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Mai – Temps Pascal
MAI – Temps Pascal
50 jours de Joie
Comme un « Grand Dimanche »
Nous continuons avec Guerric dans son deuxième sermon pour la résurrection
1. « Heureux et saint celui qui participe à la première résurrection ! » « Je suis la résurrection et la vie », dit Jésus. Oui, il est lui-même la première résurrection, et aussi la seconde. Le Christ est ressuscité des morts, « prémices de ceux qui se sont endormis ». C’est par le mystère de sa Résurrection qu’il a opéré notre première résurrection, et c’est sur le modèle de cette même Résurrection qu’il opérera notre seconde résurrection. La première est celle des âmes ; elle a lieu quand il les ressuscite avec lui à une vie nouvelle. La seconde sera celle des corps ; elle aura lieu quand « il transfigurera notre corps de misère pour le rendre conforme à son corps de gloire ». C’est donc à bon droit que le Christ se proclame la résurrection et la vie, puisque c’est par lui et en lui que nous ressuscitons pour vivre en conformité avec lui et auprès de lui : à présent, en conformité avec lui en vivant dans la sainteté et la justice; plus tard, auprès de lui dans la béatitude et la gloire. En outre, de même que la première résurrection de notre Tête, le Seigneur Jésus-Christ, est la cause et le gage de la seconde résurrection qui sera celle de tout le Corps , ainsi pour chacun d’entre nous, la première résurrection de l’âme, résurrection qui nous ramène à la vie après la mort du péché, est également le gage et la cause de notre seconde résurrection, qui délivrera notre corps non seulement de la corruption et de la mort, mais de tout ce que la condition mortelle comporte de corruptible. Que la première de ces résurrections soit le gage et la cause de la seconde, l’Apôtre nous le montre avec évidence en disant : « Si l’Esprit du Christ habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts vivifiera aussi vos corps mortels, à cause de l’Esprit de Jésus qui habite en vous. »
2. C’est donc avec raison qu’il est dit : « Heureux et saint celui qui participe à la première résurrection ! » Il est saint en effet, en raison de cette première résurrection déjà obtenue par le renouvellement de son âme, et il est heureux en raison de la seconde qu’il attend dans la joie et qui lui restituera son corps. Ce même passage de. L’Écriture nous révèle aussi la cause de sa béatitude, en ajoutant : « La seconde, mort n’aura pas de pouvoir sur ceux qui participent à la première résurrection, même si pour un temps la première mort a semblé les soumettre à son empire. D’Adam à Moïse, en effet, « la mort a régné même sur ceux qui n’avaient point péché d’une transgression semblable à celle d’Adam ». Mais, comme le Christ, le chrétien qui ressuscite des morts « ne mourra plus, et la mort n’exercera plus de pouvoir sur lui ». C’est pourquoi la seconde mort n’aura plus de pouvoir sur les bienheureux, et la première ne gardera pas celui qu’elle a exercé momentanément. L’unique mort du Christ, en effet, a triomphé de l’une et de l’autre. Elle délivre de la première ceux qui en sont déjà captifs, et de la seconde ceux qui étaient destinés à en être les captifs. Elle nous préserve donc de tomber dans la seconde, et nous empêche de rester au pouvoir de la première.
Qu’elle est vraie, et tout ensemble miséricordieuse et magnifique, cette menace du Christ mourant : « Ô mort, je serai ta mort ! » Quel noble, et glorieux triomphe : en goûtant pour nous tous la mort, il a englouti sa propre mort et la nôtre sous toutes ses formes ! Oui, « la mort a été engloutie dans la victoire. » Quiconque « a le bonheur de participer à la première résurrection » peut en toute sécurité ironiser et dire : « Où est-elle, ô mort, ta victoire ? Où est-il, ton aiguillon ? » Te voilà vaincue, toi qui vainquais tout le monde. Tu as même perdu les armes dans lesquelles tu mettais ta confiance. Où est-il donc, ton aiguillon ? L’aiguillon de la mort, c’est le péché qui, en piquant une seule fois la racine du genre humain, a répandu dans tous ses rejetons le venin incurable de la mort, comme le dit l’Apôtre : « Par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, qui a ainsi passé en tous les hommes. » La mort régnait donc, victorieuse, depuis le premier Adam jusqu’au second, car le genre humain tout entier, enserré dans les liens du péché en vertu de sa condition originelle, avait de même contracté une dette envers la mort.
3. Mais « rendons grâces à Dieu de nous avoir donné la victoire » sur le péché et sur la mort, « par le Seigneur Jésus-Christ ! » II était, certes, exempt de tout péché, et par là libre de toute dette envers la mort. Mais il voulut cependant acquitter celle-ci pour nous en mourant, et en ressuscitant il nous délivra du péché. « Le Christ en effet, dit l’Apôtre, est mort à cause de nos péchés, et il est ressuscité pour notre justification. » En mourant, il acquitta la peine due à nos péchés, et en ressuscitant, il établit l’exemplaire et la cause de notre éternelle justification. « Le Christ donc, une fois ressuscité des morts, ne meurt plus, et la mort n’a plus de pouvoir sur lui » ; pareillement, le chrétien, une fois ressuscité avec le Christ, ne commettra plus de péché allant à la mort, et le péché n’aura plus à l’avenir pouvoir sur lui.
