ma propre réalité, et cela fait peur. Mais quand on y consent, quand on abandonne la résistance et on obéit à la réalité des autres, en les rencontrant vraiment, normalement la réalité de l’autre se manifeste dans sa vraie beauté, et qu’elle est bonne pour moi, une réalité « très bonne », comme le dit Dieu lui-même après avoir créé l’autre par rapport à Lui-même qu’est l’homme (cf. Gn 1,31).

Caïn a eu peur de vivre en se heurtant continuellement avec la bonté d’Abel, alors il le tue. S’il avait cherché la rencontre avec son frère, s’il lui avait parlé, s’il l’avait écouté, il aurait découvert que la compagnie d’Abel pouvait lui faire du bien, lui apprendre à mieux vivre, à avoir une relation plus profonde, plus généreuse, plus confiante avec Dieu.

Je suis toujours ému par la scène de Jacob rentrant chez lui avec femmes, enfants et nombreux biens, et apprenant que son frère Ésaü vient vers lui. Il est terrifié. Il ne sait plus quelle tactique utiliser, quelle astuce diplomatique inventer pour pallier une réalité qu’il ne peut imaginer autre que négative et hostile. Mais lorsqu’il se retrouve face à Ésaü, il se rend compte que son frère l’aime, qu’il pleure de joie de le revoir, de l’embrasser, et qu’il a oublié toutes les tromperies que la ruse de Jacob lui a fait subir en profitant de sa rudesse.

« Jacob leva les yeux. Il vit qu’Ésaü arrivait, et avec lui quatre cents hommes. Il répartit alors les enfants entre Léa, Rachel et les deux servantes. En tête, il mit les servantes et leurs enfants, puis Léa et ses enfants, et derrière, Rachel et Joseph. Quant à lui, il passa devant eux et il se prosterna sept fois, face contre terre, avant d’aborder son frère. Ésaü courut à sa rencontre, l’étreignit, se jeta à son cou, l’embrassa, et tous deux pleurèrent. » (Gen 33,1-4)

Le fait de se réunir dans l’Église, dans nos communautés, ne devrait pas être quelque chose qui se produit uniquement lorsque nous y sommes obligés. Cela devrait être une réponse aimante à une invitation pleine d’amour, comme lorsque le roi de la parabole invite aux noces de son fils (Mt 22,1ss). Comme il est difficile d’avoir le désir de se réunir en toute liberté ! Qu’elle est souvent petite notre joie de rencontrer nos frères et sœurs ! Souvent nous ne sommes pas conscients que la rencontre dans l’Église, le fait d’être ensemble dans la communauté, dans l’Ordre, n’a pas un caractère politique, fonctionnel, diplomatique, mais théologique, parce que c’est une manière essentielle de réaliser en nous et parmi nous l’image de Dieu-Trinité que nous sommes et que nous sommes appelés, invités, à devenir de plus en plus. En avoir peur, ou le rejeter par orgueil, est littéralement « diabolique », c’est l’œuvre du « diviseur » qui veut détruire en l’homme l’image de Dieu que le Christ a régénérée par sa mort et sa résurrection et par le don de l’Esprit de Pentecôte.

Les personnes ou les communautés qui acceptent de se rencontrer s’ouvrent à la surprise d’un miracle de communion que l’Esprit veut toujours réaliser au milieu de nous.

2. Écouter tout le monde

Le deuxième aspect que saint Benoît souligne au chapitre 3 de la Règle, directement lié au premier, est que nous devons tous nous écouter les uns les autres. L’abbé n’est pas le seul à devoir écouter, sinon il n’y aurait pas besoin de convoquer toute la communauté, il lui suffirait de faire le tour des moines et de demander à chacun de s’exprimer. Mais non, il est important pour chaque membre de la communauté d’écouter l’ensemble de la communauté. L’écoute ecclésiale n’est pas tant une consultation qu’un partage.

