Avril – Pâques

MOIS DE PAQUES

JOIE DU CHRIST RESSUSCITEamandier-fleurs-480

ALLELUIA !   ALLELUIA !

Il est vraiment ressuscité !

Ecoutons Thomas le Cistercien dans son commentaire sur le Cantique des Cantiques

La chair du Christ a fleuri

Lors de la résurrection, Jésus se montre dans une chair florissante ; d’où cette exclamation : Ma chair a refleuri. Voici, l’hiver est passé, les fleurs sont apparues sur notre terre. Oui vraiment des fleurs : de trois d’entre elles particulièrement la chair du Christ a fleuri. Premièrement, ce fut la rose, c’est-à-dire la fleur des champs, deuxièmement le lis des vallées, troisièmement la fleur de l’amandier. La première signifie l’immunité à l’égard du péché, la deuxième la virginité de la Vierge, la troisième la joie de la résurrection. La première sort sans épine d’une terre épineuse, la deuxième sans tache d’une terre inculte, la troisième d’une pierre sans dureté. La première, en effet, sort du peuple juif, la deuxième du sein de la Vierge, la troisième du sépulcre. La première est issue du rameau d’Aaron, la deuxième de la racine de Jessé, la troisième de l’amandier qui a fleuri et par lequel l’homme reviendra à sa demeure d’éternité. La première est la fleur des champs, c’est-à-dire la rose qui naît de l’épine sans connaître l’aiguillon, car le Christ est né des pécheurs, lui qui n’a pas connu le péché. La deuxième fleur est celle qui s’avance et naît de la souche verdoyante du lis, car c’est la Vierge qui a enfanté le Christ vierge, et cela sans dommage pour sa propre virginité. La troisième fleur est celle de l’amandier, lequel fleurit avant tous les autres arbres, car le Christ est ressuscité, prémices de ceux qui se sont endormis et premier-né d’entre les morts.

Vous donc qui cherchez à être purs à l’égard des péchés, fructifiez comme la rose plantée près des cours d’eau. Vous qui vous exercez à la virginité, répandez le parfum suave des lis. Vous qui aspirez à la résurrection, regardez l’amandier, par qui l’homme retourne à sa demeure d’éternité. Cet amandier a produit feuille, fleur et fruit : la feuille, qui est la parole de l’enseignement ; la fleur, qui est la joie de la résurrection ; le fruit, qui est la confession du Père. La première dans la prédication, la deuxième dans la résurrection, la troisième dans l’ascension. Par la première, nous avons bénéficié de la connaissance de la vérité ; par la deuxième, nous recevons la robe de joie ; par la troisième, nous entrons dans la lumière de la divinité.

Commentaire sur le Cantique des Cantiques I 57-58
 

Qui est Thomas le Cistercien

Thomas le Cistercien, certainement Thomas de Perseigne, moine au XIIème siècle dans cette abbaye fondée en 1145. Il est connu pour son fantastique commentaire en dix livres du Cantique des Cantiques, composé entre 1165 et 1189. Il est mort vers 1190 ou 1200.

Il était sans doute un passionné de l’Ecriture et sa pensée et sa vie en étaient pleinement nourries. Thomas aborde, avec une rigueur impressionnante, un thème théologique ou spirituel qu’il va développer par étapes, s’appuyant constamment sur l’Ecriture et suivant généralement des degrés qui mènent de la terre (avec nos sens) au ciel, de la méditation à la contemplation, du Christ homme au Christ ressuscité, chemin de notre salut.

Le raisonnement de l’auteur est systématique et pourtant non dénué d’imagination. Portes qui s’ouvrent les unes après les autres, nous surprennent, voire nous amusent et éclairent peu à peu notre horizon. On se prend au jeu de cette lecture qui nous entraîne toujours plus loin. Thomas, homme d’expérience, reste très prudent et revient toujours à une foi à l’œuvre.