Bienheureux Guerric d’Igny – 2ème Sermon pour la Résurrection – Extraits
Texte intégral
Qui est Guerric d’Igny – Abbé cistercien (vers 1080 – 1157)
La naissance de Guerric se situe entre 1070 et 1080 à Tournai, donc 10 à 20 ans avant celle de Bernard. Il reçoit son éducation à l’école cathédrale de Tournai : humanité, dialectique et théologie, ce qui lui vaudra un talent d’écrivain bien formé et développé. Sans doute bénéficiera-t-il de l’enseignement d’un maître fameux, Odon de Cambrai. Sans doute aussi sera-t-il chanoine de la cathédrale et chargé de l’école cathédrale. Mais, en 1116, il décide de mener la vie érémitique et se retire dans une petite maison, à proximité de l’église. Il entend parler de saint Bernard par deux de ses amis et visite Clairvaux en 1120, sans avoir l’intention d’y rester. Mais Bernard qui reconnaît en lui l’étoffe d’un bon moine, le presse d’entrer. Le voici novice à Clairvaux, un novice plus âgé que son abbé, et sur le plan humain, doté de plus d’expérience et de maturité. Guerric reste 13 ans à Clairvaux, période qui coïncide avec le plein épanouissement des dons de Bernard et sa meilleure production littéraire. Puis vers 1138, il est envoyé à Igny, en Champagne, qui a été fondée en 1128, et il en devient abbé. Il a environ 60 ans. Sa mauvaise santé le rend incapable de mener la vie commune et de prendre sa part du travail manuel. Il le regrette, car il voit dans cette observance du travail des mains une des voies où l’on rencontre Jésus. Sous l’abbatiat de Guerric, Igny prospère, les vocations arrivent nombreuses. Pourtant c’est uniquement à son œuvre, à ses sermons que sera due l’influence postérieure de Guerric qui meurt en 1157. Nous n’avons de Guerric que le recueil de ses sermons. Tous, sauf le dernier, ont pour sujet les fêtes de l’année liturgique. Guerric y insiste sur les mystères liturgiques et sur la formation du Christ en l’âme de ceux qui y participent. En maints endroits, il reprend l’idée origénienne de la conception et de la naissance du Christ en l’âme. En recevant les sacrements et en imitant le Seigneur, nous le faisons naître en nous. L’âme devient alors « Mère du Christ », et Celui-ci nous donne la vraie vie en communiquant l’Esprit qui procède du Père et de lui.
Voir également la page « Quelques auteurs cisterciens »
Solennités en avril – Pâques
SAMEDI 8 AVRIL – Férie
– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres
DU DIMANCHE 9 AVRIL AU DIMANCHE 16 AVRIL – Semaine Sainte et Pâques
Dimanche 9 AVRIL – Dimanche des Rameaux et de la Passion
– 10h : Bénédiction des Rameaux, procession et Messe
Lundi, mardi, mercredi
Horaires habituels
Jeudi 13 AVRIL – Jeudi Saint
– 6h15 : Vigiles
– 8h30 : Laudes
– 9h30 : Tierce
– 11h45 : Sexte
– 18h : Messe et procession du Saint Sacrement
– 20h30 : Complies – Lecture au reposoir (Jean 13-17) – Adoration jusqu’à minuit.
Vendredi 14 AVRIL – Vendredi Saint
– 6h15 : Vigiles
– 8h30 : Laudes
– 9h30 : Tierce
– 11h45 : Sexte
– 15h00 : Office de la Passion du Seigneur
Samedi 15 AVRIL – Samedi Saint
– 6h15 : Vigiles
– 8h30 : Laudes
– 9h30 : Tierce
– 11h45 : Sexte
– 14h00 : None
– 17h15 : Vêpres
– 22h : Vigile Pascale et messe
Dimanche 16 AVRIL – Pâques – Résurrection du Seigneur
– 7h30 : Laudes
– 10h00 : Messe
– 11h45 : Sexte
– 13h30 : None
– 17h00 : Vêpres + Adoration
– 20h00 : Complies
Lundi 16 AVRIL – Lundi de Pâques
– 5h45 : Vigiles
– 8h00 : Laudes
– 10h00 : Messe
puis horaire du dimanche de Pâques
N.B. – Tous les lundis, jour de désert, vêpres à 18h
Calendrier du mois : Messes-Avril-2017
Horaires de la Semaine Sainte : SEMAINE-SAINTE-HORAIRE-2017
Avril – Pâques
AVRIL – Pâques
Christ est ressuscité
Il est vraiment ressuscité
Ecoutons Guerric dans le premier sermon pour la résurrection
« Cela me suffit si Jésus est vivant »
Comme cette parole exprime un attachement profond, qu’elle est digne des amis de Jésus ! Quelle est pure, l’affection de celui qui parle ainsi : « Cela me suffit, si Jésus est en vie ! »
S’il vit, je vis, car mon âme est suspendue à lui ; bien plus, il est ma vie, et tout ce dont j’ai besoin. Que peut-il me manquer en effet, si Jésus est en vie ? Quand bien même tout me manquerait, cela n’aurait aucune importance pour moi, pourvu que Jésus soit vivant. Si même il lui plaît que je me manque à moi-même, il me suffit qu’il vive, même si ce n’est que pour lui-même. Lorsque l’amour du Christ absorbe ainsi totalement le cœur de l’homme, de telle sorte qu’il se néglige et s’oublie lui-même et n’est plus sensible qu’à Jésus-Christ et à ce qui concerne Jésus-Christ, alors seulement la charité est parfaite en lui. Certes, à celui dont le cœur est ainsi touché, la pauvreté n’est plus à charge ; il ne ressent plus les injures, il se rit des opprobres, il ne tient plus compte de ce qui lui fait du tort, et il estime la mort comme un gain. Il ne pense même pas qu’il meurt, car il a plutôt conscience de passer de la mort à la vie ; aussi dit-il avec confiance : « J’irai le voir avant de mourir. »
Quant à nous, mes frères, bien que nous ne puissions-nous rendre témoignage d’une telle pureté, allons pourtant, allons voir Jésus à la montagne de la Galilée céleste, au lieu qu’il nous a désigné. En avançant vers lui, notre amour grandira, et, au moins quand nous parviendrons au terme, il deviendra parfait. Lorsqu’on avance, la voie d’abord étroite et difficile s’élargit, et les faibles prennent de la force.
