Saint Benoît – 11 juillet



 

JUILLET TEMPS DES VACANCES

ET ….. TEMPS DE SAINT BENOIT

« MAITRE SPIRITUEL ET PATRON DE L’EUROPE » –  FETE LE 11 JUILLET

Mais, qui est donc ce personnage ?

Un moine italien, (480env.-547) qui vécut d’abord dans une grotte, puis devint fondateur de communautés, d’abord à Subiaco, puis au MONTE CASSINO, au sud de Rome.Pour ces monastères, il écrivit une Règle de vie s’inspirant de celles qui existaient, en y imprimant son génie personnel fait de sagesse humaine et divine, en un mot de sainteté.

Ce fut la naissance d’une multitude de fondations, tant étaient grands l’équilibre et la sagesse de cette règle de vie . Peu à peu, l’Europe fut couverte de ces lieux de paix, et de culture, sous toutes ses formes. Les racines chrétiennes de l’Europe sont là, reconnues par l’Eglise, qui fête St Benoît comme l’un des Patrons de l’Europe.

Et que dire aujourd’hui ? Cette Règle de vie, adoptée par les premiers cisterciens, perdure depuis plus de 15 siècles et s’étend sur toute l’étendue de la terre !!!

En Asie, en Afrique, en Amérique du nord et du sud etc… On compte par ex. au Viet-Nam, 800 cisterciens et cisterciennes, plus des bénédictins et bénédictines.

Le Bienheureux J.Paul II nous dit l’impact de la REGLE DE St BENOÎT sur notre vie spirituelle de moines ou de laïcs.

  

La prière (des moines) selon St Benoît

Bx Jean-Paul II*

Un amour vrai et absolu pour le Christ se manifeste dans toute sa signification par la prière

Le fondement de la prière selon saint Benoît consiste à écouter la Parole; en effet, le Verbe incarné parle, ici, aujourd’hui, à chaque homme, dans une situation qui ne se retrouvera plus; Il le fait par les Ecritures et la médiation du ministère de l’Eglise :

Dans cette obéissance de la foi, la Parole de Dieu est reçue avec humilité et joie ; c’est la source à laquelle on puise une éternelle nouveauté que le temps n’atténue pas mais rend plutôt, de jour en jour, plus vive et plus attrayante.

Et cette Parole devient une source inépuisable de prière parce que « Dieu lui-même parle à l’âme en lui suggérant la réponse que son cœur attend. Cette prière se répartit aux différents moments du jour, comme une rivière souterraine qui nourrit le travail quotidien » 1

Par une méditation tranquille et savoureuse qui est une véritable rumination spirituelle la Parole de Dieu fait briller dans les âmes vouées à la prière ces vifs rayons de lumière qui illuminent le cours de la journée. C’est cette « prière du cœur », cette « prière brève et pure »2 par laquelle nous répondons aux divins appels, en même temps que nous entraînons le Seigneur à nous accorder le don indéfectible de sa miséricorde.

Le chrétien, en écoutant la parole de Dieu, est amené à comprendre le cours des multiples et divers événements et des temps, ce cours dont la Providence du Seigneur a fixé le déroulement dans la famille humaine ; en sorte qu’est offert à l’âme du croyant comme un large spectacle de l’économie du salut. Il en résulte aussi que les merveilles de Dieu sont saisies dans la foi par des yeux ouverts et des oreilles attentives3.

La Parole de Dieu, pendant ce pèlerinage terrestre, a pour effet de faire que toute la vie est comprise comme ouverte au regard de Dieu et que dans la prière adressée au Père se font entendre les voix de ceux à qui la voix manque : les joies et les angoisses les réussites et les déceptions, les attentes de l’événement favorable retentissent d’une certaine manière dans la prière.

Saint Benoît est surtout conduit par cette parole de Dieu à la sainte Liturgie. Son effort ne va pas consister seulement à faire de la communauté une assemblée célébrant ardemment les mystères divins et qui proclame unanimement l’expérience commune puisée dans l’Esprit, mais il lui tient davantage à cœur qu’à la Parole de Dieu proclamée et chantée réponde le sentiment intime de l’âme : « Que notre esprit soit en accord avec notre voix »4. Les Saintes Ecritures, connues et goûtées de cette manière vivante, sont lues avec empressement si, en même temps, on se consacre intensément à la prière.

Sous l’impulsion de l’amour, l’âme se recueille souvent devant Dieu ; rien n’est préféré à l’œuvre de Dieu 5; la prière faite dans la Liturgie passe dans la vie et la vie elle-même devient une prière. La prière, une fois la Liturgie accomplie, se propage comme par des cercles de plus en plus grands et se prolonge, l’âme se tenant silencieuse et recueillie, en sorte qu’ensuite chacun peut prier isolément et que l’habitude de la prière pénètre les actions et les moments de la journée.

Saint Benoît, le passionné de la Parole de Dieu, lisait cela non seulement dans les Saints Livres mais encore dans ce que l’on peut appeler le grand livre de la nature. L’homme, contemplant la beauté de la création, est ému au plus profond de son âme et il se sent ramené à celui qui est sa source et son origine ; en même temps il est conduit à se comporter quasi-respectueusement vis-à-vis de cette même nature dont il met en lumière le charme, tout en respectant sa vérité.

« Là où le silence se répand, la prière parle »6 ; dans la solitude, en effet, la prière s’accroît grâce à une certaine plénitude de la personne. Ce que l’on peut appliquer à cette vallée inculte de l’Aniene où saint Benoît a vécu seul avec Dieu seul, peut aussi s’appliquer à la ville, riche de moyens techniques mais aliénatrice des âmes où l’homme de notre époque est souvent isolé et abandonné à lui-même.

Mais il est nécessaire que l’âme s’éduque dans un certain désert pour qu’elle puisse mener vraiment une vie spirituelle. Car ce désert purifie son coeur et il retrouve l’usage de la prière quotidienne qui s’élève vers Dieu des profondeurs de l’âme.

*Choix de passages de la Lettre Apostolique « Sanctorum altrix» pour le XVe centenaire de la naissance de saint Benoît, à tous les moines qui suivent sa Règle.
1. Paul VI, Allocution aux Abbesses bénédictines, 29 septembre 1976.
2. Règle de saint Benoît, 20, 4.
3. Règle de saint Benoît, Prologue 9.
4. Règle de saint Benoît, 19, 7.
5. Règle de saint Benoît 4,55 ; 4, 56 ; 43, 3.
6. PAUL VI. Allocution aux moines bénédictins, 8 septembre 1971.