Mars – Chemin vers PAQUES
MOIS DE MARS
CHEMIN D’HUMILITE ET DE REDEMPTION
CHEMIN VERS PÂQUES
Ecoutons ce que nous dit Galand de Reigny dans le Parabolaire
« Accompli par la Croix »
Un disciple interrogea son abbé en ces termes : pourquoi l’Apôtre, a-t-il dit, « Loin de moi de me glorifier sinon dans la Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ … »
Le vieillard lui répondit en ces termes : « … Toute notre humilité, notre patience et nos bonnes actions sont si imparfaites à demi achevées, en quelque sorte, et si indignes devant Dieu que tout cela ne nous mériterait certainement pas le salut si notre médiateur, le Seigneur Jésus-Christ, ne suppléait pas lui-même à ce que nous ne pouvons mener par nous-mêmes à bonne fin. Mais ce que nous laissons inachevé et comme à moitié fait, est accompli par la Croix du Seigneur, pourvu cependant que nous ne négligions pas de faire notre possible.
Il supplée à notre défaut d’obéissance, lui qui s’est fait pour nous obéissant jusqu’à la mort. Il achève ce qui manque à notre humilité, lui qui pour nous s’est humilié jusqu’à l’outrage de la Croix. Il complète ce qui manque à notre patience, lui qui a volontairement supporté d’être crucifié par ses serviteurs. Il accomplit ce qui manque à la charité, lui qui nous a aimés et nous a lavés de nos péchés dans son sang. Il répare ce qui manque à la miséricorde, lui qui a demandé dans sa prière le pardon pour qui le crucifiait. Il achève ce qui manque à l’abstinence ou au mépris du monde lui qui, au lieu de délices, a embrassé la Croix. Il efface nos péchés de négligence et de paresse, lui qui a dit en se hâtant vers la mort : « Ce que tu fais, fais-le vite » et « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir ». Il nous absout de nos péchés, de notre gourmandise, par son jeûne de quarante jours. Il comble les insuffisances de notre prière en passant pour nous ses nuits en prière. Il expie notre amour excessif du repos corporel, lui dont on lit qu’il était fatigué par la route. Accueillons-nous les reproches sans patience suffisante ? Il nous purifie de cela, lui qui s’est entendu traiter, sans s’émouvoir, de possédé, de fou, de glouton et d’ivrogne.
D’ailleurs, ce n’est pas seulement de la sixième heure de la parascève jusqu’à la neuvième heure que le Christ a porté la Croix, mais dès sa naissance. Cette Croix qu’il avait portée toute sa vie en souffrant l’adversité, il l’a portée enfin jusqu’au bout en accueillant la mort. »
Sources Chrétiennes 378. Parabolaire, Parabole 31, 1…, 3
Qui est Galand de Reigny
Moine de l’abbaye de Fontemoy (diocèse d’Autun), puis de Reigny (à Vermenton, Yonne) – l’abbaye entra dans l’ordre de Cîteaux vers 1128, et fut transférée de Fontemoy à Reigny (ou Régny) en 1134.
Galand de Reigny ne nous est connu que par son nom, et par les renseignements que l’on peut tirer de son œuvre. Il appartint d’abord à un groupe d’ermites établi dans le diocèse d’Autun puis sa communauté voulut s’affilier à Clairvaux.
Pour des raisons de salubrité, le monastère fut transféré à Reigny, dans le diocèse d’Auxerre, en 1134.