Janvier – Nativité du Seigneur
1er Sermon pour la Nativité du Seigneur – de Guerric d’Igny (Abbé cistercien vers 1080-1157)
«Un enfant nous est né.»
Enfant, et Ancien des jours. Enfant, par l’aspect du corps et par l’âge ; Ancien des jours, par l’éternité sans limite du Verbe. Et si, comme Ancien des jours, il n’est pas enfant, il est cependant toujours nouveau ; bien plus, il est moins «nouveau» qu’il n’est la nouveauté même, immuable en lui-même et renouvelant toutes choses. Chaque être vieillit dans la mesure où il s’éloigne de lui, et tous sont rajeunis dans la mesure où ils se rapprochent de lui. [ … ]
Il est doux pour l’instant, doux et savoureux de penser, de réfléchir sans cesse à l’Enfant-Dieu. Il n’est même rien de plus efficace ni de plus agissant pour guérir et adoucir ce qui peut rester d’aigreur dans nos cœurs, d’amertume dans nos paroles, de rudesse dans notre comportement. Je ne puis croire en effet que là où se trouvent la pensée et le souvenir de cette douceur, il y ait encore place pour la colère ou la tristesse. Au contraire, toute mauvaise grâce, toute amertume, toute malice s’éloignent de nous. Ainsi, tels des enfants nouveau-nés, nous louerons dignement le Seigneur enfant nouveau-né, et, dans l’accord de la conduite et des voix, sortira de la bouche des enfants la louange parfaite du Seigneur Jésus-Christ.
2013 ANNEE DE LA FOI
3ème Sermon pour la Nativité du Seigneur
Vous, mes frères, en qui l’Esprit-Saint a fait naître la foi qui agit par l’amour, protégez-la, nourrissez-la, élevez-la comme Jésus tout petit, jusqu’à ce que soit formé en vous l’Enfant qui est né pour nous. Ce n’est pas seulement en sa naissance, mais en sa vie et en sa mort qu’il nous a livré le modèle selon lequel nous devons être modelés. Rappelons-nous toujours en effet que si ce n’était pour nous, il ne serait pas né – que si ce n’était pour nous, il n’aurait pas voulu vivre -, que si ce n’était pour nous, il n’aurait pas voulu mourir : pour lui-même, il n’en avait pas besoin. C’était pour que nous aussi, nous renaissions par lui, nous vivions selon lui, nous mourrions en lui.