Bienheureux Guerric d’Igny – Premier sermon pour la résurrection (extraits)
Texte intégral
Qui est Guerric d’Igny – Abbé cistercien (vers 1080 – 1157)
La naissance de Guerric se situe entre 1070 et 1080 à Tournai, donc 10 à 20 ans avant celle de Bernard. Il reçoit son éducation à l’école cathédrale de Tournai : humanité, dialectique et théologie, ce qui lui vaudra un talent d’écrivain bien formé et développé. Sans doute bénéficiera-t-il de l’enseignement d’un maître fameux, Odon de Cambrai. Sans doute aussi sera-t-il chanoine de la cathédrale et chargé de l’école cathédrale. Mais, en 1116, il décide de mener la vie érémitique et se retire dans une petite maison, à proximité de l’église. Il entend parler de saint Bernard par deux de ses amis et visite Clairvaux en 1120, sans avoir l’intention d’y rester. Mais Bernard qui reconnaît en lui l’étoffe d’un bon moine, le presse d’entrer. Le voici novice à Clairvaux, un novice plus âgé que son abbé, et sur le plan humain, doté de plus d’expérience et de maturité. Guerric reste 13 ans à Clairvaux, période qui coïncide avec le plein épanouissement des dons de Bernard et sa meilleure production littéraire. Puis vers 1138, il est envoyé à Igny, en Champagne, qui a été fondée en 1128, et il en devient abbé. Il a environ 60 ans. Sa mauvaise santé le rend incapable de mener la vie commune et de prendre sa part du travail manuel. Il le regrette, car il voit dans cette observance du travail des mains une des voies où l’on rencontre Jésus. Sous l’abbatiat de Guerric, Igny prospère, les vocations arrivent nombreuses. Pourtant c’est uniquement à son œuvre, à ses sermons que sera due l’influence postérieure de Guerric qui meurt en 1157. Nous n’avons de Guerric que le recueil de ses sermons. Tous, sauf le dernier, ont pour sujet les fêtes de l’année liturgique. Guerric y insiste sur les mystères liturgiques et sur la formation du Christ en l’âme de ceux qui y participent. En maints endroits, il reprend l’idée origénienne de la conception et de la naissance du Christ en l’âme. En recevant les sacrements et en imitant le Seigneur, nous le faisons naître en nous. L’âme devient alors « Mère du Christ », et Celui-ci nous donne la vraie vie en communiquant l’Esprit qui procède du Père et de lui.
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Mars – Convertissez vous
MARS – Entrée en Carême
« Convertissez-vous et croyez à l’Evangile » – Mc 1, 15
Ecoutons Saint Bernard dans le sermon 38 sur le Cantique des Cantiques
« L’ignorance de ceux qui ne se convertissent pas »
L’apôtre Paul dit : « Certains sont dans l’ignorance de Dieu » (1Co 15,34). Je dis, moi, que tous ceux qui ne veulent pas se convertir à Dieu sont dans cette ignorance. Car ils refusent cette conversion pour l’unique raison qu’ils imaginent solennel et sévère ce Dieu qui est toute douceur ; ils imaginent dur et implacable celui qui n’est que miséricorde ; ils pensent violent et terrible celui qui ne désire que notre adoration. Ainsi ceux qui manquent de foi se mentent à eux-mêmes en se fabriquant une idole au lieu de connaître Dieu tel qu’il est.
Que craignent ces gens de peu de foi ? Que Dieu ne veuille pas pardonner leurs péchés ? Mais de ses propres mains, il les a cloués à la croix (Col 2,14). Que craignent-ils donc encore ? D’être eux-mêmes faibles et vulnérables ? Mais il connaît bien l’argile dont il nous a faits (Gn 2,7). De quoi ont-ils donc peur ? D’être trop accoutumés au mal pour délier les chaînes de l’habitude ? Mais le Seigneur a libéré ceux qui étaient dans les fers (Ps 145,7). Craignent-ils donc que Dieu, irrité par l’immensité de leurs fautes, hésite à leur tendre une main et venir à leur secours ? Mais là où abonde le péché, la grâce surabonde (Rm 5,20). Ou encore, est-ce que l’inquiétude pour leurs vêtements, la nourriture ou les autres besoins de leur vie les empêche de quitter leurs biens ? Mais Dieu sait que nous avons besoin de tout cela (Mt 6,32). Que veulent-ils de plus ? Qu’est-ce qui fait obstacle à leur salut ? C’est qu’ils ignorent Dieu, qu’ils ne croient pas à nos paroles. Qu’ils se fient donc à l’expérience d’autrui.
Sermons sur le Cantique des Cantiques, n°38, (trad. Seuil 1953, p. 442 rev.) – Extraits , section 2
Texte intégral – Sermon XXXVIII sur le Cantique des Cantiques
Solennités en mars
MERCREDI 1ER MARS – Mercredi des Cendres – Entrée en Carême
Horaire habituel – Messe à 8h30
SAMEDI 4 MARS – Férie
– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres
LUNDI 20 MARS – Solennité de Saint Joseph
Horaire du dimanche – Messe à 10h
SAMEDI 25 MARS – Solennité de l’Annonciation du Seigneur
Horaire du dimanche – Messe à 10h
N.B. – les lundis 6, 13 et 27 et jeudi 22, jour de désert, vêpres à 18h
Calendrier du mois : Messes-Mars-2017
Février – Se retirer au désert
« Il sortit et se retira dans un endroit désert »
Ecoutons Guillaume de Saint Thierry – Oraisons méditatives
Toi qui es mon refuge et ma force, conduis-moi, comme jadis ton serviteur Moïse, au cœur de ton désert, là où flamboie le buisson sans qu’il se consume (Ex 3), là où l’âme…, envahie par le feu du Saint Esprit, devient ardente comme un séraphin brûlant, sans se consumer, mais en se purifiant…
Là où l’on ne peut demeurer et où l’on n’avance plus qu’après avoir dénoué les sandales des entraves charnelles…, là où celui qui est, sans doute ne se laisse pas voir tel qu’il est, mais où cependant on l’entend dire : « Je suis celui qui suis ! » Là, il faut bien encore se couvrir le visage pour ne pas regarder le Seigneur en face, mais on doit s’y exercer à prêter l’oreille, dans l’humilité de l’obéissance, pour entendre ce que le Seigneur son Dieu murmure en lui.
En attendant, Seigneur, « cache-moi dans le secret de ta tente » durant le jour mauvais ; « cache-moi dans le secret de ta face, loin de l’intrigue des langues » (Ps 26,5; 30,21). Car ton joug si doux et ton fardeau si léger (Mt 11,30), tu les as posés sur moi. Et quand tu me fais sentir la distance entre ton service et celui de ce monde, d’une voix tendre et douce tu me demandes s’il est plus agréable de te servir, toi le Dieu vivant, que les dieux étrangers (cf 2Ch 12,8). Alors, j’adore cette main qui pèse sur moi… et je te dis : « Ils m’ont assez longtemps dominé, les maîtres autres que toi ! Je veux t’appartenir à toi seul, j’accueille ton joug, ton fardeau ne me pèse pas : il me soulève ».
