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Octobre – Tous frères

MOIS D’OCTOBRE

LA COMMUNAUTE MONASTIQUE Cistercien-tamie-400

ECOLE DE VIE FRATERNELLE

ORA ET LABORA

Bien avant Saint Benoît et Saint Bernard, les Pères du désert avaient placé la prière et le travail au centre de la communauté.

La vie communautaire : « Vous êtes tous frères »
Les Sentences des Pères du désert (4e-5e siècles)

Quoi qu’ils fassent, les frères doivent se montrer charitables et joyeux les uns avec les autres. Celui qui travaille parlera ainsi de celui qui prie : « Le trésor que mon frère possède, je l’ai, moi aussi, puisqu’il nous est commun. » De son côté, celui qui prie dira de celui qui lit : « Le bénéfice qu’il tire de sa lecture m’enrichit, moi aussi. » Et celui qui travaille dira encore : « C’est dans l’intérêt de la communauté que j’accomplis ce service. »

Les multiples membres du corps ne forment qu’un seul corps et ils se soutiennent mutuellement en remplissant chacun sa tâche. L’œil voit pour tout le corps ; la main travaille pour les autres membres ; le pied, en marchant, les porte tous ; un membre souffre dès qu’un autre souffre. Voilà comment les frères doivent se comporter les uns avec les autres (cf. Rm 12, 4-5). Celui qui prie ne jugera pas celui qui travaille parce qu’il ne prie pas. Celui qui travaille ne jugera pas celui qui prie… Celui qui sert ne jugera pas les autres. Au contraire, chacun, quoi qu’il fasse, agira pour la gloire de Dieu (cf. 1Co 10,31 ; 2Co 4,15)…

Ainsi une grande concorde et une sereine harmonie formeront « le lien de la paix » (Ép 4,3), qui les unira entre eux et les fera vivre avec transparence et simplicité sous le regard bienveillant de Dieu. L’essentiel, évidemment, c’est de persévérer dans la prière. D’ailleurs une seule chose est requise : chacun doit posséder en son cœur ce trésor qu’est la présence vivante et spirituelle du Seigneur. Qu’il travaille, prie ou lise, chacun doit pouvoir se dire en possession de ce bien impérissable qu’est le Saint Esprit.

Homélie attribuée à saint Macaire d'Égypte (300?-390), moine 
Troisième Homélie, 1-3 ; PG 34, 467-470 (trad. Orval)

Septembre – Allez à l’essentiel

 MOIS DE SEPTEMBRE

Compostelle-380

« Dans le silence et la solitude, on n’entend plus que l’essentiel »               (chemin de Compostelle – entrée sur l’Aubrac )

ALLEZ A L’ESSENTIEL

En ce mois de rentrée, saint Bernard nous invite à faire le point sur la manière dont nous utilisons notre temps et à nous concentrer sur L’ESSENTIEL

 Extraits des « Petits sermons » XVII, VI et LXIV de Saint Bernard

Quelle vérité, frères, dans ce proverbe : Abondance de paroles ne va pas sans péché (Pr 10,19). Sans même parler du reste, si toute parole qui n’a pas de cause raisonnable est vaine, comment pourrons-nous justifier celle qui va contre la raison ? Aucun d’entre vous, frères, ne doit minimiser l’importance du temps qu’il perd en vains propos, car c’est maintenant le temps favorable et le jour du salut (2 O 6, 2).

La parole s’envole sans qu’on puisse la rappeler, le temps s’envole sans qu’on puisse le rattraper, et l’insensé ne sait pas ce qu’il perd. On aime à bavarder, dit-on, pour passer une heure. À cette heure qu’on fait passer, à ce temps qu’on tue, à cette heure qu’on fait passer : alors que dans sa bonté le Créateur te l’accorde pour faire pénitence, pour obtenir le pardon, pour acquérir la grâce, pour te préparer la récompense de la gloire.

« Pour faire passer le temps », dis-tu, alors que tu aurais dû utiliser ce temps pour te concilier la bonté de Dieu, pour courir vers la communion des anges, pour soupirer vers l’héritage perdu, pour aspirer au bonheur promis, pour réveiller ta volonté affaissée, pour pleurer l’iniquité dont tu es coupable.

