Août – La source des jardins

AOUT

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Vers MARIE

Source des Jardins

Ecoutons Saint Amédée de Lausanne – Homélie pour l’Assomption

La source des Jardins

Considère comme il était normal qu’avant même que sa grandeur ait été élevée jusqu’aux cieux, le nom admirable de Marie ait resplendi sur toute la terre, et que sa renommée très illustre se soit répandue en tous lieux. Il convenait en effet que pour l’honneur même de son Fils, la Vierge, mère du Seigneur, régnât d’abord sur la terre, et pût enfin recevoir ainsi la gloire dans les cieux ; il convenait qu’elle fût comblée ici-bas pour pénétrer là-haut dans une sainte plénitude : comme elle avait été transportée de vertu en vertu, elle le serait aussi de clarté en clarté par l’Esprit du Seigneur.

Présente dans la chair, elle goûtait donc par avance les prémices du royaume à venir, tantôt s’élevant vers Dieu dans un élan impossible à dire, tantôt descendant aussi vers le prochain en une indicible charité. Là, elle était entourée par les hommages des anges ; ici elle était vénérée par les hommes qui la servent. Gabriel, l’annonceur des noces, l’assistait parmi les anges ; et Jean, heureux de s’être vu confier auprès de la croix, à lui vierge, la Vierge mère, la servait parmi les apôtres. Tous se réjouissaient de voir, les uns leur reine, les autres leur suzeraine, et ils s’empressaient dans un affectueux dévouement.

Pour elle, établie dans la forteresse la plus élevée des vertus et débordant de l’océan des dons divins, elle épanchait sur le peuple croyant et altéré, dans un ruissellement surabondant, l’abîme des grâces par lequel elle surpassait toutes les créatures. Elle apportait en effet la santé aux corps, et aux âmes la guérison, elle qui avait le pouvoir de réveiller de la mort le corps et l’âme. Qui s’est jamais éloigné d’elle malade ou triste, ou sans avoir été instruit des mystères célestes ? Qui donc est retourné chez lui sans être pleinement heureux, après avoir demandé à la mère du Seigneur ce qu’il désirait ?

La présence de Marie offre l’agréable saison de printemps, et pour celui qui, plein d’amour, se tournerait vers elle, ce serait le Paradis. « Tes parfums, dit l’Epouse, sont un jardin de grenadiers et d’arbres fruitiers, des cyprès et des nards ». Le paradis de la glorieuse Vierge porte des grenadiers avec toute la variété de leurs fruits, des pommiers par la perfection des œuvres. I1 y a aussi des cyprès et des nards. Débordante de ces biens si grands, l’épouse, mère de l’unique Époux, douce et très aimée en ses délices, est comme la source des jardins spirituels et le puits des eaux vives et vivifiantes qui jaillissent en torrent du Liban divin. Aussi fait-elle couler, depuis le mont Sion jusqu’à toutes les nations qui l’entourent ou sont répandues au loin, des fleuves de paix et des ruisseaux de grâces débordant du ciel.

Homélie 7 pour l’Assomption ; P.L. 188, col. 1338.

Qui est Amédée de Lausanne

Amédée entre à Clairvaux en 1125, sous la direction de Saint Bernard, après avoir passé quelque temps à Cluny. En 1139, il est nommé Abbé d’Hautecombe. Mais dès 1144, il doit renoncer à cette fonction, car il est nommé Evêque de Lausanne. Il se préoccupe alors d’étendre le rayonnement de son Ordre qui possède trois monastères dans son diocèse, dont Hauterive. Il eut des missions particulières qui le firent participer à la politique européenne de l’époque. Il meurt le 27 août 1159.

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