En route après la Pentecôte

◊◊◊ PENTECÔTE ◊◊◊

LE FEU DE L’AMOUR EST DESCENDU SUR LES APÔTRES
et par eux, Il s’est répandu dans le monde entier.

TEMPS DE PENTECÔTE

TEMPS DE L’EGLISE

QUE CE FEU NOUS EMBRASE CHAQUE JOUR, nous petits tisons,

et déclenche sur notre monde,
un INCENDIE d’AMOUR !!!

Continuons notre route avec saint Aelred de Rievaulx (Abbé cistercien  +1167)
 

Sermon sur la septuple voix du Saint-Esprit à la Pentecôte

La solennité de ce jour nous enthousiasme, non seulement parce que nous reconnaissons son importance, mais aussi parce que nous savourons sa douceur. Ce qu’elle met surtout en valeur, c’est l’amour. Or il n’y a pas dans le langage des hommes une parole plus douce à entendre, un sentiment plus délicieux à cultiver. Cet amour n’est rien d’autre que la bonté de Dieu, sa bienveillance, son amour. Ou plutôt, c’est Dieu qui est en personne la bonté, la bienveillance, l’amour. Et cette bonté de Dieu s’identifie à son Esprit, lequel est lui-même Dieu

Et selon le dessein de Dieu, au commencement, l’Esprit de Dieu a rempli l’univers, déployant sa vigueur d’un bout du monde à l’autre et gouvernant toute chose avec douceur (Sg 8,1). Mais, en ce qui concerne son oeuvre de sanctification, c’est à partir de ce jour de Pentecôte et par la suite que l’Esprit du Seigneur a rempli l’univers. Car c’est aujourd’hui que cet Esprit de douceur est envoyé par le Père et le Fils pour sanctifier toute créature selon un plan nouveau, une manière nouvelle, une manifestation nouvelle de sa puissance et de sa vertu. Certes, auparavant l’Esprit n’avait pas été donné, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié (Jn 7,39).

Mais aujourd’hui, venant du séjour céleste, l’Esprit s’est donné aux âmes des mortels avec toute sa richesse, toute sa fécondité. Ainsi cette rosée divine s’étendrait sur toute l’étendue de la terre, dans la diversité de ses dons spirituels. Et il est juste que la plénitude de ses richesses ait ruisselé pour nous du haut du ciel, puisque peu de jours auparavant, par la générosité de notre terre, le ciel avait reçu ce fruit d’une merveilleuse douceur. Car notre terre a-t-elle jamais produit rien de plus doux, de plus agréable, de plus délicieux, de plus saint?
Oui, la vérité a germé de la terre (Ps 84,12).Il y a quelques jours, nous avons envoyé en avant-coureur ce que le ciel possédait de plus doux, afin que nous le possédions à notre tour. L’humanité du Christ, c’est toute la grâce de la terre; l’Esprit du Christ, c’est toute la douceur du ciel. Il s’est donc produit une sorte d’échange très salutaire: l’humanité du Christ est montée de la terre au ciel; aujourd’hui, du ciel est descendu vers nous l’Esprit du Christ. Puisque l’Esprit du Christ remplit l’univers, lui qui tient ensemble tous les êtres, il entend toutes les voix (Sg 1,7). C’est partout que l’Esprit Saint agit, c’est partout que l’Esprit prend la parole. Sans doute, avant l’Ascension, l’Esprit du Seigneur fut donné aux disciples, lorsque le Seigneur leur dit: Recevez le Saint-Esprit. Tous ceux à qui vous remettrez leurs péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus (Jn 20,23).

Mais en aucune façon, avant la Pentecôte, on n’entendit la voix de l’Esprit Saint, on ne vit briller sa puissance. Et sa connaissance ne parvint pas aux disciples du Christ, qui n’avaient pas été confirmés en courage, puisque la peur les obligeait encore à se cacher dans une salle fermée à clé.
Mais à partir de ce jour, la voix du Seigneur domine les eaux, le Dieu de la gloire déchaîne le tonnerre, la voix du Seigneur brise les cèdres, elle taille des lames de feu, elle épouvante le désert de Cadès, elle ravage les forêts, et tous s’écrient: Gloire! (cf. ps 28,3-9)