                                               Sermons divers 17,3

Gardons-nous donc des pensées inutiles pour que notre âme conserve un beau visage. Nous oublierons ainsi ce qui est en arrière (Ph 3, 13), c’est-à-dire notre peuple et la maison de notre père; alors le Roi désirera notre beauté (Ps 44, 11 s). Sortons de notre pays (Gn 12, 1) pour échapper à l’emprise des pensées tournées vers les convoitises charnelles. Quittons aussi notre parenté (Gn 12, 1), c’est-à-dire nos pensées de vaine curiosité, car celle-ci, du fait même qu’elle a son siège dans les sens du corps, est apparentée, elle aussi, au plaisir charnel. Quittons enfin la maison de notre père (Gn 12, 1) pour fuir les pensées d’orgueil et de vanité.

Mais s’il nous arrive, par insouciance et négligence, de laisser une pensée inutile pénétrer jusque dans l’affectivité de notre cœur, sachons alors qu’il ne s’agit plus seulement d’une tache, mais d’une plaie. En toute hâte recourons à l’aide de l’Esprit Saint, qui vient au secours de notre faiblesse (Rm 8, 26), et crions-lui ce mot du psaume: Pitié pour moi, Seigneur; guéris mon âme, car j’ai péché contre toi ! (Ps 40, 5).

Humaines, en effet, sont ces tentations (1 Co 10, 13), et l’on ne saurait s’en garder tout à fait, tant que l’on chemine loin Seigneur (2 Co 5, 6) dans ce corps de mort (Rm 7, 24). Personne pourtant ne doit les prendre à la légère ni se faire illusion à leur sujet: même si elles ne sont pas mortelles, elles sont assurément dangereuses.

                                               Sermons divers 6,2

Trois réalités donnent du prix à la mort des saints : leur tranquillité face au souci, leur joie face à la nouveauté, leur assurance face: l’éternité.

                                               Sermons divers 64,2

 

Saint Bernard – Sermons divers ou « Petits semons » (extraits) 17, 3 ; 6, 2 ; 64, 2
Texte intégral : Sermon 17  –  Sermon 6   –  Sermon 64

 


Solennités en septembre

En raison de la retraite communautaire, du 30 août au 5 septembre, les horaires de la première semaine de septembre sont modifiés comme suit :

14h : None et adoration

17h : Vêpres

N.B. jour de désert supplémentaire le jeudi 3 septembre

MARDI 8 SEPTEMBRE – SOLENNITE DE LA NATIVITÉ DE LA VIERGE MARIE

Messe à 10h

MARDI 14 SEPTEMBRE – LA CROIX GLORIEUSE (Fête)

Horaires habituels

MARDI 29 SEPTEMBRE – Fête de Saint Michel et Saint Gabriel, Archanges 

Messe à 11h

MERCREDI 30 SEPTEMBRE – Mémoire de Saint Jérôme 

Horaires habituels

N.B. tous les lundis, jours de désert, messe lue, vêpres à 18h (sauf lundi 14 septembre)

Calendrier du mois : Messes-septembre-2015  


Journées du Patrimoine

19 et 20 SEPTEMBRE 2015 :  JOURNÉES DU PATRIMOINE

ABBAYE CISTERCIENNE NOTRE-DAME DE LA PAIX À CASTAGNIERS

“VILLAGE PERCHÉ ENTRE MER ET MONTAGNE”

SAMEDI 19 SEPTEMBRE

  •  APRES-MIDI : 15H00

DIMANCHE 20 SEPTEMBRE

  • APRES-MIDI : 15H00

DÉCOUVERTE COMMENTÉE DU SITE 

PARKING ASSURÉ ABBAYE NOTRE-DAME DE LA PAIX - 271 ROUTE DE ST BLAISE – CASTAGNIERS
Tél. 04 93 08 05 12 – e-mail : abbayedecastagniers.accueil@orange.fr

ACCÈS :

  1. Par la D. 6202, au rond-point Castagniers-Les Moulins, D 14, Castagniers Village et Rte de St Blaise, Grand portail sur la gauche.
  2. De Nice-Nord, prendre vers Gairaut, Aspremont, et D 14, Rte de St Blaise.
  3. De Nice-Est, prendre vers St André de la Roche, puis D 19 Tourrette-Levens, Aspremont et D 14, Rte de St Blaise.

Voir également la page : comment venir à l’Abbaye ?


