Octobre – Vivre de Dieu
OCTOBRE
Vivre de Dieu,
Avancer dans les ténèbres,
A la lumière du discernement…
Ecoutons Baudouin de Ford dans son sermon 18
Vivre de Dieu
Toute notre vie doit s’organiser en fonction des commandements de Dieu, et toute notre activité s’orienter vers cette fin : les promesses de Dieu. Non, il ne nous est pas licite de faire autre chose que ce que Dieu a prescrit, ou permet, ou conseille. Et il ne convient pas d’espérer autre chose que ce qu’il promet. De fait notre justice se modèle d’après les signes qu’il nous donne par ses commandements et ses conseils, et notre espérance se fonde sur la vérité de ses promesses.
La droiture de la réflexion à propos de ce qui est à faire se laisse guider par la volonté de Dieu. Et l’intention est humblement fervente à condition de se diriger avec simplicité vers lui…
Voilà bien le vrai discernement, conjonction de la pensée droite et de l’humble intention. Ne t’étonne pas que je qualifie le discernement de conjonction, puisque son étymologie suppose une division. Car cette conjonction-là n’est pas sans division : unir ces deux réalités – pensée et intention – c’est séparer la lumière des ténèbres. Effectivement, l’erreur et la fausseté sont ténèbres ; la justice et l’humble ferveur sont lumière dans le Seigneur. …
Le mal est donc à rejeter à cause de Dieu, et le bien n’est à accomplir qu’en vue de Dieu. Une intention de vanité corrompt un acte d’humble ferveur, et celle-ci n’excuse pas un acte d’iniquité.
Il s’agit donc de tout faire à la lumière du discernement, en Dieu aussi bien que devant lui, car il n’est pas de créature qui demeure invisible à son regard, qu’elle soit matérielle, psychique ou spirituelle. Non, il n’est rien qui demeure caché de ce qui Dieu a fait en raison de l’homme et en lui, et rien de ce qui, dans l’homme ou par l’homme, s’est fait contre Dieu.
Combien de réalités en l’homme que ce dernier ne voit qu’en partie, et en partie ne voit pas. Alors que pour Dieu, tout cela est à découvert. Le cœur humain, quel grand abîme !
Baudouin de Ford – Sermon 18 (extraits)
Qui est Baudouin de Ford
De nationalité anglaise, Baudouin entre à l’abbaye de Ford en 1169. Six ans plus tard, il en devient abbé. En 1180, il est évêque de Worcester, puis archevêque de Cantorbery. Il accompagne le roi Richard Cœur de Lion à la Croisade et meurt à Tyr en 1192.Baudouin est un homme de vaste culture, modeste, réservé. Il a laissé plusieurs traités dont : « Le sacrement de l’autel », où il veut créer un courant de piété eucharistique, sujet peu abordé à cette époque. C’est aussi un fervent de la vie commune dont il relève la valeur : elle a sa source dans la vie des trois personnes divines. Mais il en souligne aussi les exigences.
De ses seize petits traités, le plus célèbre est celui sur la vie commune.
Source Abbaye Notre-Dame de Cîteaux