Août – Mois de l’Assomption
MOIS DE L’ASSOMPTION DE MARIE
REINE DU CIEL ET DE LA TERRE
Patronne principale de toutes les églises cisterciennes
Patronne de la France
A l’époque où Isaac, abbé du monastère cistercien de l’Etoile, près de Poitiers, prononça ce sermon, l’Assomption de la Vierge Marie était fêtée comme un acte de dévotion, et quelle dévotion pour les cisterciens, eux qui avaient pris pour leur « dame », la Vierge Marie ! (d’où est née l’expression de « Notre Dame » pour la désigner).
La soumission d’Isaac à l’Eglise (de même que celle de St Bernard pour l’Immaculée Conception de Marie) s’exprime dans les premières lignes de ce texte et ne peut que faire notre admiration. Il fallut huit siècles encore pour que l’Eglise proclame ce dogme, dont voici l’expression, en 1950 !
« Nous affirmons, nous déclarons, et nous définissons comme un dogme divinement révélé que l’Immaculée Mère de Dieu, toujours Vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre a été enlevée en corps et en âme à la vie céleste »
Ce dogme, qui n’était pas encore dogme, Isaac de l’Etoile nous le fait pressentir, avec une infinie délicatesse.
SERMON D’ISAAC de l’Etoile (vers 1100 – vers 1178)
« De la solennité d’aujourd’hui, l’Assomption de la Bienheureuse toujours Vierge, il est malaisé de trouver ce qu’on peut dire en termes propres. Car pour rester dans les limites qu’ont fixées les Pères et qu’il est interdit d’outrepasser, nous n’osons rien formuler de plus que ceci : aujourd’hui – soit en son corps, soit sans son corps, je ne sais, Dieu le sait -, elle a été enlevée, non dans un ravissement passager, ni seulement au troisième ciel, s’il en est plusieurs, mais à son heureuse demeure pour toujours, au suprême ciel des cieux.
Elle a été enlevée par celui qui a pris d’elle, sur terre, la chair à laquelle seule il voulait la subordonner dans les cieux. Nous croyons en effet qu’après le fruit même de ses entrailles elle occupe – ou, si elle n’est pas encore ressuscitée, elle occupera – un rang et une place tels que son âme à elle vienne aussitôt après son âme bénie à lui quant à la sagesse, et son corps à elle aussitôt après son corps à lui quant à la gloire. Elle occupe à bon droit la première place dans la génération des justes, elle qui a engendré véritablement le premier d’entre eux tous…
Dans le « tabernacle » du sein de Marie le Christ a demeuré neuf mois; dans le « tabernacle » de la foi de l’Église il demeurera « jusqu’à la fin du monde », dans la connaissance et l’amour de l’âme fidèle il demeurera « pour les siècles des siècles ».
1er Sermon pour le jour de l’Assomption