Décembre – Noël

MOIS DE DECEMBRE

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Nativité – Lorenzo Monaco (Piero di Giovanni) – 1409 – Metropolitan Museum of Art – New York

MOIS DE L’AVENT

CHEMINEMENT VERS NOEL

DIEU SE FAIT HOMME

Accueillons le Christ dans notre cœur, ainsi que nous le demande Saint Bernard dans ses sermons du temps de Noël.

Le Christ habite en nos coeurs par la foi

« Vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche. » Et peu après l’évangéliste ajoute : « Ils vinrent en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la crèche. »

Si l’humilité est annoncée du ciel, c’est parce qu’elle constitue précisément la vertu qu’il faut présenter à la majesté de Dieu. On ne pouvait cependant pas la trouver toute seule, car toujours la grâce est donnée aux humbles. « Ils trouvèrent donc Marie, Joseph, et le nouveau-né couché dans la crèche. » De même, en effet, que la petite enfance du Sauveur manifeste l’humilité, de même la chasteté est mise en valeur par la Vierge, et la justice par Joseph, que l’Évangile, non sans raison, qualifie d’homme juste en faisant son éloge.

Sermon pour le Jour de Noël –  4

Mais revenons maintenant jusqu’à Bethléem, et voyons ce Verbe, cette Parole que le Seigneur a réalisée et qu’il nous a fait connaître. C’est la maison du pain, nous l’avons dit. II est bon pour nous d’être là. Car là où est venu le Verbe du Seigneur, le pain ne manque pas pour affermir le cœur ; c’est ce que dit le prophète : « Fortifie-moi dans tes paroles. » Effectivement, c’est dans la Parole qui procède de la bouche de Dieu que l’homme vit. Il vit dans le Christ, et le Christ vit en lui. Oui, voilà le lieu, où lui, Jésus, se lève, et où il apparaît. II n’aime absolument pas le cœur qui chancelle et vacille, mais le cœur stable et affermi.

Si quelqu’un murmure, hésite, et doute, s’il songe à abandonner son vœu, à laisser tomber son engagement, non, il n’est pas Bethléem, il n’est pas la maison du pain.

Ce n’est donc pas dans un cœur de ce genre que le Christ naît, ce cœur où manque la force de la foi, autrement dit le pain de vie. L’Écriture en témoigne, « le juste vit de la foi », ce qui signifie que la véritable vie de l’âme, qui est le Christ, n’habite pour le moment dans nos cœurs que par la foi.

Oui, dans un cœur aussi instable, comment Jésus pourrait-il naître Pour ce cœur-là, comment le salut se lèverait-il ? Effectivement, on ne trouve pas le Christ dans un tel homme. Or cela provient avant tout du fait que son cœur même s’est desséché, parce qu’il a oublié de manger son pain. Et un tel homme, pour sa part, reste encore bien davantage étranger au Fils de Dieu, car l’Esprit du Christ ne repose que sur celui qui est paisible et humble, et qui tremble à ses paroles. II ne saurait y avoir d’accord entre l’éternité et une instabilité continuelle, ni entre Celui qui est et l’homme incapable de jamais demeurer dans une même détermination.

Pourtant, si fermes soyons-nous, si forts dans la foi, si préparés, et quelle que soit notre abondance de pain grâce à Celui qui nous le dispense et à qui, chaque jour dans la prière, nous disons : « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien » — nous n’avons pas moins besoin d’ajouter aussitôt : « Remets-nous nos dettes. »  Car, « si nous disons que nous n’avons pas de péchés, nous nous trompons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous. »

Sermon pour la Vigile de Noël – 6

Saint Bernard – Sermons du temps de Noël – Extraits 4, 2 ; 6, 10
Texte intégral – Sermon 4Sermon 6