Décembre – Avent et Noël
O mystère ineffable, Dieu se fait l’un de nous !
Mystère de l’INCARNATION : Nous croyons en « JESUS CHRIST
fils unique de Dieu, conçu du St Esprit et né de la VIERGE MARIE »
St Bernard de Clairvaux sur la Nativité de Jésus
Une clameur de joie a retenti sur notre terre, un cri d’allégresse et de salut a résonné dans les tentes des pécheurs. Une bonne parole s’est fait entendre, parole de consolation, parole pleine de douceur, digne de l’accueil universel. Montagnes, tressaillez de jubilation, éclatez•en louanges ; arbres des forêts, applaudissez à l’approche du Seigneur, car voici qu’il vient. Cieux, écoutez ; terre, prête l’oreille ; que la création tout entière soit dans la stupeur et chante la gloire de son Créateur !
Mais, toi surtout, ô homme, écoute : « Jésus-Christ, Fils de Dieu, naît à Bethléem de Juda. ». Quel homme, eut-il un cœur de pierre, ne sentira son âme se fondre, se liquéfier à cette parole ? Quoi de plus doux à nous annoncer, quoi de plus délicieux à proposer à notre considération ? Le monde a-t-il jamais ouï, a-t-il jamais reçu rien de semblable ? « Jésus-Christ, Fils de Dieu, naît à Bethléem de Juda. » 0 parole brève annonçant le Verbe anéanti, mais parole pleine de suavité !
Celui qui fait les délices et la gloire des anges, s’est fait lui-même le salut et la consolation des misérables. Grand et sublime dans la sainte cité, il comble de bonheur les citoyens du ciel ; petit et humble dans la vallée d’exil, il donne la joie aux exilés. Petit, il se donne aux petits ; grand, il se donnera aux grands ; ceux-là que, petit, il justifie maintenant, grand et glorieux, il les grandira et les glorifiera dans la suite. 1
Mes bien-aimés, voulez-vous savoir combien grand était Celui que le Père a rendu si petit ? « C’est moi, dit le Verbe, qui remplis le ciel et la terre » (Jer. 23, 24) ; et aujourd’hui il est fait chair, il est couché dans une crèche étroite. « D’un siècle jusqu’à un autre siècle, vous êtes Dieu », s’écrie le psalmiste (Ps. 89, 2) ; et le voilà l’enfant d’un jour ! Pourquoi cela, mes frères ? Quelle nécessité oblige le Dieu de majesté à se rapetisser, à s’humilier, à s’anéantir de la sorte ? 2 – Il se montre à nous petit enfant, afin de nous donner un exemple, aussi attrayant qu’efficace, d’un abaissement nécessaire. Tournez-vous vers ce petit Enfant, mon frère, afin de savoir devenir petit enfant vous-même. Ecoutez-le, vous enseignant la forme de la conversion : « Apprenez de moi, dit-il, que je suis doux et humble de cœur.» (Matth. 11, 29)
Double abaissement : la douceur et l’humilité ; la douceur nous rend petits au dehors, l’humilité nous rend petits au dedans de nous-mêmes. 3 Frères, je vous en prie donc, je vous en conjure instamment, ne souffrez pas qu’un tel modèle soit en vain placé sous vos yeux ; sachez vous y conformer. « Renouvelez-vous jusqu’au plus intime de votre âme. » Appliquez-vous à l’humilité, fondement et gardienne de toutes les vertus ; recherchez-la sans trêve : elle seule peut sauver vos âmes. L’humilité nous réconcilie avec Dieu, elle nous rend soumis à Dieu, elle plaît à Dieu en nous. 4 Il serait d’une intolérable impudence que, là où la Majesté s’anéantit, le vermisseau voulut encore s’enfler et paraître.
1- 4e Sermon pour la vigile de Noël.
2- 1er Sermon pour le jour de Noël.
3- 2e Sermon pour la Conversion de Saint Paul.
4- 4e Sermon pour le jour de Noël.