Solennités en août

SAMEDI 15 AOÛT – Solennité de l’Assomption de la Vierge Marie

Horaire habituel du dimanche – Messe à 10h

JEUDI 20 AOÛT – Solennité de Saint Bernard

Horaire habituel du dimanche – Messe à 11h, présidée par le père Jean-Louis Gazzaniga

VENDREDI 28 AOÛT – Saint Augustin (mémoire)

8h15 – 9h : Adoration
17h15 : Vêpres
18h : Messe

N.B. – tous les lundis, jour de désert, messe lue, vêpres à 18h

Calendrier du mois (fête, mémoire) – Messes-Août-2015


Août – Saint Bernard

LE 20 AOUT – SOLENNITE DE SAINT BERNARD DE CLAIRVAUX

StBernard-Clairvaux-1

Statue de Saint Bernard – Clairvaux – Ville-sous-la-Ferté

NEUVIEME CENTENAIRE DE L’ABBAYE – 1115-2015

Saint Bernard explique le choix de la vallée

Clairvaux : la claire vallée

Sermon pour la Saint Benoît

§2. Nous célébrons aujourd’hui la naissance de notre maître, le glorieux Benoît. Pour lui et à son propos, je vous dois, comme de coutume, un sermon de fête. Ce nom qui est le sien, plein d’une extrême douceur, il faut vous y attacher et l’honorer avec une joie sans réserve, car c’est lui, Benoît, qui est votre chef, votre maître, votre législateur. C.) Que sa sainteté, sa justice, sa vie offerte par amour refassent vos forces (…). Un arbre, voilà ce que fut le bienheureux Benoît, un arbre grand et fécond, planté auprès du cours des eaux.
Ce cours des eaux, où le situer? Dans une vallée, bien sûr, car entre les montagnes passeront les eaux. Qui ne voit, en effet, que les torrents dévalent les pentes des montagnes pour toujours se diriger vers l’humble milieu de la vallée? Dieu résiste aux orgueilleux, mais aux humbles il fait grâce. En toute sécurité, pose là ton pied, qui que tu sois, toi qui es la monture du Christ : prends appui sur ce rameau, avance-toi sur le sentier de la vallée. Car c’est sur la montagne que l’antique serpent a établi son siège mordant le cheval au pâturon pour faire tomber le cavalier à la renverse. Aussi choisis plutôt une vallée pour cheminer, choisis une vallée pour planter.
De fait, même pour réaliser des semis d’arbres, nous n’avons pas coutume de choisir des montagnes : elles sont d’ordinaire arides et pierreuses. Dans les vallées, au contraire, la terre est grasse. C’est là que les plantes prospèrent, que les épis sont pleins, que la récolte s’élève à cent pour un, conformément à ce verset : « les vallées se couvriront de froment».
Tu l’entends: partout la vallée est célébrée, partout l’humilité est prêchée. Il s’agit de planter là où coulent les eaux, car la grâce spirituelle y abonde, et les eaux qui sont au-dessus des cieux louent le nom du Seigneur – autrement dit : les bénédictions spirituelles entraînent à le louer. Voilà où nous avons à nous tenir, très chers, et à prendre racine, de manière à ne pas nous dessécher (…) vous demeurerez fermement enracinés et fondés dans l’humilité.

§5. Parmi les arbres, il en est qui ne produisent pas de fruits, d’autres en portent mais ce ne sont pas les leurs; d’autres encore produisent leurs propres fruits mais pas en leur temps.
Oui, dis-je, il y a des arbres infructueux, tels le chêne, l’orme et tous les arbres de la forêt. Personne n’en plante de cette sorte dans son jardin puisqu’ils ne produisent pas de fruits, ou sinon des fruits impropres à la nourriture de l’homme et valables seulement pour les porcs. Tels sont les fils de ce monde (…).

§9. Malheureux, en effet, celui qui sème dans la chair, car de la chair, il moissonnera la corruption. Au contraire (…) « Heureux ceux qui sèment sur toutes les eaux».

§10. Semez de la sorte, vous aussi, et fructifiez ainsi, très chers. Oui, semez à votre tour car ils sont si nombreux ceux qui ont semé avant vous ; portez du fruit car pour vous ils ont semé.

Extraits du sermon pour la Fête de Saint Benoît – Saint Bernard
Texte intégral


Juillet – Saint Benoît

11 JUILLET

SAINT BENOIT – PATRON DE L’EUROPE

Saint Benoît - Nursie

Statue de Saint Benoît à Nursie

ET PERE DE NOMBREUX MOINES

Au VIe siècle, il écrivit,  dit-il, « une toute petite Règle », vrai chef d’œuvre de spiritualité, pour ceux qui voulaient vivre en Christ.