Saint Benoît insiste sur l’écoute de chaque frère, même le plus jeune, c’est-à-dire le dernier, car la conscience de ce qui est le mieux, de ce que Dieu veut de nous, est un consensus qui s’obtient en formant un collier d’anneaux qui s’insèrent les uns dans les autres, et ce n’est que lorsque le dernier anneau est joint au premier que le collier est formé, qu’il est beau et qu’il est solide.

L’écoute dont parle saint Benoît n’est pas une question de droits démocratiques : elle a une importance théologique. « Nous avons dit qu’il faut appeler en conseil tous les frères parce que souvent le Seigneur révèle au plus jeune ce qui est meilleur » (RB 3, 3). Il s’agit d’écouter Dieu, et en écoutant Dieu, nous sommes certains de savoir « ce qui est meilleur », ce qui est davantage bon, vrai et beau pour nous.

Ainsi, cette conscience de la préférence de Dieu pour le plus petit, le dernier, le moins important à nos yeux ou aux yeux du monde, devient une discipline non seulement d’écoute mais aussi de parole. Chaque frère est invité à se faire petit, à se faire « dernier », à prendre la dernière place au banquet du partage de la Parole : « Que les frères expriment donc leur avis en toute humilité et soumission, sans prétendre imposer leurs vues à tout prix » (3,4). Là aussi, il y a une prise de conscience que ce qui nous ouvre à la vérité n’est pas l’affirmation de nous-mêmes, de notre ego, mais l’affirmation du « nous », la communion. Seule une parole exprimée par un « je » qui se sacrifie au « nous » est un écho de la parole de Dieu, de la bonne volonté de Dieu qui veut le meilleur pour tous. De fait, le « je » qui se sacrifie au « nous » se dilate, devient plus grand, au point que sa parole devient la parole de Dieu, sa volonté devient la volonté de Dieu.

Cette attention à s’écouter mutuellement avec humilité fait grandir la communion plus encore que de prendre les meilleures décisions. Le problème n’est pas tant celui de prendre toujours les bonnes décisions, mais celui de faire croître le consensus, le « sentir ensemble » de la communauté, basé sur le « consensus fidei » que l’Esprit Saint nous fait percevoir lorsque nous nous rendons compte que la Parole de Dieu fait vibrer en nous et entre nous le même amour pour le Christ, le Chemin, la Vérité et la Vie. « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » (Lc 24,32). C’est l’expérience que nous sommes toujours appelés à faire ensemble, parce que le Seigneur ressuscité reste présent, il continue à nous parler, il marche avec nous.

3. L’autorité synodale : un cœur qui pense

Le troisième aspect, à mon avis, est fondamental pour vivre la responsabilité et être vraiment « autorité », c’est-à-dire capable de faire grandir la communauté dans la communion et la mission auxquelles le Christ l’appelle. Saint Benoît demande à l’abbé : « Après avoir écouté l’avis des frères, il délibérera à part soi et fera ce qu’il aura jugé le plus utile. » (RB 3,2)

« Audiens consilium fratrum tractet apud se et quod utilius iudicaverit faciat » : cette phrase mérite d’être méditée. Le supérieur est appelé à juger et à agir, c’est sa responsabilité et il ne doit pas s’en dispenser. Mais ici, saint Benoît nous aide à comprendre que le bon jugement et la bonne action d’un responsable, la sagesse du cœur et de la main, comme le dit le psaume 77 de David – « Berger au cœur intègre, sa main prudente les conduit » (Ps 77,72) – sont le fruit d’une résonance dans le cœur de ce qu’on écoute des frères et sœurs.

« Audiens consilium fratrum tractet apud se ». On croit entendre saint Luc lorsqu’il dit que « Marie retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Lc 2,19). Marie a su se mettre à l’écoute de Dieu en écoutant les paroles des simples bergers venus adorer l’Enfant. L’abbé est invité à faire de même en écoutant tous ses frères, jusqu’au dernier.

