Septembre – Allez à l’essentiel

 MOIS DE SEPTEMBRE

Compostelle-380

« Dans le silence et la solitude, on n’entend plus que l’essentiel »               (chemin de Compostelle – entrée sur l’Aubrac )

ALLEZ A L’ESSENTIEL

En ce mois de rentrée, saint Bernard nous invite à faire le point sur la manière dont nous utilisons notre temps et à nous concentrer sur L’ESSENTIEL

 Extraits des « Petits sermons » XVII, VI et LXIV de Saint Bernard

Quelle vérité, frères, dans ce proverbe : Abondance de paroles ne va pas sans péché (Pr 10,19). Sans même parler du reste, si toute parole qui n’a pas de cause raisonnable est vaine, comment pourrons-nous justifier celle qui va contre la raison ? Aucun d’entre vous, frères, ne doit minimiser l’importance du temps qu’il perd en vains propos, car c’est maintenant le temps favorable et le jour du salut (2 O 6, 2).

La parole s’envole sans qu’on puisse la rappeler, le temps s’envole sans qu’on puisse le rattraper, et l’insensé ne sait pas ce qu’il perd. On aime à bavarder, dit-on, pour passer une heure. À cette heure qu’on fait passer, à ce temps qu’on tue, à cette heure qu’on fait passer : alors que dans sa bonté le Créateur te l’accorde pour faire pénitence, pour obtenir le pardon, pour acquérir la grâce, pour te préparer la récompense de la gloire.

« Pour faire passer le temps », dis-tu, alors que tu aurais dû utiliser ce temps pour te concilier la bonté de Dieu, pour courir vers la communion des anges, pour soupirer vers l’héritage perdu, pour aspirer au bonheur promis, pour réveiller ta volonté affaissée, pour pleurer l’iniquité dont tu es coupable.

                                               Sermons divers 17,3

Gardons-nous donc des pensées inutiles pour que notre âme conserve un beau visage. Nous oublierons ainsi ce qui est en arrière (Ph 3, 13), c’est-à-dire notre peuple et la maison de notre père; alors le Roi désirera notre beauté (Ps 44, 11 s). Sortons de notre pays (Gn 12, 1) pour échapper à l’emprise des pensées tournées vers les convoitises charnelles. Quittons aussi notre parenté (Gn 12, 1), c’est-à-dire nos pensées de vaine curiosité, car celle-ci, du fait même qu’elle a son siège dans les sens du corps, est apparentée, elle aussi, au plaisir charnel. Quittons enfin la maison de notre père (Gn 12, 1) pour fuir les pensées d’orgueil et de vanité.

Mais s’il nous arrive, par insouciance et négligence, de laisser une pensée inutile pénétrer jusque dans l’affectivité de notre cœur, sachons alors qu’il ne s’agit plus seulement d’une tache, mais d’une plaie. En toute hâte recourons à l’aide de l’Esprit Saint, qui vient au secours de notre faiblesse (Rm 8, 26), et crions-lui ce mot du psaume: Pitié pour moi, Seigneur; guéris mon âme, car j’ai péché contre toi ! (Ps 40, 5).

Humaines, en effet, sont ces tentations (1 Co 10, 13), et l’on ne saurait s’en garder tout à fait, tant que l’on chemine loin Seigneur (2 Co 5, 6) dans ce corps de mort (Rm 7, 24). Personne pourtant ne doit les prendre à la légère ni se faire illusion à leur sujet: même si elles ne sont pas mortelles, elles sont assurément dangereuses.

                                               Sermons divers 6,2

Trois réalités donnent du prix à la mort des saints : leur tranquillité face au souci, leur joie face à la nouveauté, leur assurance face: l’éternité.

                                               Sermons divers 64,2

 

Saint Bernard – Sermons divers ou « Petits semons » (extraits) 17, 3 ; 6, 2 ; 64, 2
Texte intégral : Sermon 17  –  Sermon 6   –  Sermon 64