Oraisons méditatives, IV, 155 (trad. cf SC 324, p. 89) – Extraits
Qui est Guillaume de Saint-Thierry (v. 1085-1148), moine bénédictin puis cistercien
Guillaume nait à Liège vers 1085 d’une famille noble. Il étudie dans une école cathédrale française, sous Anselme de Laon. Il entre au monastère bénédictin de Saint-Nicaise à Reims en 1113, avec son frère Simon. Guillaume rencontre Bernard de Clairvaux pour la première fois en 1119 ou 1120. Il naît entre les deux hommes une profonde amitié, qui durera toute la vie. Guillaume désire vivre avec le saint à Clairvaux, dans l’ordre cistercien, mais Bernard refuse et lui impose le devoir de conserver la charge des âmes que la providence lui a confiée. En 1121, Guillaume est élu abbé de l’abbaye bénédictine de Saint-Thierry, près de Reims. C’est là qu’il compose ses deux premiers traités : De contemplando Deo (De la contemplation de Dieu) et De natura et dignitate amoris (De la nature et de la dignité de l’amour) en 1121-1124.
De 1128 à 1135, Guillaume compile plusieurs traités et commentaires, et tente de synthétiser la théologie et le mysticisme du christianisme oriental et occidental. Il s’inspire de la doctrine de Saint Augustin, Origène, Grégoire de Nysse, mais également de l’enseignement du philosophe Plotin. Les Meditativae Orationes (Oraisons méditatives) de Guillaume expriment des préoccupations spirituelles d’une intensité comparable à celle de Saint Augustin dans les Confessions.
Au premier chapitre général des bénédictins en 1132, à Saint-Médard près de Soissons, Guillaume suggère de sages résolutions. Aspirant à une vie plus contemplative, il abandonne son titre d’abbé en 1135, et se retire à l’abbaye cistercienne de Signy dans les Ardennes. En 1140, il tombe par hasard sur un livre au sujet de la doctrine de Pierre Abélard. Il compose alors une lettre incendiaire, ainsi qu’un mémoire dirigé contre le philosophe. Ce mémoire, intitulé Disputatio adversus Petrum Abælardum (Dispute contre Pierre Abélard), contribuera à la condamnation d’Abélard au concile de Sens[5]. Il s’intéresse également au problème de la foi dans le Speculum fidei (Miroir de la foi) et le Aenigma fidei (Énigme de la foi). En 1144, il séjourne à la chartreuse du Mont-Dieu dans les Ardennes et laisse une lettre, l’Epistola ad fratres de Monte Dei (Lettre aux frères du Mont-Dieu), une apologie de la vie contemplative aussi surnommée « lettre d’or[6]». Guillaume meurt le 8 septembre 1148.
Solennités en février
JEUDI 2 FEVRIER 2017 – Solennité de la Présentation du Seigneur
Journée mondiale de la Vie Consacrée
Horaire du dimanche – Messe à 10h
SAMEDI 11 FEVRIER – Notre Dame de Lourdes – Mémoire
– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres
N.B. – tous les lundis, jour de désert, vêpres à 18h
Calendrier du mois : Messes-Février-2017
Solennités en janvier
DIMANCHE 1er JANVIER 2017 – Solennité de Marie, la Sainte Mère de Dieu
10h00 : Messe de la Vierge Marie
SAMEDI 14 JANVIER – Sainte Vierge – Mémoire
– 11h00 : Messe pour la Paix
– 14h00 : None
– 14h15 à 17h00 : Adoration
– 17h15 : Vêpres
JEUDI 26 JANVIER – Solennité des Saints fondateurs de Cîteaux : Saint Robert, Saint Albéric et Saint Etienne (moines bénédictins de Molesmes, dans la mouvance de Cluny)
Horaire du dimanche – Messe à 10h
N.B. – tous les lundis, jour de désert, vêpres à 18h
Calendrier du mois : Messes-Janvier-2017
Janvier – La Sainte Famille
JANVIER
ENFANCE DE JESUS
JESUS AU TEMPLE
Jésus retrouvé au Temple, est « dans les affaires du Père »
Comment l’homme doit se comporter dans « les affaires » de Dieu, de l’homme et du diable
Ecoutons Isaac de l’Etoile dans son sermon 8 – 1er dimanche après l’Epiphanie
1. Allons, mes frères, nous voilà fatigués du travail, respirons un peu et, pour nous remettre au travail avec des forces nouvelles, goûtons un moment ce que nous avons gardé de notre repas d’hier. « Et ils le trouvèrent, dit l’Évangile, au milieu des docteurs et des sages a » Il est normal qu’un jeune écoute et interroge les anciens. « Et ils admiraient sa prudence et ses réponses b.» Il n’est pas anormal qu’un jeune réponde aux interrogations.
Mais revenons à la suite de notre exposé précédent. Et ici notez, avec Jérôme, que le Christ est un homme dès le sein et même, suivant la parole de Jérémie, dans le sein de sa mère: « Le Seigneur fera une nouveauté sur la terre: une femme entourera un homme c » dans son sein. Il s’agit de Marie et du Christ.
2. En effet son âme était virile, sage, forte et grande dans le corps d’un enfant débile et tout petit.
Car même dans les autres corps humains, les âmes ne se modèlent pas sur les qualités ou les dimensions des corps: en eux les âmes ne sont pas difformes quand ils sont difformes, belles quand ils sont beaux, grandes quand ils sont grands, petites quand ils sont petits. Ces propriétés sont loin, très loin de la nature de l’âme qui est à l’image de Dieu: elle n’est qualitativement ni blanche, ni noire, ni d’une autre couleur; elle n’est quantitativement ni longue, ni large; elle n’est pas localement ici ou là ; par elle-même, elle n’est pas portée par le mouvement, en haut ou en bas, en avant ou en arrière, à droite ou à gauche.
3. Car ces quantités ou qualités ou dimensions ou mouvements affectent la nature corporelle. Tandis que l’âme raisonnable est purement esprit, n’ayant au-dessus d’elle que la nature divine, qui est elle-même l’Esprit, dont elle porte l’image sans égaler l’essence.
Et cependant l’âme aussi possède qualité, quantité, situation, mouvement: disons qu’elle est blanche et noire, longue, large et élevée, ayant haut et bas, avant et arrière, droite et gauche, mais tout cela selon son mode propre et indépendamment du corps.
