Mai – Ascension du Seigneur

 

MOIS DE MAI

Ascension-Bargello-350

Ascension – Musée National du Bargello – Benedetto Buglioni – 1510

TEMPS DE PÂQUES

MOIS DE L’ESPÉRANCE

MOIS DE L’ASCENSION

Avec Saint Bernard, entrons dans la joie, car un jour, elle sera éternelle !

Les premiers cisterciens avaient une grande dévotion pour cette fête de l’Ascension,  avec les Apôtres, leur désir était tendu vers le ciel.

2ème sermon pour l’Ascension du Seigneur
Comment le Seigneur monte au ciel afin d’accomplir toutes choses

Mes frères, cette solennité est glorieuse et joyeuse en même temps, car elle apporte à Jésus-Christ un honneur singulier, à nous un sujet spécial de réjouissance. Elle est le complément et le couronnement des autres solennités, puisqu’elle est l’heureux terme du pèlerinage du Fils de Dieu. Oui, Celui qui est descendu est Celui-là même qui est monté au plus haut des cieux, « afin qu’il remplît toutes choses »  (Ephes. IV, 10).

Après s’être montré le Maître de tout ce que renferment la terre, la mer et l’enfer, il ne lui restait plus qu’à prouver qu’il est aussi le Maître des cieux. La terre a connu son Seigneur, puisqu’à ce cri puissant : « Lazare, sors », (Joan. XI, 43), elle rendit le mort. La mer le reconnut également, puisqu’elle se solidifia sous ses pieds, à cette heure où ses apôtres le prirent pour un fantôme. Et l’enfer rendit un semblable témoignage, quand le Seigneur en brisa les portes d’airain, en rompit les verrous de fer, et garrota cet insatiable homicide qu’on nomme le diable ou Satan. Et maintenant, Seigneur Jésus, pour parfaire l’intégrité de notre foi, il vous reste à vous élever, sous les yeux de vos disciples, par-delà tous les cieux. Alors il sera évident que vous êtes le Maître et Seigneur de toutes choses, parce que vous aurez tout accompli en toutes choses ; et désormais il vous sera dû qu’à votre nom tout genou fléchisse au ciel, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue confesse que vous êtes dans la gloire et à la droite du Père.

Toutefois, je vous le demande, mes frères, quelle douleur et quelle crainte envahirent le cœur des apôtres, quand ils virent leur Maitre Jésus leur être enlevé et s’élever dans les airs, montant dans toute la plénitude de sa puissance ? Alors s’accomplit cette parole : « Où je suis, vous ne pouvez venir. (Joan. VII, 34). En quelque lieu du monde qu’il fût allé, ils l’eussent tous suivi, ils se seraient même jetés à la mer, comme Pierre le fit un jour; mais au ciel, ils ne pouvaient le suivre. Leur douleur était extrême : ils voyaient se dérober à leurs regards ce Maître pour lequel ils avaient tout quitté; fils de l’Époux, pouvaient-ils ne point pleurer l’absence de l’Époux ? De plus ils craignaient : les voilà orphelins au milieu des Juifs, sans avoir encore été confirmés par la vertu d’en haut. Pour Jésus, en s’élevant dans les airs, il les bénissait. Ah ! sans doute les entrailles de sa miséricorde infinie étaient émues en se séparant de ses disciples attristés, de la pauvre petite troupe des siens; mais il allait leur préparer une place, et il leur était expédient qu’il les privât de sa présence sensible.

Extraits du 2ème sermon pour le jour de l’Ascension – Saint Bernard (1-3)
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