Sept. – Fréquentez la Parole

Mois de Septembre

Une nouvelle année commencelectio-divina-480

Fréquentez la Parole :

«Le Fils de Dieu s’est manifesté pour nous porter secours et pour nous instruire»

Ecoutons Saint Bernard

La Parole de Dieu doit avoir deux effets: guérir les âmes vicieuses et stimuler les âmes bonnes. J’appelle «vicieuses» non pas toutes celles que le vice habite, mais celles qui donnent au vice l’accord de leur volonté, au lieu de lui résister de tout leur pouvoir. C’est à une âme de ce genre que s’adresse la Vérité elle-même dans l’Évangile, en ces termes: «Accorde-toi avec ton adversaire tant que tu es avec lui en chemin.» (Mt 5,25). Elle n’a pas dit « avec ton vice» mais avec ton adversaire. Cet adversaire, c’est la Parole de Dieu, qui toujours fait la guerre aux vices. S’accorder avec elle, c’est pouvoir dire avec le prophète: « mon péché est toujours en face de moi.» (Ps 50,4).

J’appelle « âmes bonnes» non pas les parfaites, mais celles qui se sont mises en route, celles qui ne consentent pas au vice qu’elles peuvent avoir, mais s’y opposent. Les âmes de cette sorte peuvent bien tomber souvent par faiblesse ou par ignorance, selon ces mots de l’Écriture: « Le juste tombe sept fois dans une journée» (Pr 24,16), elles ne s’en relèvent pas moins par l’effet de leur volonté, qui est bonne en elle.

Voilà en effet ce qui constitue la bonté de l’âme: celle-ci peut certes posséder naturellement beaucoup de biens, comme par exemple un bon caractère, une vaste mémoire, une raison en éveil mais seule pourtant la volonté, à condition d’être bonne, rend l’âme bonne. Et si elle est vicieuse, elle rend l’âme vicieuse. Puis puisqu’un homme, au dire de Job, ne demeurera jamais dans le même état (Job 14,2) ou bien il régresse ou bien il progresse. Il faut donc progresser dans cette volonté bonne, car c’est elle le chemin dont le prophète parle en ces termes: « voici le chemin, suivez-le» (Es 30,21).

Sermons divers 124,1

Garde donc la Parole de Dieu (Jn 8,5) à la manière dont tu peux le mieux conserver la nourriture de ton corps, car cette parole est bien le pain vivant (Jn 6.41), la nourriture spirituelle. Le pain de la terre, tant qu’il repose dans la huche, peut toujours être dérobé par un voleur, mangé par un rat ou se gâter à force de traîner. Mais une fois que tu l’as mangé, qu’as-tu encore à redouter de tout cela? Voilà la manière dont il te faut garder la Parole de Dieu. Heureux, en effet, ceux qui la gardent (Lc 11,28). II faut donc qu’elle soit entraînée, pour ainsi dire, dans les entrailles de ton âme, qu’elle passe dans l’élan de ton désir et dans ta manière de vivre.
N’oublie pas de manger ton pain: il ne faut pas que ton cœur se dessèche (Ps 101,5) mais que, par des mets généreux, ton âme soit rassasiée (Ps 62,6).

Sermon pour l’Avent 5,2

Saint Bernard – Sermons divers 124,1 – Sermon pour l’Avent 5,2 – Extraits
Texte intégral (sermon 124)
Texte intégral (sermon pour l’Avent 5)