4. Elle est belle et claire par la sagesse, laide et obscure par l’ignorance; blanche, légère et joyeuse par la bonne conscience; noirâtre, lourde et triste par la mauvaise conscience; longue par la foi, large par la charité, haute par l’espérance, contractée par la crainte, resserrée par l’avarice, petite par la pusillanimité: ici une vertu, là un vice. Elle a devant elle ce qu’elle cherche; derrière elle, ce qu’elle oublie; au-dessus, ce qu’elle ne saisit pas, au-dessous ce qu’elle dédaigne; à droite, ce qui la délecte, à gauche ce qui la contrarie. En tout cela donc Jésus enfant a une âme virile, formée selon la prudence, la tempérance, la force, la justice par la divinité, qui lui est unie et qui l’enseigne, une âme partout capable de repousser le mal et de choisir le bien a, parce qu’elle s’est nourrie de lait et de beurre.
5. Admirons donc, nous aussi, son discernement et ses réponses. Car seul des enfants de cet âge, il a pu discerner ainsi les vertus et répondre aux vices.
« Mon fils, pourquoi nous avez-vous fait cela b ? » Mais plutôt, mère, pourquoi avez-vous fait cela à votre fils ? Passe encore pour Joseph de l’avoir oublié: il ne l’a pas engendré. Mais vous, comment avez-vous oublié le fils de vos entrailles ? « Est-ce qu’une mère, dit le prophète, peut oublier son enfant, n’avoir pas pitié du Fils de ses entrailles a ? » Et si une autre l’a pu, vous, du moins, ne l’auriez pas dû.
a.Is.7, 15 b. Lc2, 48// a. Is. 49, 15
6. Quoi? Pendant toute cette journée de ténèbres et d’obscurité, vous n’avez pas prié Dieu, vous n’avez pas pensé à Dieu, vous ne vous êtes pas souvenue de Dieu? Qui pourrait le croire? Mais justement, Dieu c’est lui! Peut-être alors avez-vous prié le Père en oubliant le Fils. Mais comment est-ce possible, puisque dans le nom du Père le Fils est lui aussi nommé? De plus, qui n’a pas le Fils n’a pas non plus le Père b
Mais peut-être, consciente de la vérité secrète, énoncez-vous un mystère. « Mon fils, que nous avez-vous fait là c? » Je croirais volontiers que cette phrase exprime une admiration plutôt qu’une interrogation ou une désapprobation. Car l’admiration appelle l’investigation et l’investigation mérite la connaissance.
7. Marie admire donc sans pourtant ignorer; mais par son admiration elle nous invite à l’investigation, en disant avec une admiration réfléchie: « O mon fils, que de doctrine et d’enseignement vous nous avez fait ainsi, c’est-à-dire en restant ici alors que nous nous en allions! » Et si l’on prend la phrase comme une interrogation, le sens n’y perd rien.
On va dire peut-être: il est inconvenant d’accuser d’oubli la mère de Jésus; car elle n’a pas oublié son fils, mais elle pensait qu’il était en compagnie des autres d et qu’ainsi il échappait à sa vue. Soit! Ne chicanons pas: reste que celui qui a été perdu par négligence ou du moins par inadvertance, est retrouvé par diligence, pour que tu sois averti, toi, de le chercher avec diligence, en déplorant profondément de l’avoir perdu par inadvertance.
b.Cf lJn2, 23 c.Lc.2, 48 d.Cf.Lc.2, 44
8. « Moi et votre père, dit-elle, nous vous cherchions dans l’angoisse. » A quoi Jésus répond: « Ne savez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père e ? » Voilà où le Fils veut qu’on le cherche, assurément dans les affaires du Père; il ne veut pas qu’on ignore qu’il se trouve là. Aussi, à celle qui le cherchait parmi les morts a-t-il dit:
« Ne me touche pas, car dans ton cœur je ne suis pas encore monté au Père. a » Tu ne me cherches pas encore dans les affaires de mon Père; tu ne sais pas encore que je dois être dans les affaires de celui qui est tout ce qu’il a, car je ne suis pas lui, mais je suis à lui, sans être pourtant autre chose que lui.
9. Indépendamment de cette unité de nature, de cette unité naturelle du Père et du Fils, dont ni le Père ni le Fils ne se sont départis, le Fils, même dans son abaissement, ne s’est pas éloigné du Père, il est demeuré toujours dans son obéissance et sa volonté. C’ est pourquoi il adresse à quelques-uns ce reproche: « Vous, vous avez pour père le diable et vous accomplissez les désirs de votre père b», comme s’il disait: « C’est dans les affaires de votre père que vous restez et que vous vous trouvez. »
10. Les fils d’Adam ont donc trois pères: Dieu, l’homme, le diable; Dieu au titre de la nature, l’homme au titre de la race, le diable au titre de la malice. Ils sont impliqués dans les affaires de l’homme par nécessité ; dans les affaires de Dieu par bonne volonté; dans les affaires du diable par malignité.
Si tu aimes, gardes, diriges à sa fin la nature dans laquelle tu as été créé bon par l’Être bon, bien et pour le bien, tu demeures dans les affaires de ton Père et tu ne t’éloignes pas de Jérusalem. Et par la prudence et les réponses que tu fais aux mille tentations de la chair, du monde, du diable qui, par la tentation, te questionnent d’une manière subtile et captieuse, tu excites l’admiration des esprits mauvais eux-mêmes, tes propres tentateurs.
e. Lc 2,48-49 a.Jn20, 17 b.Cfin 8, 44
11. Si au contraire tu méconnais l’honneur de ta nature créée, qui a été faite belle parmi les femmes et si tu suis les traces des troupeaux c commençant à devenir semblable aux bêtes sans intelligence d, si par la malignité conçue par le malin, tu infectes le bien même qui est en toi, si tu es enflé par l’orgueil, rongé par l’envie, secoué par la colère, abattu par la tristesse, angoissé par l’avarice, affamé par la gourmandise, corrompu par la luxure» révèles manifestement que tu es dans les affaires de ton père le diable.