Ce petit traité se répandit dans toute l’Europe. Et l’on peut dire aujourd’hui, qu’il est connu et mis en pratique sur tous les continents, par beaucoup de moines et moniales (bénédictins, cisterciens, etc.) et aussi par des laïcs qui y trouvent des valeurs  pour leur vie dans le monde.

Il suffit de lire son dernier chapitre pour en être convaincu.

Chapitre 72 de la Règle

De même qu’il y a un zèle amer, mauvais, qui sépare de Dieu et mène mène à l’enfer, de même il y a un bon zèle qui sépare des vices et mène à Dieu et à la vie éternelle.
Les moines exerceront donc ce zèle avec toute la ferveur de l’amour, c’est-à-dire qu’ils se préviendront d’égards les uns les autres, supporteront avec une extrême patience leurs infirmités physiques et morales, rivaliseront d’obéissance les uns les autres.

Nul ne cherchera ce qu’il estime être utile à lui-même, mais ce qui l’est à autrui.
Ils se témoigneront un chaste amour fraternel.
Ils auront pour Dieu une crainte d’amour.
Ils aimeront leur abbé d’un amour humble et sincère.
Ils ne préfèreront absolument rien au Christ,
qui veuille nous conduire tous ensemble à la vie éternelle.


Solennités en juin et juillet

LUNDI 1er JUIN – Solennité de la Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie

Messe à 9h00 (après-midi, horaire de semaine)

MERCREDI 3 JUIN – Solennité de la Dédicace de notre église

Messe à 11h

VENDREDI 12 JUIN – Solennité du Sacré Coeur de Jésus

Horaire habituel du dimanche – Messe à 10h

MERCREDI 24 JUIN – Nativité de Saint Jean- Baptiste – Solennité

Messe à 10h

LUNDI 29 JUIN – Saint Pierre et Saint Paul apôtres – Solennité

Messe à 10h

N.B. – tous les lundis (sauf 1er et 29), jour de désert, messe lue, vêpres à 18h

Calendrier du moisMesses Juin-Juillet-2015

Solennités en Juillet

SAMEDI 4 JUILLET – Anniversaire des 150 ans de la communauté

Messe à 11h00 – présidée par Mgr André Marceau, évêque de Nice

SAMEDI 11 JUILLET – Saint Benoît – Patron de l’Europe

Messe à 11h – présidée par Mgr Bernard Barsi, archevêque de Monaco

JEUDI 30 JUILLET – Férie, messe de Saint Pierre Chrysologue

*** Messe à 11h

N.B. – tous les lundis, jour de désert, messe lue, vêpres à 18h

Calendrier du moisMesses Juin-Juillet-2015


Juin – Sacré Coeur de Jésus

MOIS DE JUIN

SacreCoeurMontmartre-460

Mosaïque du Sacré Cœur de Montmartre (1918-1922)

MOIS DU SACRE CŒUR DE JESUS

CŒUR TRANSPERCÉ

PAR AMOUR DES HOMMES

Méditons les paroles de Saint Bernard

Si votre côté a été transpercé, c’est afin de nous en ouvrir l’entrée. Votre Cœur n’a été blessé que pour que nous puissions y trouver un abri et demeurer en vous, délivrés des agitations extérieures. Enfin il a reçu ce coup de lance pour qu’une blessure visible nous révèle la blessure invisible de l’amour. Comment cette ardeur pouvait-elle mieux se manifester à nous qu’en permettant que, non seulement votre corps sacré, mais votre Cœur lui-même fût percé par la lance ?

Oui, la blessure de la chair nous montre la blessure de l’amour. Qui n’aimera ce Cœur ainsi blessé? Qui ne rendra amour pour amour à ce Cœur si aimant? Qui ne s’attachera point à ce Cœur si chaste?

Nous, qui sommes encore revêtus de ce corps mortel, aimons de tout notre pouvoir, payons de retour, embrassons notre divin blessé, dont les impies ont percé les mains et les pieds, le côté et le Cœur : tenons-nous auprès de lui, afin qu’il daigne blesser des traits et enchaîner des liens de son amour notre cœur encore dur et impénitent.