Cette méditation « apud se », cette méditation avec le cœur, on pourrait dire dans le habitare secum, de ce qu’on écoute de tous, est peut-être l’aspect le plus important, même si caché, de la synodalité de communion, et je pense qu’elle n’est pas seulement exigée du supérieur mais de tous. Si la parole partagée ne descend pas dans la méditation du cœur, elle risque de rester une simple idée, une information. Elle ne devient pas une graine qui tombe en terre et porte beaucoup de fruit, peut-être après une longue attente. Dans cette méditation intérieure et silencieuse vécue dans la prière, les paroles partagées prennent vie, deviennent fécondes, deviennent des événements, des réalités nouvelles, des processus de vie nouvelle.

Je constate souvent que ce niveau de synodalité fait défaut en moi-même et chez de nombreux supérieurs. Mais si ce « traitement auprès de soi-même » des paroles que nous échangeons fait défaut, nous restons à un niveau politique, peut-être idéologique, de la vie ecclésiale et communautaire, de la vie de notre Ordre, et alors la vie ecclésiale reste fragile et dissipée, sans véritable unité, à la merci des luttes de pouvoir.

Etty Hillesum écrit dans le camp de Westerbork, après avoir écouté ses compagnes se lamenter dans la nuit : « Je voudrais être le cœur pensant de tout un camp de concentration » (Journal, 3 octobre 1942). Oui, c’est de ça qu’il s’agit. S’écouter les uns les autres, offrir aux paroles, aux plaintes, aux conseils, aux idées et aux projets de nos frères et sœurs nos cœurs qui écoutent, qui pensent, qui méditent, comme pour offrir aux paroles le terreau dans lequel germer et porter du fruit pour le Royaume de Dieu.

L’amour tout-puissant

Je ne peux pas conclure cette modeste méditation sans penser à la dernière rencontre de sainte Scholastique avec son frère saint Benoît (S. Grégoire le Grand, Dialogues, II,33). Scholastique et Benoît tenaient un petit « synode » fraternel annuel, au cours duquel ils louaient Dieu et avaient des « conversations sacrées ». À la nuit tombée, Scholastique invite avec insistance son frère à poursuivre cet échange jusqu’au matin « pour parler un peu des joies de la vie céleste ». Benoît ne veut pas l’écouter, par stricte fidélité à la discipline monastique. Nous savons comment la prière de sainte Scholastique a provoqué un orage immédiat qui a obligé Benoît à rester avec elle. « Ils passèrent toute la nuit en veillant, se rassasiant de conversations sacrées sur la vie spirituelle ».

Lorsque Benoît reprocha à Scholastique d’avoir provoqué cette situation irrégulière, la sœur répondit par sa phrase bien connue : « Voici, je t’ai imploré, et tu n’as pas voulu m’écouter ; j’ai imploré mon Seigneur, et il m’a écoutée ».

Le grand et succinct commentaire final de saint Grégoire est le suivant : « Selon la parole de Jean, “Dieu est amour”, et par un jugement très juste, celle qui a aimé davantage a été la plus puissante. »

Cet épisode nous rappelle que le véritable accomplissement de tout processus synodal et fraternel n’est pas seulement le consensus des mots et des jugements mais celui de l’amour, le consensus de la communion dans la charité de Dieu. Souvent, nous ne parvenons pas à nous écouter réellement les uns les autres, à marcher ensemble jusqu’au bout, et encore moins à nous aimer les uns les autres. Mais Dieu répare tout, renouvelle la communion, fait poursuivre le chemin en donnant un amour tout-puissant à ceux qui le prient et l’aiment comme « leur Seigneur ».

« J’ai prié mon Seigneur et il m’a entendue ».

Le saint Curé d’Ars dit dans une de ses pensées simples mais intenses : « Notre-Seigneur prend plaisir de faire la volonté de ceux qui l’aiment ».

Dieu écoute ceux qui l’aiment, il obéit à notre amour de mendiants.

Peut-être oublions-nous trop souvent d’aimer le Christ pour qu’il puisse nous faire le don de marcher ensemble dans son amour.

Dom Mauro-Giuseppe Lepori, Abbé Général OCist


Solennités en octobre

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SAMEDI 8 OCTOBRE – Sainte Réparate – Fête

– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres

N.B. – tous les lundis jour de désert, messe lue, vêpres à 18h

Calendrier du mois : Messes-Octobre-2022