D’autre part, frères, pour ce qui est des affaires de l’homme notre père, notre corps encore animal nous imposant la nécessité d’y être ou plutôt d’y passer, cherchons seulement la nourriture et le vêtement; que la tentation de vouloir autre chose en plus ne dépasse pas la mesure humaine a
12. Car ceux-là sont entraînés par une tentation diabolique qui veulent devenir riches; ils tombent dans les filets du diable b, dans les tentations les plus diverses et les malices innombrables multipliées à l’infini; de sorte qu’ils méritent de s’entendre dire par le Fils de Dieu: « Vous avez pour père le diable c » et qu’en eux se vérifie la loi universelle: tel père, tel fils; du diable, un diable: «Ne vous ai-je pas choisis, les douze, dit-il, et l’un est un diable d »; de Dieu, un Dieu: « J’ai dit: Vous êtes des dieux e»; de l’homme, un homme. Ainsi donc que l’homme, laissant les affaires du diable, pour éviter de jamais y être, traversant les affaires de l’homme sans lesquelles il ne peut être, passe aux affaires de Dieu, où seulement il pourra être bien: qu’il fuie le diable et tout ce qui est au diable; qu’il revienne à l’homme et se contente de ce qui est à l’homme; qu’il monte à Dieu et s’enrichisse de ce qui est à lui!
c. Cf. Cant. 1, 7 d. Cf. Ps. 48, 13 //a.CfICor.10, 13 b. Cf.I Tim 6, 9 c. Cf Jn.8, 44 dJn.6, 70 e.Ps.81, 6
13. Mais en vérité, tous les fils du diable sont aveugles, car leur malice les a aveuglés f, de façon qu’étant riches ils se croient pauvres. Ce qui suffit à la condition de leur corps animal est à leur portée, ils ne le voient pas et ils n’entendent pas la voix divine promettant que rien ne manquera à ceux qui craignent Dieu g, car ils sont sourds également; et voilà pourquoi ils s’épuisent continuellement pour le superflu.
Quant à vous, très chers, écoutez attentivement le docteur qui vous a été donné du ciel h : il a pris l’homme non seulement pour le guérir mais pour l’instruire; il l’a dégagé du diable, il l’a revêtu de Dieu.
14. Suivons son mode de vie: il est né pauvre, il a vécu pauvre, il est mort pauvre. Ce qui fait notre confiance est que, dans ce monde, nous soyons, nous aussi, comme il a été lui-même et que celui qui prétend demeurer en lui se conduise comme lui-même s’est conduit a.
L’esprit de crainte l’a rendu si humble qu’étant Dieu il a obéi aux hommes: « Et il leur était soumis b», nous dit-on. L’esprit de piété l’a rendu si doux qu’il n’est pas troublé par les injures. Il a spécialement attiré l’attention sur la présence en lui de ces deux vertus, tellement qu’il a dit:
« Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur c. » L’esprit de science l’a rendu si compatissant et si humain qu’à la vue de la cité hostile, il a pleuré sur elle d et que lui, dont ses ennemis ne pouvaient troubler la douceur, s’est troublé lui-même en esprit, plein d’affection pour un ami, a frémi et a pleuré e.
f Cf Sag. 2, 21 g. Cf Ps. 33, 10 h. Cf Joël 2, 23 a Cf Jn. 2, 6 b.L. 2, 51 c. Matth. 11, 29 d. Cf. Lc. 19, 41 e.CfJn.11, 33-35
15. L’esprit de force lui a fait aimer la justice au point que pour elle il s’est exposé à la mort, ne ménageant personne par son silence, comme lorsqu’il répète à plusieurs reprises: « Malheur à vous, scribes et pharisiens et à vous, docteurs de la loi, malheur ! f » L’esprit de conseil l’a rendu miséricordieux au point de ne pas s’épargner lui-même et, ce qui est le degré suprême de la charité g, de donner sa vie pour le rachat de la multitude h.
L’esprit d’intelligence lui a donné un cœur si pur que, plus excellemment que toute créature, sa sainte âme voyait Dieu à qui elle était unie. L’esprit de sagesse l’a rendu si pacifique qu’il a donné à tous en lui-même la paix avec Dieu i et qu’étant par nature le Fils seul engendré, il est devenu, par cette union étroite, le premier-né entre les frères j.
16. Or donc, mes frères, que ce Christ soit votre unique maître k, qu’il soit pour vous aussi le livre écrit au dedans et au -dehors l : en lui, lisez-le; de lui, apprenez le lui-même; de cet exemplaire même transcrivez-le lui-même comme exemple, intérieurement pour vos cœurs et pour vos corps extérieurement: dans votre vie, présentez aux autres sa vie à lire. C’est pourquoi il est dit: « Glorifiez et portez Dieu dans vos corps a. » Que lui-même daigne nous faire cette grâce! Ainsi soit-il.
f. Matth.23 g .Cf.Jn.15, 13 h..Cf. Matth.20, 28 i. Cf Éphés. 2, 14-17 j. Cf Rom. 8, 2 k. Cf Matth. 23, 8 l. Cf Apoc. 5, 1 a.1 Cor.6, 20
Qui est Isaac de l’Etoile
De nationalité anglaise, né vers 1110, venu en France tout jeune pour achever ses études, Isaac entre sans doute à l’abbaye de Pontigny. En 1147, il devient abbé du monastère de l’Étoile, de la filiation de Pontigny, non loin de Poitiers. Puis on le trouve dans l’île de Ré, où le monastère de Notre-Dame des Châteliers, qu’il a fondé, vit dans une grande pauvreté. Il y meurt en 1178. Isaac est un homme cultivé, il a reçu une bonne formation littéraire, philosophique, théologique, il a beaucoup d’idées originales qu’il exprime de façon imagée.
Comme tout bon cistercien, Isaac a écrit un traité « De anima », mais son ouvrage le plus important, par lequel il exerça le plus d’influence, est un recueil de 54 sermons disposés selon l’année liturgique, qu’il veut être « une exhortation capable d’édifier les frères ». L’abbé parle à ses moines dans le but de leur apporter une nourriture spirituelle, et de les faire progresser. Il y fait preuve d’une profonde unité intérieure. C’est le Christ qui recrée l’unité dans le coeur de l’homme après la rupture du péché. Et c’est le Christ aussi qui refait l’unité du Corps mystique, le Christ total.