Attribué à Saint Bernard – Traité sur la Passion du Seigneur, chap. III, 18


Concert à l’abbaye – 26 juillet

VENEZ NOMBREUX : DIMANCHE 26 JUILLET 2015

ASSOCIATION « Les Amis de Notre-Dame de la Paix »

CONCERT  D’ETE  DES  ESTIVALES  DU  CONSEIL  GENERAL  06

Ensemble de cuivres du Philarmonique de Nice

Dimanche 26 juillet 2015 à 16h

Le programme détaillé sera précisé ultérieurement

Entrée gratuite – Participation libre au profit des travaux de l’abbaye

Parking assuré ⇒ Accès à l’abbaye


Solennités en mai

JEUDI 14 MAI – Solennité de l’Ascension du Seigneur

Horaire du dimanche – Messe à 10h00

DIMANCHE 24 MAI – Dimanche de la Pentecôte

Horaire habituel du dimanche – Messe à 10h

DIMANCHE 31 MAI – Solennité de la Sainte Trinité

Horaire habituel du dimanche – Messe à 10h

N.B. – tous les lundis, jour de désert, messe lue, vêpres à 18h

Calendrier du moisMesses-Mai-2015


Mai – Ascension du Seigneur

 

MOIS DE MAI

Ascension-Bargello-350

Ascension – Musée National du Bargello – Benedetto Buglioni – 1510

TEMPS DE PÂQUES

MOIS DE L’ESPÉRANCE

MOIS DE L’ASCENSION

Avec Saint Bernard, entrons dans la joie, car un jour, elle sera éternelle !

Les premiers cisterciens avaient une grande dévotion pour cette fête de l’Ascension,  avec les Apôtres, leur désir était tendu vers le ciel.

2ème sermon pour l’Ascension du Seigneur
Comment le Seigneur monte au ciel afin d’accomplir toutes choses

Mes frères, cette solennité est glorieuse et joyeuse en même temps, car elle apporte à Jésus-Christ un honneur singulier, à nous un sujet spécial de réjouissance. Elle est le complément et le couronnement des autres solennités, puisqu’elle est l’heureux terme du pèlerinage du Fils de Dieu. Oui, Celui qui est descendu est Celui-là même qui est monté au plus haut des cieux, « afin qu’il remplît toutes choses »  (Ephes. IV, 10).

Après s’être montré le Maître de tout ce que renferment la terre, la mer et l’enfer, il ne lui restait plus qu’à prouver qu’il est aussi le Maître des cieux. La terre a connu son Seigneur, puisqu’à ce cri puissant : « Lazare, sors », (Joan. XI, 43), elle rendit le mort. La mer le reconnut également, puisqu’elle se solidifia sous ses pieds, à cette heure où ses apôtres le prirent pour un fantôme. Et l’enfer rendit un semblable témoignage, quand le Seigneur en brisa les portes d’airain, en rompit les verrous de fer, et garrota cet insatiable homicide qu’on nomme le diable ou Satan. Et maintenant, Seigneur Jésus, pour parfaire l’intégrité de notre foi, il vous reste à vous élever, sous les yeux de vos disciples, par-delà tous les cieux. Alors il sera évident que vous êtes le Maître et Seigneur de toutes choses, parce que vous aurez tout accompli en toutes choses ; et désormais il vous sera dû qu’à votre nom tout genou fléchisse au ciel, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue confesse que vous êtes dans la gloire et à la droite du Père.

Toutefois, je vous le demande, mes frères, quelle douleur et quelle crainte envahirent le cœur des apôtres, quand ils virent leur Maitre Jésus leur être enlevé et s’élever dans les airs, montant dans toute la plénitude de sa puissance ? Alors s’accomplit cette parole : « Où je suis, vous ne pouvez venir. (Joan. VII, 34). En quelque lieu du monde qu’il fût allé, ils l’eussent tous suivi, ils se seraient même jetés à la mer, comme Pierre le fit un jour; mais au ciel, ils ne pouvaient le suivre. Leur douleur était extrême : ils voyaient se dérober à leurs regards ce Maître pour lequel ils avaient tout quitté; fils de l’Époux, pouvaient-ils ne point pleurer l’absence de l’Époux ? De plus ils craignaient : les voilà orphelins au milieu des Juifs, sans avoir encore été confirmés par la vertu d’en haut. Pour Jésus, en s’élevant dans les airs, il les bénissait. Ah ! sans doute les entrailles de sa miséricorde infinie étaient émues en se séparant de ses disciples attristés, de la pauvre petite troupe des siens; mais il allait leur préparer une place, et il leur était expédient qu’il les privât de sa présence sensible.

Extraits du 2ème sermon pour le jour de l’Ascension – Saint Bernard (1-3)
Texte intégral