Février – Vivre simplement
Mois de février
« Vivre simplement – Le rapport aux biens »
Ecoutons Saint Bernard
Sermons divers, lettre, sermon pour l’Avent
Les désirs de ce monde, ce sont la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie (1 Jn 2.16), qui entraînent l’homme en l’attirant vers l’amour de ce monde.
S’il renonce à tout cela, l’homme vit dans la maîtrise de soi en mettant un frein à la convoitise de la chair, à celle des yeux et à l’orgueil de la vie. Or, une fois qu’il s’est engagé dans cette sobre réserve, il oppose à une double ivresse une double sobriété. II y a d’une part une ivresse extérieure, qui consiste à se répandre dans les plaisirs; il y a d’autre part une ivresse intérieure, dans laquelle on se laisse envahir par la vaine curiosité. Au contraire, la sobriété extérieure consiste à mettre un frein aux plaisirs, et la sobriété intérieure est une manière de couper court aux vaines curiosités.
Voilà comment l’homme vit avec sobriété dans son rapport avec lui-même; et avec justice dans son rapport avec son prochain, s’il lui attribue ce qui lui revient de droit. La justice, en effet, consiste en ces deux réalités: se garder de nuire et faire le bien. S’abstenir du mal est le commencement de la justice, et faire le bien en est l’achèvement.
Sermons divers 54
Les raisons qui font d’un homme un saint sont au nombre de trois: la sobriété de l’existence, la justice de l’action, la ferveur de l’esprit. Nous mènerons une existence sobre si nous vivons avec maîtrise de soi, disponibilité aux autres et obéissance, autrement dit dans la chasteté, la charité, l’humilité. De fait, c’est par la maîtrise qu’on acquiert la chasteté, par la disponibilité qu’on accède à la charité, par l’obéissance qu’on parvient à l’humilité.
Les biens temporels sont licites si on ne les aime pas et illicites si on les aime. D’ailleurs qu’on les aime ou non, ils ne valent pas grand-chose puisque, par leur fatale douceur, ils finissent par pervertir le cœur de qui les possède.
Lettre 462,7
Or nous voyons que certains pauvres, s’ils vivaient une authentique pauvreté, ne se montreraient pas tellement peureux et tristes, puisqu’ils seraient des rois: les rois du ciel. Il s’agit de ceux qui veulent bien être pauvres, mais à la condition de ne manquer de rien; ils aiment la pauvreté dans la mesure où elle ne leur fait supporter aucun besoin.
Sermon pour l’Avent 4,5
Texte intégral :
– Sermon divers 54
– Sermon pour l’Avent 4, 5