Reportage France 3
Reportage France 3 – décembre 2016
Ce reportage a été diffusé aux JT Côte d’Azur : 19-20 du lundi 19 décembre et 12-13 du mardi 20 décembre 2016
Reportage France 3
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Horaires Noël 2016
SAMEDI 24 DECEMBRE – Vigile de Noël
Horaires de semaine jusqu’à :
– 16h45 : Vêpres + Adoration
– pas de complies
– 22h00 : Offices des Vigiles de Noël
– minuit : Messe de Noël
DIMANCHE 25 DECEMBRE – SOLENNITE DE LA NATIVITE DU SEIGNEUR
Horaire habituel du dimanche
– 7h30 : Laudes
– 8h45 : Tierce
– 10h00 : Messe du Jour de Noël
– 11h45 : Sexte
– 13h30 : None
– 17h00 : Vêpres + Adoration
– 20h00 : Complies
LUNDI 26 DECEMBRE
Jour de désert :
– 7h30 : Laudes
– 8h30 : Messe
– 18h00 : Vêpres
SAMEDI 31 DECEMBRE – Octave de la Nativité
Horaires de semaine jusqu’à :
– 20h00 : Complies
– Veillée de prière
DIMANCHE 1er JANVIER
Horaires habituel du dimanche – Messe à 10h
LUNDI 2 JANVIER
Jour de désert :
– 7h30 : Laudes
– 8h30 : Messe
– 18h00 : Vêpres
Décembre – Noël
MOIS DE DECEMBRE
MOIS DE L’AVENT
LE SAUVEUR VIENT
ALLONS A SA RENCONTRE
Ecoutons Guerric, dans son 2ème sermon pour l’avènement du Seigneur
1. Le Roi vient, allons à la rencontre de Notre Sauveur. Salomon a dit élégamment : « La bonne nouvelle arrivant d’un pays éloigné, c’est de l’eau fraîche pour le gosier altéré (Prov. XXV, 25). » C’est un délicieux message que celui qui annonce l’approche du Sauveur, la réconciliation du monde avec Dieu, et les biens du siècle futur. Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, qui annoncent le bien ! Ils sont nombreux, en effet, il y en a plus d’un. Oui, dis-je, bien des messagers, une longue suite de messagers nous sont venus dès le commencement du monde, poussés par le même esprit : ils n’avaient tous qu’un cri, tous qu’une parole : il vient, le voilà (Ezech. XXXII, 8). » Et d’où sont partis ces courriers, demandez-vous ? L’Écriture le dit : c’est, «d’un pays élevé (Isa. XLVI, 11), » de la terre des vivants qui est séparée par une très grande distance de cette terre des mourants. Entre eux et nous, se trouve un grand abîme. C’est de là pourtant que les Prophètes ont été envoyés aussi bien que les anges : car, si corporellement : ils résidaient ici-bas, quand ils étaient envoyés, ils étaient transportés là-haut en esprit pour y voir et y entendre ce qu’ils devaient annoncer aux humains. Ces messagers sont l’eau rafraîchissante, et le breuvage salutaire de l’âme que la soif tourmente; en effet, l’envoyé qui annonce à cette âme l’arrivée ou les autres mystères du Sauveur, puise et lui verse à boire les eaux de joie des fontaines du Seigneur, en sorte qu’elle semble répondre à ce message, à Isaïe, ou à tout autre prophète, en leur adressant les paroles d’Elisabeth, parce qu’elle a reçu l’effusion du même esprit que reçut cette femme fidèle : « Et d’où me vient le bonheur que mon Seigneur s’approche de moi (Luc. 1, 63) ? » Voici que depuis qu’ont retenti à mes oreilles les paroles de votre message, mon esprit a tressailli de joie en moi, et brûle de se porter à la rencontre du Dieu qui vient le sauver.
2. Et en vérité, mes frères, il faut aller au-devant de Jésus-Christ, dans le transport de notre âme. Il faut saluer de loin celui qui fait annoncer sa délivrance à Jacob, ou du moins lui rendre ses salutations. « Je n’aurai point de honte à saluer mon ami », dit le sage (Eccle. XXII, 31) ; à combien plus forte raison n’en éprouverai-je pas à lui rendre son salut. O lumière salutaire de mon Sauveur et de mon Dieu ! quelle bonté vous avez eue en saluant vos serviteurs, quelle bonté plus grande encore vous a porté à les sauver ! Le salut ne serait point parfait pour nous, si vous faisiez annoncer la délivrance sans l’accorder. Cette grâce, vous l’avez accordée, non seulement en saluant dans un baiser de paix, c’est-à-dire par votre union avec la chair, ceux à qui vous aviez adressé des paroles pacifiques, mais encore en leur procurant le salut par votre mort sur la croix. Que notre esprit s’élève donc dans le transport de sa joie, qu’il coure à la rencontre de son Sauveur, qu’il l’adore et le salue en le voyant venir de loin, qu’il lui crie « Sauvez-moi, ô Seigneur, prospérez ! Béni soyez-vous, vous qui devez venir au nom du Seigneur (Psalm. CXVII, 25). » Salut, ô vous qui venez nous sauver, béni soyez-vous, vous qui apportez la bénédiction. Réussissez donc, ô Seigneur, qui venez vers les hommes les mains pleines de salut et de prospérité. Regardez, marchez heureusement et régnez. Le Père, le Dieu de notre salut, assurera le succès de votre démarche. Il réussira, dit le Père, dans toutes les entreprises pour lesquelles je l’ai envoyé non selon les désirs des hommes charnels, non selon la volonté de Pierre qui avait horreur de le voir souffrir. Et tout ce qu’il fera, prospèrera Psalm. I, 3) ; » non point d’après la volonté précipitée des hommes, mais pour le succès de leur véritable salut. Le, salut que donnent les hommes est vain ; mais notre salut est œuvre du Seigneur, qui nous l’a assuré au prix de son sang, et qui nous le donne en récompense, et nous le verse en breuvage. Venez donc, ô Seigneur, sauvez-moi et je serai sauvé. Venez, montrez-nous votre visage, et nous seront sauvés, « car nous vous avons attendit (Isa. XXXIII, 2). Voilà comment, par l’amour et par le désir, les prophètes et les justes marchaient avec ardeur à la rencontre du Christ quand il devait venir, souhaitaient le voir des yeux du corps, s’il était possible, ce qu’ils apercevaient en esprit. Aussi le Seigneur a-t-il dit à ses disciples : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez. Je vous le dis, beaucoup de Prophètes et de Rois ont voulu voir ce que vous avez sous les yeux, et ne l’ont pas vu (Luc, I, 23).»
Abraham, votre père, a aussi tressailli en désirant contempler mon jour : il l’a vu, mais dans les enfers, et il s’est réjoui. C’est là ce qui condamne la torpeur et la dureté de notre cœur, si notre âme ne regarde pas Jésus-Christ avec un vif sentiment de joie spirituelle.
3. Nous attendons le jour anniversaire de la naissance du Christ; on nous promet, avec le bon plaisir du Seigneur, la joie de le voir bientôt. L’Écriture paraît exiger de nous une joie qui élève notre esprit au-dessus de lui et le fasse se porter, si je puis parler ainsi, à la rencontre de Jésus-Christ, se jeter en avant dans son impatience de tout retard, et s’efforcer de contempler les évènements à venir. Tous les avertissements par lesquels l’Écriture nous engage à marcher au-devant du Seigneur se rapportent, comme je le crois, non seulement à son second avènement, mais encore à son premier. Comment cela, dites-vous? Parce que, comme nous accourons au second par le mouvement et le tressaillement de notre corps; de même, trous devons aller vers le premier par l’affection et le mouvement du cœur. Vous le savez, en effet, lorsque nous aurons repris, dans la résurrection, des corps nouveaux, comme l’Apôtre nous l’enseigne, « Nous serons transportés sur les nuages au-devant de Jésus-Christ dans les airs et par là nous serons toujours avec le Seigneur (I Thessal. IV, 16). » Quant à présent il ne manque pas de nues qui soulèvent dans les airs nos esprits, s’ils ne sont pas trop lourds ou trop attachés à la terre, et ainsi nous serons avec le Seigneur, au moins une dernière heure. Si je ne m’abuse, vous connaissez par expérience ce que je vous dis, vous l’avez senti, lorsque les nuées ont fait entendre leur bruit, c’est-à-dire, lorsque, dans l’Église, ont retenti les voix des Prophètes ou des apôtres, et lorsque vos sens se sont élevés, comme sur le dos des nuées, à cette hauteur, et ont été ravis au point de voir en quelque sorte, la gloire du Seigneur. Alors, si je ne me trompe, a brillé à vos yeux la vérité des paroles que le Seigneur fit tomber de cette nuée qu’il a placée pour vous servir de char tous les jours : «Le sacrifice de louange m’honorera : et c’est là la route par où je lui montrerai le salut de Dieu (Psalm. XLIX, 23). » Qu’il en soit donc ainsi, que le Seigneur vienne à vous avant son avènement, et qu’il vous visite familièrement avant de venir d’une manière générale et commune. « Je ne vous laisserai point orphelins,» dit-il : «Je m’en vais et je viendrai à vous (Joan. XIV, 18). » Et selon le mérite et le désir de chacun, cet avènement, où le Seigneur se réalise fréquemment en nous, dans le temps qui s’écoule entre le premier et le second, en nous conformant au premier et en nous préparant au second, il se fait actuellement en nous, pour que le Seigneur, dans le premier, ne soit point venu en vain, ou pour que dans le dernier il n’arrive pas irrité contre nous. Par cette arrivée, il s’efforce de réformer notre orgueil, en le rendant conforme à son humilité, absolument comme il réformera notre corps d’humilité, et le rendra semblable à son corps glorieux qui brillera lorsqu’il reviendra sur la terre. Il faut désirer de toute l’ardeur de nos vœux et demander avec instance cet avènement familier qui nous applique la grâce du premier et nous promette le bienfait de celui de la fin des temps. « Parce que Dieu chérit la miséricorde et la vérité, le Seigneur donnera la grâce et la gloire (Psalm. LXXXIII, 12), » la grâce dans sa miséricorde et la gloire par la vérité.
Guerric d’Igny – Sermon 2 pour l’avènement de Notre-Seigneur – Extraits 1-3
Texte intégral
Qui est Guerric d’Igny – Abbé cistercien (vers 1080 – 1157)
La naissance de Guerric se situe entre 1070 et 1080 à Tournai, donc 10 à 20 ans avant celle de Bernard. Il reçoit son éducation à l’école cathédrale de Tournai : humanité, dialectique et théologie, ce qui lui vaudra un talent d’écrivain bien formé et développé. Sans doute bénéficiera-t-il de l’enseignement d’un maître fameux, Odon de Cambrai. Sans doute aussi sera-t-il chanoine de la cathédrale et chargé de l’école cathédrale. Mais, en 1116, il décide de mener la vie érémitique et se retire dans une petite maison, à proximité de l’église. Il entend parler de saint Bernard par deux de ses amis et visite Clairvaux en 1120, sans avoir l’intention d’y rester. Mais Bernard qui reconnaît en lui l’étoffe d’un bon moine, le presse d’entrer. Le voici novice à Clairvaux, un novice plus âgé que son abbé, et sur le plan humain, doté de plus d’expérience et de maturité. Guerric reste 13 ans à Clairvaux, période qui coïncide avec le plein épanouissement des dons de Bernard et sa meilleure production littéraire. Puis vers 1138, il est envoyé à Igny, en Champagne, qui a été fondée en 1128, et il en devient abbé. Il a environ 60 ans. Sa mauvaise santé le rend incapable de mener la vie commune et de prendre sa part du travail manuel. Il le regrette, car il voit dans cette observance du travail des mains une des voies où l’on rencontre Jésus. Sous l’abbatiat de Guerric, Igny prospère, les vocations arrivent nombreuses. Pourtant c’est uniquement à son œuvre, à ses sermons que sera due l’influence postérieure de Guerric qui meurt en 1157. Nous n’avons de Guerric que le recueil de ses sermons. Tous, sauf le dernier, ont pour sujet les fêtes de l’année liturgique. Guerric y insiste sur les mystères liturgiques et sur la formation du Christ en l’âme de ceux qui y participent. En maints endroits, il reprend l’idée origénienne de la conception et de la naissance du Christ en l’âme. En recevant les sacrements et en imitant le Seigneur, nous le faisons naître en nous. L’âme devient alors « Mère du Christ », et Celui-ci nous donne la vraie vie en communiquant l’Esprit qui procède du Père et de lui.